Maroc : L’aéronautique, un secteur clé

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Au Maroc, les efforts s’accélèrent pour stimuler la croissance dans les secteurs manufacturiers clés et à forte intensité de main d’œuvre comme ceux de l’électronique et de l’aéronautique, afin de permettre au pays d’accroître ses exportations et de diversifier sa production tout en créant des emplois. Ces efforts s’inscrivent dans un projet plus vaste, sur le long terme, dont l’objectif est d’intensifier les échanges commerciaux et de moderniser le secteur industriel. Ce projet est mis en œuvre dans le cadre du Pacte National pour l’Émergence Industrielle (PNEI) 2009-2012, un programme visant à créer 220 000 nouveaux emplois dans le secteur d’ici 2015, à augmenter le PIB de 50 milliards de dirhams (4,45 milliards d’euros) et les exportations de 95 milliards de dirhams (8,45 milliards d’euros).

Les projets du royaume visant à renforcer ses secteurs manufacturiers à forte valeur ajoutée devraient recevoir un sérieux coup d’accélérateur avec l’ouverture à la mi-2013 d’un nouveau parc industriel de 500 millions d’euros, dédié aux entreprises des secteurs de l’aéronautique, de la défense et de la sécurité électronique embarquée.

Situé à Nouaceur, à 30 kms de Casablanca et à proximité de l’Aéroport International Mohammed V, le Midparc Casablanca Free Zone (zone franche) s’étalera sur 124 hectares et pourra accueillir 250 unités industrielles, dont une usine de fabrication de composants du canadien Bombardier, qui sera la toute première entreprise à ouvrir ses portes sur le site. Midparc Company, détenue par l’agence de développement de projets immobiliers Medz et par trois groupes industriels spécialisés dans l’aéronautique et l’électronique – ARSO, CENAL et MASPIN – sera chargée de la conception, de la promotion, du développement et de l’administration de la zone.

Durant leurs cinq premières années d’exercice, les industriels bénéficieront d’une exonération totale de l’impôt sur les sociétés, qui passera à 8,75% pour les vingt ans suivants, puis à 17,5%. Les entreprises seront également exonérées de la TVA et des droits de douane et le rapatriement des bénéfices et des capitaux sera permis.

Ces dernières années, le secteur de l’aéronautique a attiré de très importants investissements directs étrangers, et ce malgré la crise économique mondiale et l’instabilité dans la région. Près de 100 entreprises opèrent actuellement dans le secteur au Maroc, employant environ 10 000 personnes, essentiellement dans la fabrication de composants, l’ingénierie et les services. Parmi ces entreprises, un certain nombre sont présentes dans le pays depuis plus de 10 ans, notamment le fabricant de composants français Le Piston Français et Safran, via de nombreuses filiales comme Matis, Aircelle, Snecma, Sagem et Teuchos. Au vu de la demande mondiale croissante en composants pour avions, il est à prévoir que le nombre d’entreprises augmentera et ce sont 10 000 emplois bien nécessaires qui devraient être créés grâce au projet Midparc.

Les données publiées par le Groupement des industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (GIMAS) montrent que le secteur de l’aéronautique a généré des recettes d’exportations à hauteur de 5,2 milliards de dirhams (468 millions d’euros) en 2011, contre 4,7 milliards de dirhams (424 millions d’euros) en 2010. Selon un rapport du Ministère de l’Économie et des Finances paru en septembre 2011, les exportations de câblage, manufacturing et maintenance représentent 82% du chiffre d’affaires global de l’industrie aéronautique.

Bombardier, qui souhaite profiter des coûts concurrentiels du travail et du transport disponibles au Maroc, prévoit un investissement de 200 millions de dollars (157 millions d’euros) sur les 8 prochaines années pour l’installation d’une usine, avec à la clé la création de 850 emplois. Le salaire mensuel moyen est de 256 euros au Maroc, contre 265 euros en Tunisie, 337 euros en Turquie et 1003 euros en Espagne. Pour ce qui est de l’exportation, le coût d’envoi d’un conteneur tourne autour de 549 euros, contre 606 euros en Tunisie et 775 euros en Turquie. L’entreprise compte installer début 2013 une unité de production temporaire dans la zone industrielle aéronautique de Casablanca (Aéoropole), située en face du site du Midparc, afin d’y démarrer ses activités avant l’ouverture du parc industriel.

Dans la cadre de la politique du Maroc qui vise à faire jouer un rôle à la fabrication de produits de pointe dans la création d’emplois et la réduction d’un taux de chômage actuellement en hausse, l’accent a également été mis sur la création de centres de formation. En mai 2011, l’Institut des Métiers de l’Aéronautique a ouvert ses portes à Nouaceur, fruit d’un partenariat entre le gouvernement et l’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie française (UIMM). L’institut est chargé d’un rôle capital, à savoir assurer la formation professionnelle des opérateurs, techniciens et cadres intermédiaires des secteurs de l’aéronautique et de l’aérospatial. Environ 450 personnes devraient avoir terminé leur formation, qui peut durer jusqu’à 11 mois, d’ici la fin 2012, et l’Institut espère former 800 personnes par an d’ici 2015.

L’État marocain espère désormais que d’autres entreprises internationales vont suivre l’exemple de Bombardier, attirées également par les avantages concurrentiels du pays et sa proximité avec l’Europe. L’arrivée de nouvelles entreprises dans le cadre du PNEI va permettre au pays de profiter de l’expertise étrangère et des transferts de technologie, ce qui devrait contribuer, d’après le Ministère de l’Économie et des Finances, à la création de 15 000 nouveaux emplois d’ici 2015 et permettre au Maroc d’accroître ses exportations tout en renforçant sa position dans l’industrie aérospatiale mondiale.

 

Morocco: Key role for aeronautics

En Français

Efforts are gathering pace in Morocco to boost growth in key, labour-intensive manufacturing sectors, including electronics and aeronautics, which will allow the country to increase exports and diversify its traded products, while improving employment. The move forms part of a broader, long-term bid to increase trade and modernise the industry sector, which is being driven forward under Morocco’s National Pact for Industrial Emergence 2009-12 (Pacte National pour l’Emergence Industrielle, PNEI) initiative, a plan that aims to create 220,000 new jobs in the sector by 2015 and boost GDP by Dh50bn (€4.45bn) and exports by Dh95bn (€8.45bn).

Morocco’s plans to strengthen its high-value manufacturing sectors are set to receive a boost when a new €500m industrial park, earmarked for the aerospace, defence and on-board electronic safety industries, begins operating in mid-2013.

Located in Nouaceur, 30 km from Casablanca and close to the city’s Mohammed V International Airport, the Midparc Casablanca Free Zone will house 250 industrial units over 124 ha, including a component manufacturing plant for Canadian Bombardier, which will be the first firm on site to open its doors. Midparc Company, which is owned by real estate development agency Medz, and three industrial companies specialising in aeronautics and electronics – ARSCO, CENAL and MASPIN – will act as the zone’s designers, promoters, developers and administrators.

For the first five years of business, industrialists are set to benefit from a zero corporate income tax regime, which will rise to 8.75% for the next 20 years and then increase to 17.5%. Companies will also be exempt from VAT and Customs duties, and repatriation of profits and capital will be permitted.

Aeronautics has attracted considerable foreign direct investment in recent years, despite the global economic crisis and regional instability. Around 100 companies in Morocco currently operate in the sector, employing around 10,000 people, with much of the workforce based in component manufacturing, engineering and services. A number of companies have been present in the country for over a decade, including the French component producer Le Piston Francais and French Safran, operating through a number of subsidiaries including Matis, Aircelle, Snecma, Sagem and Teuchos. The number of firms is expected to rise as global demand for aircraft components increases, with the Midparc initiative expected to create around 10,000 much-needed jobs.

Data from Morocco’s aerospace trade group, the Group of Moroccan Aviation and Aerospace Industrialists (Groupement des industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales, GIMAS), shows that aeronautics generated Dh5.2bn (€468m) in export revenues in 2011, up from Dh4.7bn (€424m) in 2010. Exports in wiring, manufacturing and maintenance accounted for 82% of total aerospace revenues, according to a report released by the Ministry of Finance in September 2011.

Bombardier expects to invest $200m (€157m) in establishing its plant over the next eight years and create around 850 jobs as it looks to harness Morocco’s competitive labour and transportation costs. The average monthly wage in Morocco is €256, compared to €265 in Tunisia, €337 in Turkey and €1003 in Spain. As for exports, the cost per container runs about €549, compared to Tunisia’s €606 and Turkey’s €775. The company plans to set up a temporary unit at the beginning of 2013 in Casablanca’s aviation industries zone (Aéropole), across from the MidParc site, to work out of until the industrial park opens.

An emphasis has also been placed on the establishment of training facilities in line with Morocco’s plans to ensure that advanced manufacturing plays a part in creating jobs and addressing the issue of rising unemployment. The government, in partnership with the French Union of Metallurgical Profession Industries (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie), has earmarked the Moroccan Aerospace Institute (Institut des Métiers de l'Aéronautique), which opened its doors in May 2011 in Nouaceur, for a central role by providing vocational training to operators, technicians and middle management in aviation and aerospace professions. About 450 people are expected to finish courses, which can last up to 11 months, by the end of 2012, and the institute hopes to train 800 people annually by 2015.

The government will now be looking to other international companies to follow in Bombardier’s footsteps, hoping they will also be attracted by Morocco’s competitive advantages and proximity to Europe. The arrival of new firms under the PNEI will allow the country to benefit from foreign expertise and technology transfers, helping to generate an estimated 15,000 new jobs by 2015, according to the Ministry of Finance, and paving the way for Morocco to build its exports while assuming a greater role in the global aerospace industry.

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