Maroc : Bons résultats pour le secteur de la pêche

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Actuellement, le secteur de la pêche participe au PIB à hauteur de 2-3% mais il a du potentiel et pourrait contribuer à développer la production agricole marocaine et augmenter les recettes d’exportation. Dans un souci de mise en valeur de ces ressources, l’État a lancé en 2009 une stratégie de développement pour le secteur, baptisée Plan Halieutis, qui vise à porter la production annuelle à 1,6 million de tonnes et à multiplier par trois la contribution du secteur au PIB en atteignant les 21 milliards de dirhams (1,87 milliard d’euros) d’ici 2020. Si ces projets de consolidation du secteur ont mis du temps à décoller, les résultats affichés en 2012 sont prometteurs pour l’avenir.

L’an dernier, les trois quarts de la production, qui correspondaient à 63% de la valeur totale, provenaient de la pêche commerciale sur la côte atlantique ; ce segment a enregistré une hausse de 25% de son volume de production par rapport à l’année précédente. Le Maroc est également l’un des plus grands producteurs de sardines au monde, un segment qui a enregistré une hausse de 29% en volume et de 25% en valeur.

Si on a assisté à une baisse de l’ensemble des exportations agricoles durant la saison 2011-2012 en raison de mauvaises conditions météorologiques, les exportations de produits de la mer, frais et transformés, ont fortement augmenté en 2012. Les exportations de conserves et semi-conserves de poisson ont augmenté de 27,9% en glissement annuel, générant 1,19 milliard de dirhams (105,83 millions d’euros) de recettes supplémentaires, tandis que les exportations de poisson frais ont grimpé de 17% en glissement annuel, équivalant à 287,1 millions de dirhams (25,53 millions d’euros) de recettes supplémentaires. Ces rentrées d’argent ont contribué à stabiliser le niveau général des exportations pour l’année, en léger recul de 28,64 milliards de dirhams (2,55 milliards d’euros) en 2011 à 28,46 milliards de dirhams (2,53 milliards d’euros) en 2012.

Les solides résultats de l’industrie de transformation des produits de la pêche sont également bon signe pour le développement du secteur. La majeure partie de la pêche est destinée au marché du poisson frais et le reste est partagé entre une poignée d’activités clés de transformation, comme la congélation, la mise en conserves et les produits dérivés. En 2012, le volume des produits de la pêche destinés au marché du poisson frais et à la mise en conserve a légèrement progressé : un peu plus de 38% de la production a été commercialisée en tant que poisson frais, contre 37% en 2011 ; 28,5% de la pêche a été commercialisée sous forme surgelée ; 18,5% a été utilisée pour la production de farine de poisson et d’huile de poisson ; et 13,3% a été mise en conserve ou semi-conserve.

Si l’industrie de transformation représente une activité économique importante, le secteur n’est que modérément diversifié. La Fédération Nationale des Industries de Transformation des Produits de la Pêche au Maroc a présenté en 2009 un rapport identifiant 40 produits supplémentaires qui pourraient potentiellement développer l’industrie. Le développement du secteur de la pêche est cependant entravé par un certain nombre de faiblesses structurelles en termes d’opérations de transformation et de capture auxquelles le Plan Halieutis compte apporter des solutions.

Autre objectif du Plan Halieutis : multiplier par deux les exportations pour atteindre 3,1 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) et faire passer le nombre d’emplois dans le secteur d’environ 62 000 à 115 000 d’ici 2020, après délimitation de 16 projets d’envergure dans plusieurs segments. Pour accompagner la croissance des industries de transformation, le plan prévoit la création de centres nationaux dans des zones stratégiques de débarquement de la pêche, comme Dahkla, Laâyoune et Tan-Tan, ce qui contribuera à réduire les coûts, optimiser la valeur des infrastructures et assurer que les producteurs ont accès à des matières premières de grande qualité.

Nombre de ces projets visent également à renforcer les infrastructures, les équipements et les pratiques de pêche pour une meilleure productivité. Équiper tous les navires marocains de moyens de réfrigération fait partie de ce programme de modernisation. Aujourd’hui, à l’échelle nationale, seuls 23% des produits de la mer pêchés le sont par des bateaux disposant d’équipements pour réfrigérer ou congeler le poisson à bord immédiatement après la capture. Doper ce taux contribuerait à améliorer la qualité et la valeur du produit.

L’aquaculture est également considérée comme un segment à développer en priorité dans le cadre du Plan Halieutis. La pisciculture, avec une production d’environ 1 000 tonnes en 2011, reste marginale et son développement a été limité du fait du manque de terrains disponibles, de coûts de lancement importants et d’une forte dépendance à l’égard des marchés d’exportation. L’État a toutefois de grands espoirs pour le secteur. Le Plan Halieutis s’est fixé comme objectif de porter la production annuelle à 200 000 tonnes d’ici 2020, ce qui représente un chiffre d’affaires de 5 milliards de dirhams (444,66 millions d’euros).

Pour ce qui est du court terme, l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture a lancé un appel d’offres pour la construction de neuf exploitations aquacoles de 20 à 40 hectares sur la côte méditerranéenne, qui devraient drainer un investissement total de 295 millions de dirhams (26,24 millions d’euros).

Mais avant que le secteur de la pêche puisse vraiment décoller, les autorités vont devoir réduire la taille du secteur informel, encourager la décentralisation des mécanismes de surveillance pour renforcer la gouvernance et la représentation, et enfin améliorer les infrastructures du secteur. Malgré tout, avec une croissance régulière des captures annuelles, des exportations et des industries de transformation, l’avenir du secteur semble prometteur.

 

Morocco: Solid fisheries performance

En Français

The Moroccan fisheries sector performed well in 2012, a positive step in the government’s effort to boost the sector’s contribution to GDP. The volume of fish and other seafood commercialised last year rose 21% year-on-year (y-o-y) to reach 1.19m tonnes. The value of the annual catch also grew by 2% y-o-y to Dh5.56bn (€494.46m), according to year-end statistics from the National Fisheries Office (Office National des Pêches, ONP).

The fisheries sector currently accounts for 2-3% of GDP but it has the potential to further develop Morocco’s agricultural production and increase export revenue. To harness these resources, the government introduced a sector development strategy in 2009, Plan Halieutis, which aims to boost the annual catch to 1.6m tonnes and triple the sector’s contribution to GDP to Dh21bn (€1.87bn) by 2020. While these plans to deepen the sector have been slow to get off the ground, the 2012 performance bodes well for future development.

Three quarters of last year’s national catch, corresponding to 63% of its total value, came from commercial fishing on the Atlantic coast; this segment saw a 25% increase in its catch volume over the previous year. Morocco is also one of the world’s largest producers of sardines, with the segment seeing a 29% increase in volume and a 25% bump in value.

While agricultural exports declined across the board due to poor weather conditions during the 2011-12 season, exports of both fresh and processed seafood products increased markedly in 2012. Exports of canned and preserved fish rose 27.9% y-o-y for an additional income of Dh1.19bn (€105.83m), and exports of fresh fish grew by 17% for an additional Dh287.1m (€25.53m). This influx helped to stabilise overall agricultural export levels for the year, which dipped slightly from Dh28.64bn (€2.55bn) in 2011 to Dh28.46bn (€2.53bn) in 2012.

A steady performance in fish processing industries also holds promise for sector development. The majority of the harvest goes toward fresh consumption, and the remainder is divided among a handful of key processing activities, including freezing, canning and derivative products. In 2012 there were slight increases in the amount of the catch that went to fresh consumption and canning: just over 38% of the catch was commercialised as fresh fish, up from 37% in 2011; 28.5% of the catch was commercialised as frozen fish; 18.5% went to the production of fish meal and fish oil; and 13.3% was canned or otherwise preserved.

While the processing industries represent an important economic activity, the sector is only moderately diversified. The National Federation for Seafood Processing Industries put forward a report in 2009 that identifies 40 additional products that could potentially develop the industry. However, the development of the fisheries sector is held back by a number of structural weaknesses in terms of processing and harvesting operations, which Plan Halieutis aims to address.

Plan Halieutis also aims to double exports to $3.1bn (€2.3bn) and increase employment from roughly 62,000 to 115,000 by 2020, outlining 16 major projects in a number of segments. To support growth in processing industries, the plan will create national centres in key fishing areas such as Dahkla, Laâyoune and Tan-Tan, which will help to reduce costs, maximise the value of infrastructure, and ensure that producers have access to high-quality inputs.

Several of the projects also aim to strengthen infrastructure, equipment and fisheries practices to increase productivity. One modernisation goal is to equip all Moroccan vessels with refrigeration systems. Today, the proportion of the national seafood harvest hauled in by boats equipped with holds for refrigerating or freezing fish immediately following the harvest is 23% Boosting this percentage would help to improve the quality and value of the product.

Aquaculture has also been identified as a high-priority segment for development under Plan Halieutis. Fish farming remains marginal, with roughly 1000 tonnes produced in 2011, and is restrained by issues such as land availability, expensive startup costs and heavy dependence on export markets. However, the government has high hopes for the sector. Plan Halieutis set the goal of raising annual production to 200,000 tonnes by 2020 for a turnover of Dh5bn (€444.66m).

In the short term, the National Agency for the Development of Aquaculture launched a call to tender for the construction of nine aquaculture farms ranging between 20 ha and 40 ha on the Mediterranean coast, expected to generate a total investment of Dh295m (€26.24m).

Before the fisheries sector can truly take off, authorities will need to reduce the size of the informal sector, encourage the decentralisation of oversight to strengthen governance and representation, and improve sector infrastructure. And yet, steady growth in the annual harvest, exports and processing industries bode well for future expansion.

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