Maroc : Réforme de l'enseignement

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Afin de lutter contre le chômage des jeunes et proposer aux étudiants de meilleures formations en adéquation avec les opportunités d'emploi, la réforme de l'enseignement reste une priorité nationale pour le Maroc.

Au cours de ces trois dernières années, une refonte du système éducatif a été opérée dans le cadre du Programme d'urgence de l'éducation nationale 2009-2012, financé grâce à un prêt de la Banque africaine de développement (BAD), et dont l'objectif est de « généraliser la scolarisation et améliorer la qualité de l'enseignement et le rendement du système éducatif », peut-on lire dans le rapport d'évaluation de la BAD.

Ces trois dernières années ont donc été marquées par un renforcement graduel de l'accès à l'éducation. Le taux d'inscription des élèves âgés de 6 à 11 ans s'élevait à 97.5 % en 2010/11, contre 91.4 % en 2007/08. Ce taux a également progressé pour les élèves de 12 à 14 ans, passant de 71.3 % à 79.1 %, ainsi que pour les élèves de 15 à 17 ans, de 48.1 % à 52.8 %. Par ailleurs, en 2011, les étudiants ont été plus nombreux à opter pour une filière scientifique et technique par rapport à 2008 (60.6 % contre 55.1 %). Les taux de réussite scolaire sont également à souligner, le nombre de candidats admis au baccalauréat affichant une hausse de 14.04 %.

Bien que l'accès à l'éducation et le taux de fréquentation scolaire s'améliorent de façon régulière, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Le nombre d'élèves qui quittent l'école prématurément reste par exemple élevé, puisqu'ils seraient quelque 300 000 chaque année, d'après les estimations. Quant aux taux de réussite scolaire, ils peuvent également être améliorés ; en effet, seuls 12 étudiants sur 100 obtiennent leur baccalauréat, et 3 leur diplôme de licence.

Les régions rurales du pays continuent d'enregistrer de faibles taux de fréquentation, malgré une lente amélioration, de 49.7 % en 2007/08 à 56 % en 2010/11.

D'après un rapport du Haut Commissariat au Plan (HCP) publié début juin, quelque 113 000 enfants marocains de moins de 15 ans exercent une activité professionnelle. Un quart d'entre eux suivent des cours en parallèle, mais 53.9 % ont quitté les bancs de l'école, tandis que 21.2 % n'ont jamais été scolarisés. Le rapport indique également que sur 10 enfants qui travaillent, 9 vivent en zone rurale.

Compte tenu de la nécessité d'améliorer les résultats à court terme, et en particulier le taux de chômage tenace qui exacerbe l'inégalité structurelle, un certain nombre d'initiatives supplémentaires sont actuellement déployées, en partenariat avec des bailleurs de fonds étrangers, afin d'influer de façon plus ciblée sur la qualité de la gouvernance et de l'enseignement.

Mi-mai, le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Mohamed El Ouafa, a annoncé le lancement d'un projet chiffré à 18.5 millions de dollars, mené en partenariat avec le gouvernement canadien, pour appuyer la gestion des 9 705 établissements publics du Maroc. Ce programme sur 4 ans, intitulé Pagesm (2011-15), vise à renforcer les capacités de gestion des établissements à l'échelle locale, et aider le Maroc à accélérer la réforme du système éducatif. Ce projet répond parfaitement à l'objectif du Programme d'urgence de l'éducation nationale : confier l'administration et la stratégie aux universités et aux établissements d'enseignement supérieur, pour opérer une décentralisation.

Par ailleurs, un programme de formation en ligne, le projet Itqane, a été lancé en juillet 2011 en partenariat avec le ministère de l'Education nationale, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et l'université Al Akhawayn. Ce projet a pour finalité d'améliorer la qualité de la formation dispensée aux enseignants et des formations à distance proposées aux étudiants. L'initiative devrait permettre de former quelque 360 enseignants de collège et 25 conseillers d'orientation, et concerner 4 000 étudiants.

L'égalité des chances dans l'enseignement est également l'une des grandes priorités du nouveau gouvernement, comme en témoigne la décision prise par M. Al Ouafa au début de l'année, qui entend supprimer les formulations telles que « école de l’excellence » ou « lycée de référence » utilisées par des établissements qui appliquent des procédures d'admission exclusives et attirent les meilleurs enseignants. Le ministre a déclaré que ces pratiques étaient non seulement discriminatoires mais également onéreuses, et que les ressources serviraient désormais à renforcer le programme d'études dans l'enseignement public. Ces établissements devraient redevenir des établissements publics d'ici l'année prochaine.

D'après les statistiques de la Banque mondiale, près de 30 % des chômeurs marocains sont âgés de 15 à 29 ans. La réforme de l'éducation est donc indispensable au développement économique et social du pays. Face à l'instabilité régionale amenée par le printemps arabe, le gouvernement se voit contraint de redoubler d'efforts pour lutter contre le chômage des jeunes, en offrant des formations de meilleure qualité, afin de faciliter la transition du campus au lieu de travail.

 

Morocco: Reforming education

En Français

Education reform remains a national priority for Morocco, which is working to reduce youth unemployment and provide students with better training to match job market offerings.

An overhaul of the education system in the last three years has been carried out under the country’s National Education Emergency Support Programme 2009-12, which is supported by a loan from the African Development Bank (ADB). It aims to “to make education available to all and improve the quality of teaching and performance of the education system”, according to the ADB’s project appraisal report.

Indeed, access to education has risen steadily over the last three years. The enrolment rate for pupils aged between 6 and 11 stood at 97.5% over 2010/11, up from 91.4% in 2007/08. Rates for students aged between 12 and 14 also increased from 71.3% to 79.1%, and from 48.1% to 52.8% for students between 15 and 17. In addition, the number of students opting for scientific and technical studies rose from 55.1% in 2008 to 60.6% in 2011. Success rates were also positive with a 14.04% gain in the pass rate of students taking the Baccalaureate exam.

Although access and participation are steadily improving, much remains to be done. The number of school dropouts, for instance, still remains high, with an estimated 300,000 children leaving school every year. Success rates also remain problematic with only 12 out of every 100 students obtaining their Baccalaureate and just three a Bachelor’s degree.

Low participation rates in education persist in rural parts of the country, although they are slowly improving, rising from 49.7% over 2007/08 to 56% in 2010/11.

A report released by the High Planning Commission (Haut Commissariat au Plan, HCP) in early June revealed that some 113,000 children under the age of 15 work in Morocco. A quarter of these children attend classes at the same time, but 53.9% have dropped out, and 21.2% have never been to school. The report also stated that nine out of every 10 working children live in rural areas.

In light of the need to improve results in the short term, particularly with stubborn unemployment rates exacerbating structural inequality, a number of other initiatives are being rolled out in conjunction with foreign donors to achieve more targeted impacts on governance and teaching quality.

In mid-May, the newly elected minister of national education, Mohamed El Ouafa, announced an $18.5m project in partnership with the Canadian government to improve the management of the country's 9705 public schools. Also known as Pagesm (2011-15), the four-year programme aims to boost local management of schools and help Morocco accelerate its education reforms. This agenda dovetails with the National Education Emergency Support Programme’s objective of devolving administration and strategy to the universities and higher education institutes and away from central government control.

Moreover, an e-learning programme known as the Itqane project was launched in July 2011 in partnership with the Ministry of National Education, USAID and Al Akhawayn University. The project aims to improve the quality of training offered to teachers and distance learning for students. The initiative is expected to provide training to some 360 middle school teachers and 25 guidance counsellors and reach over 4000 students.

Ensuring equal opportunities in education also tops the list of priorities for the new government, as illustrated by Al Ouafa’s decision at the beginning of the year to remove designations such as the “école de l’excellence” or “lycée de reference”, which have exclusive admissions procedures and attract the best teachers. The minister said that these practices are both discriminatory and costly, and that resources would instead be spent to reinforce the curriculum in the public school system. These institutions are expected to be reinstated as public schools by next year.

According to World Bank statistics, people aged between 15 and 29 account for around 30% of the unemployed in Morocco. Therefore, reforming education is key to the country’s economic and social development. Instability across the region caused by the Arab Spring has put more pressure on the government to step up its efforts in tackling youth unemployment through better quality education, easing the transition for graduates from campus to the workplace.

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