La filière internet marocaine affiche de solides résultats

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Un récent rapport classait le Maroc parmi les pays du continent africain dotés d’un des secteurs des technologies de l’information et des communications (TIC) les plus sophistiqués : pour un pays qui cherche à se positionner comme une passerelle entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, il s’agit là d’un signe prometteur.

En termes de « niveau de maturité internet », un indice de potentiel de croissance, le Maroc figure en deuxième place du classement, devancé uniquement par l’Afrique du Sud, sur les 14 pays comparés dans le rapport publié par le cabinet de conseil McKinsey & Company au mois de novembre.

Ces résultats font suite à la stratégie actuellement à l’œuvre au Maroc qui vise à augmenter l’accès au haut débit à travers le pays en développant les réseaux de fibre optique dans les régions plus isolées et à lancer un réseau 4G.

Une préparation qui rapporte

D’après le rapport de McKinsey, l’internet a apporté environ 2,2 milliards de dollars à l’économie marocaine en 2012, soit 2,3% du PIB. En pourcentage, cela place le pays derrière le Sénégal (3,3%) et le Kenya (2,9%), mais en valeur absolue, le Maroc dépasse le Sénégal et ses 470 millions de dollars ainsi que le Kenya, où le secteur représentait 1,1 milliard de dollars.

Le calcul de la contribution de l’internet au PIB effectué par McKinsey prend en compte la consommation privée (y compris les recettes des services internet fixe et mobile, les achats de smartphones et d’ordinateurs, et le e-commerce), les dépenses publiques, les investissements privés et la balance commerciale. C’est surtout grâce à sa balance commerciale que le Maroc obtient un si bon score, grâce aux exportations de son secteur BPO (business processing outsourcing, c’est-à-dire l’externalisation de processus administratifs), mais il remporte également un bon score dans le domaine de la consommation privée.

L’étude présente le Maroc, tout comme l’Afrique du Sud, comme le pays disposant du meilleur potentiel de croissance, en s’appuyant sur l’analyse de cinq facteurs : la stratégie nationale en matière de TIC, les infrastructures matérielles, le climat d’affaires, le capital financier et les compétences en TIC.

Décollage de l’offshoring

Le rapport indique que 40% de la valeur ajoutée de l’économie numérique provenait du secteur BPO. Le secteur de l’offshoring, qui comprend les centres d’appel et d’autres activités BPO, génère environ 1 milliard de dollars de recettes annuelles et fournit 60 000 emplois, toujours selon McKinsey.

Sur le moyen terme, le secteur devrait continuer à prendre de l’ampleur, le développement du secteur de l’offshoring étant présenté comme une priorité stratégique dans le cadre du Pacte National pour l’Émergence Industrielle. D’ici 2015, le gouvernement espère porter à 100 000 le nombre total d’emplois disponibles dans le secteur.

Deux importants parcs dédiés aux activités d’externalisation des systèmes d’information – Casanearshore à Casablanca et Technopolis à Rabat- ont déjà ouvert leurs portes, tandis que les autorités marocaines envisagent le lancement de trois plateformes supplémentaires. Fès Shore et la première partie de Tetouanshore ont été inaugurés mi-2012. Quant à la phase initiale du parc industriel et technologique Oujda Shore, elle a été lancée mi-2013. Situé dans la région de l’Oriental, le parc d’Oujda s’inscrit dans une vaste stratégie visant à décentraliser le secteur de l’offshoring afin de créer des emplois et des opportunités économiques dans le pays tout entier.

Soutenir la consommation privée

La consommation privée constitue le deuxième pilier de l’économie numérique marocaine. Selon les estimations de McKinsey, le segment représentait 34% de la valeur ajoutée de la filière internet, un chiffre en grande partie attribuable au fort taux de pénétration du téléphone portable et à l’adoption massive de la 3G.

Des chiffres publiés par l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) montrent que le nombre d’abonnés à des services de téléphonie mobile a enregistré une hausse de 7,93% en glissement annuel, atteignant 41,32 millions fin septembre 2013, soit un taux de pénétration de 125,8%, l’un des plus élevés d’Afrique.

Sur la même période, le nombre d’utilisateurs de l’internet 3G a augmenté de 37,2% en glissement annuel pour atteindre 4,43 millions. Les utilisateurs de la 3G constituent la grande majorité (84,9%) des 5,22 millions de Marocains qui disposent d’un abonnement à internet. Le nombre d’abonnés se connectant par l’ADSL est également en progression, avec une hausse de 21,7% en glissement annuel.

En 2012, l’ANRT a lancé un programme, d’une durée de 10 ans, afin de répandre l’accès au haut débit à travers le pays, ce qui devrait encore contribuer à accroitre la consommation internet. Maroc Telecom, le premier opérateur de télécommunications du Maroc en termes de parts de marché, a annoncé qu’il comptait consacrer 1,2 milliard de dollars à la modernisation de ses infrastructures et à l’extension de la fibre optique au cours des deux prochaines années afin de préparer le lancement de la 4G en 2015.

Le taux élevé d’accès à internet au Maroc – 51% de la population y avait accès en 2012, contre une moyenne africaine qui s’établissait à 16%- devrait contribuer, à l’avenir, à stimuler la participation du secteur à la valeur ajoutée, dans la mesure où on observe peu à peu un transfert des services en ligne. Toutefois, comme le note le rapport McKinsey, le pays va devoir se doter de plus de personnel formé s’il veut profiter pleinement des avantages qu’offre un développement des services numériques.

 

Morocco gives strong regional performance for internet readiness

En Français

In an encouraging sign for a country that is moving to position itself as a bridge between West Africa and Europe, a recent report listed Morocco as having one of the more sophisticated information and communications technology (ICT) sectors on the African continent.

Morocco ranked second only to South Africa in terms of “internet readiness”, an indicator of future growth potential, among the 14 countries compared in the report, which was published by the consultancy firm McKinsey & Company in November.

The findings come on the back of a drive under way in Morocco to increase broadband access nationwide by extending fibre-optic networks into more isolated regions of the country and to roll out a 4G network.

Preparations pay dividends

According to the McKinsey report, the internet contributed roughly $2.2bn to the Moroccan economy in 2012, or 2.3% of GDP. In percentage terms, this placed the country behind Senegal (3.3%) and Kenya (2.9%), although in absolute terms it exceeded Senegal’s $470m and Kenya’s $1.1bn.

In calculating the internet’s contribution to GDP, McKinsey took into account private consumption (including revenues from mobile and fixed internet service, smart phone and computer purchases, and e-commerce), public expenditure, private investment and trade balance. Morocco’s score was driven largely by the trade balance factor, thanks to the exports of its business processing outsourcing (BPO) sector, in addition to private consumption.

Along with South Africa, Morocco was identified as having the best growth potential, based on an analysis of five factors: national ICT strategy, physical infrastructure, business environment, financial capital and ICT skills base. Morocco scored especially high in the categories of financial capital and business environment.

Offshore takeoff

The report indicated that 40% of the digital economy’s value-added came from the BPO segment. The offshore industry, which includes call centres and other BPO activities, generates around $1bn in annual revenue, while providing 60,000 jobs, according to McKinsey.

The sector should continue to expand in the medium term, with offshoring identified as a strategic priority for development under the National Pact for Industrial Emergence. The government aims to bring the total number of jobs available in the sector to 100,000 by 2015.

Two major IT outsourcing centres – Casanearshore in Casablanca and Technopolis in Rabat – have already begun operating, while the Moroccan authorities are looking to open three additional hubs. Fès Shore and the first section of Tetouan Shore were both officially inaugurated in mid-2012, while the initial phase of the Oujda Shore industrial and technology park opened in mid-2013. Located in Morocco’s Oriental region, the Oujda park forms part of a broader bid to decentralise the offshoring industry, creating employment and economic opportunities nationwide.

Supporting private consumption

Private consumption is the second major pillar of Morocco’s digital economy. McKinsey estimated that the segment accounted for 34% of value-added from the internet, largely due to a high mobile penetration rate and the widespread take-up of 3G service.

According to the National Agency for Telecommunications Regulation (Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications, ANRT), the number of mobile phone subscribers grew by 7.93% year-on-year (y-o-y) to reach 41.32m at end-September 2013, representing a penetration rate of 125.8%, one of the highest in Africa.

Over the same period, the number of 3G internet users increased by 37.2% y-o-y to reach 4.43m. 3G users represent the vast majority (84.9%) of the 5.22m Moroccans with an internet subscription. The number of subscribers accessing the internet through ADSL also increased, rising by 21.7% y-o-y.

In 2012 the ANRT launched a 10-year programme to spread broadband access throughout the country, which should further increase internet consumption. Maroc Telecom, Morocco’s largest telecoms operator by market share, has announced plans to spend $1.2bn on upgrading its infrastructure and extending fibre-optics over the next two years, in preparation for the introduction of 4G service in 2015.

The high level of internet access in Morocco – 51% of the population had access in 2012 compared to an African average of 16% – should help boost its contribution to value-added in the future, as services are gradually moved online. However, as the McKinsey report noted, the country will need to inject more trained staff into its workforce if it is to fully realise the benefits of an expansion in digital services.

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