Le Maroc amplifie son programme de construction routière dans des zones stratégiques

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Avec trois projets d’envergure en matière de construction autoroutière prévus pour 2014-2015, le Maroc multiplie les efforts visant à poursuivre le développement d’un réseau routier déjà étendu. Les nouvelles routes, dont le coût est estimé à environ 13 milliards de dirhams (1,1 milliard d’euros), devraient contribuer à soutenir la croissance de nombreux secteurs, parmi lesquels la construction, la logistique, les mines et l’industrie.

Le Maroc prévoit une augmentation considérable de ses capacités de transport dans les domaines ferroviaire, aérien et maritime, mais une attention particulière a été apportée au secteur routier. La Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM) a accéléré la cadence de la construction routière au cours des dix dernières années afin d’atteindre l’objectif du gouvernement de parvenir à 1800 km d’autoroute d’ici 2015, contre les 1416 km que compte actuellement le Maroc. Les trois nouveaux projets, dont l’un a déjà démarré, représentent un total de 380 km : le pays est donc bien parti pour réaliser son objectif.

Des projets stratégiques

Les travaux du premier projet, une autoroute de 143 km reliant les villes côtières d’El Jadida et Safi, ont débuté en avril 2013. Ce tronçon est un prolongement de la principale artère côtière du sud du pays, qui part actuellement de Casablanca et s’arrête à El Jadida. Cette nouvelle section va permettre de promouvoir la croissance économique dans la région de Doukkala-Abda en reliant des villes à fort potentiel industriel, minier et touristique à un réseau de transport plus efficace.

La route, après El Jadida, poursuivra son parcours par le port de Jorf Lasfar, situé 20 km plus au sud, où se trouve la principale unité de transformation et d’exportation de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) et où sont regroupées plusieurs autres industries. Elle desservira ensuite Oualidia, ville côtière dotée d’un important potentiel touristique, et reliera enfin le port de Safi plus au sud.

Le financement du projet, dont le coût total est estimé entre 4 milliards de dirhams (346,9 millions d’euros) et 4,8 milliards de dirhams (416,2 millions d’euros), sera assuré par le Fonds Arabe de Développement Économique et Social et la Banque Européenne d’Investissement. La construction des deux premiers tronçons a été confiée aux entreprises marocaines Houar et Haji, tandis qu’un groupe turc, Nurol, sera chargé des deux dernières étapes.

Le deuxième projet consiste en une autoroute de 173 km reliant la ville de Beni Mellal au centre du pays à celle de Berrechid, située à 30 km au sud-est de Casablanca, pour un coût estimé à 6,1 milliards de dirhams (529 millions d’euros). La mise en service de cette voie rapide devrait promouvoir le développement économique de l’intérieur du pays et doter ces régions d’une liaison directe avec la capitale économique du royaume, Casablanca, son port et les centres logistiques environnants. La route passera par Khouribga, la plus importante mine de phosphates de l’OCP, avant d’atteindre Beni Mellal, une zone dont le fort potentiel agricole est mis en avant du fait de sa proximité avec les ressources en eau en provenance de l’Atlas.

Enfin, le troisième projet prolongera l’autoroute périphérique de Rabat de 41 km, ce qui permettra de contourner Temara, Salé et Rabat, la capitale. Avec un coût estimé à 2,8 milliards de dirhams (242,8 millions d’euros), cet axe routier contribuera à désengorger la circulation en ville, assurera des temps de trajet plus brefs et permettra de relier directement les autoroutes en provenance du sud, de l’est et du nord de Rabat.

De nouveaux circuits logistiques

Se doter d’un réseau routier étendu et de bonne qualité est au cœur du programme de développement industriel et logistique du pays. Les autorités marocaines comptent constituer un réseau de 15 parcs industriels et 18 zones logistiques spécialisées sur l’ensemble du royaume d’ici 2030, ce qui stimulerait les activités de secteurs tels que l’agriculture, la distribution, la production manufacturière et la transformation des ressources naturelles. Certains de ces centres logistiques sont déjà opérationnels, dont deux plateformes dans le grand Casablanca, et le gouvernement espère lancer les travaux d’au moins neuf zones au cours des deux prochaines années.

Afin de tirer un parti optimal de ces infrastructures, l’État prévoit également la construction de voies express à 2x2 voies, en complément du réseau autoroutier existant, instaurant ainsi des liaisons directes entre les plateformes industrielles et logistiques et offrant de bonnes conditions à la circulation des poids lourds. 180 km de voies express sont actuellement en cours de construction et un programme complet détaillant comment les parcs industriels en projet seront reliés entre eux et au réseau sera bientôt formalisé.

En attendant, le Maroc est confronté au défi que représente la maintenance d’un réseau étendu. Si un grand nombre des autoroutes les plus récentes est toujours en bon état, le pourcentage de l’ensemble du réseau routier en parfait état (catégories A et B), qui comprend les routes de ville et de campagne, est passé de 63% en 2002 à 53% aujourd’hui. Selon les médias locaux, entre 2005 et 2012, une somme de 50 milliards de dirhams (4,3 milliards d’euros) aurait été consacrée à la maintenance et à la rénovation des routes. ADM a mis en place début 2013 un système simplifié de contrôle de la qualité des routes mais on peut s’attendre à une augmentation de ces coûts à mesure que le réseau routier s’agrandit.

 

Morocco scales up road construction in strategic areas

En Français

With three major highway construction projects planned for 2014-15, Morocco is pushing to expand its already extensive road network. At an estimated cost of around Dh13bn (€1.1bn), the new roads are expected to help to support growth in several sectors, including construction, logistics, mining and industry.

Morocco is planning a dramatic increase in transport capacity across rail, air and maritime segments, but roads have been a particular focus. The national highway authority, Société Nationale des Autoroutes du Maroc (ADM), has picked up the pace of road construction in the past ten years, in an effort to meet the government’s goal of 1800 km of highways by 2015, up from 1416 km today. The three new projects, one of which is under way, would add another 380 km, putting Morocco in line to meet this target.

Strategic projects

Work began in April 2013 on the first project, a 143-km highway between the coastal towns of El Jadida and Safi. This segment will extend the primary southern coastal artery that currently reaches from Casablanca to El Jadida. In doing so, it will promote economic growth in the Doukkala-Abda region by linking towns with high potential in industry, mining and tourism to a more efficient transport network.

The road will stretch from El Jadida to the port of Jorf Lasfar, 20 km south, the location of the primary phosphates processing and export facility of Office Chérifien des Phosphates (OCP), and a base for other industrial activity. It will then connect to Oualidia, a coastal town with high potential for tourism, before linking up to the port of Safi further south.

The total project cost is estimated between Dh4bn (€346.9m) and Dh4.8bn (€416.2m), to be financed by the Arab Fund for Economic and Social Development and the European Investment Bank. Construction of the first two sections of the highway will be handled by Morocco firms Houar and Haji, while a Turkish outfit, Nurol, will handle the final two stages.

The second project is a 173-km highway connecting the central town of Beni Mellal to Berrechid, which is 30 km south-east of Casablanca, at an estimated cost of Dh6.1bn (€529m). This high-speed connection is expected to promote economic development in the interior and provide these areas with a direct link to the economic capital of Casablanca, its port and surrounding logistics centres. The road will pass through Khouribga, the OCP’s most important phosphate mine, before reaching Beni Mellal, considered a high-potential agricultural zone given its proximity to water resources coming from the Atlas Mountains.

Finally, the third project will extend the Rabat ring road by 41 km, which will allow traffic to bypass Temara, Salé and the capital, Rabat. At a projected cost of Dh2.8bn (€242.8m), this link will help ease urban congestion, ensure faster travel times, and provide a direct connection among motorways converging from south, east and north of Rabat.

New logistics channels

A well-conditioned, extensive road network lies at the core of the country’s logistics and industrial development programme. Moroccan authorities aim to complete a network of 15 industrial parks and 18 dedicated logistics zones nationwide by 2030, which would spur activity in sectors such as agriculture, retail, manufacturing and natural resource processing. Some logistics centres are already in operation, including two platforms in the greater Casablanca area, and the government aims to launch work on at least nine zones in the next two years.

To maximise the benefit of this infrastructure, the state also plans to construct two-lane express roads, outside the existing motorway network, that will provide a direct connection among industrial and logistics platforms and cater to heavy vehicle traffic. Some 180 km of these express roads are under construction, and a comprehensive plan to connect the planned industrial parks will be formalised in the near term.

Meanwhile, Morocco faces a challenge in maintaining this extensive network. While many of the newer highways are still in good condition, the percentage of the complete road system in top condition (categories A and B), including urban and rural roads, fell from 63% in 2002 to 53% today. According to the local media, Dh50bn (€4.3bn) was spent between 2005 and 2012 on refurbishing and maintaining roads. ADM put in place a streamlined system to monitor road quality in early 2013, but these costs are likely to continue to rise as the road network expands.

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