In English
Les initiatives visant à augmenter la production agricole et à faire du Gabon un leader de la production d’huile de palme ont fait un grand pas en avant ce mois avec l’achèvement de la plus grande usine d’huile de palme du pays.
Le potentiel de l’huile de palme
Située à Mouila, dans la province de la Ngounié dans le sud-est du pays, cette nouvelle usine d’huile de palme est exploitée par le groupe singapourien Olam.
Implantée au sein d’une palmeraie de 38 300 hectares, cette installation bénéficie d’un accès direct aux abondantes matières premières. Olam prévoit d’ailleurs d’augmenter la production à terme en cultivant les 100 000 hectares de terres qui lui ont été cédés au titre de la concession.
La première phase de récolte de la plantation en juin a donné un rendement de 7 100 tonnes de fruits.
Dans un premier temps, cette usine produira 45 tonnes d’huile de palme par heure, pour monter jusqu’à 90 tonnes à pleine capacité. Olam a déclaré vouloir franchir la barre du million de tonnes d’huile de palme depuis ce site dès 2017.
Le Gabon a également commencé à exporter son huile de palme en novembre de l’année dernière, cette fois-ci depuis une installation similaire située à Awala, près de Kango. Ce sont ainsi 300 tonnes d’huile qui ont été envoyées vers le Cameroun, le Nigéria, et l’Espagne.
Montée en puissance de GRAINE
La nouvelle usine de production d’huile de palme ainsi que les activités d’exportations représentent un tournant majeur dans la volonté du Gabon de développer une industrie agro-alimentaire nationale en amont. C’est d’ailleurs l’un des objectifs du programme agricole du pays par le biais de la Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés (GRAINE).
Lancée en mars 2015 grâce à une enveloppe de 200 milliards de francs CFA (305 millions d’euros) débloquée par le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), GRAINE est un élément charnière du plan de développement de l’agriculture du pays. Ce programme fait partie du plan « Gabon vert » qui vise au renforcement de la production agricole et à l’amélioration de la sécurité alimentaire.
Si l’agriculture fournit actuellement du travail à 95 % de la main d’œuvre du pays, sa contribution au PIB est d’à peine 5 %. Le pays importe également environ 80 % de ses produits alimentaires. En effet, de nombreux agriculteurs produisent uniquement pour une consommation de subsistance. GRAINE entend réduire les importations de denrées alimentaires de 50 % en encourageant la production locale et en rehaussant la contribution de l’agriculture à l’économie à 20 % du PIB d’ici 2020 grâce au développement des exportations.
Soutien aux exportations
En parallèle, certains petits exploitants du pays reçoivent un accompagnement par le biais d’autres initiatives. L’Agence française de développement a renouvelé en février son programme de 10,5 milliards de francs CFA (16 millions d’euros) qui propose financement et assistance technique aux producteurs gabonais autonomes, y compris les agriculteurs et les coopératives.
Le programme a permis le lancement de 1 094 initiatives agricoles au total entre 2012 et 2016 (projets agricoles, potagers, installations de transformation alimentaire et étables).
Les défis à venir
Près de 20 millions d’hectares de terres exploitables à des fins agricoles restent en friche. Le secteur agricole du Gabon représente donc une manne potentielle inexploitée pour les acteurs de la filière. Néanmoins, les opérateurs intéressés devront également surmonter certaines difficultés.
Tout d’abord, le manque de données disponibles retarde l’évaluation et la mise en œuvre des politiques publiques. La question sensible de la déforestation inquiète également. Plus de la moitié des projets d’Olam ont impliqué la destruction d’arbres et de plantes dans des zones forestières dédiées. L’entreprise s’est néanmoins engagée le mois dernier à suspendre ses activités de déforestation pendant un an.
Les infrastructures de transports inadéquates continuent aussi d’être un frein au développement des opérations, y compris celles de la nouvelle usine d’Olam.
S’exprimant face à la presse à propos de l’ouverture de l’usine Mouila fin février, Yves Fernant Manfoumbi, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, a déclaré que le secteur privé pourrait jouer un rôle clé dans la résolution de ces problèmes. Il a également souligné la capacité de la Banque africaine de développement et de la FAO à fournir une assistance financière et technique.
Les petits exploitants spécialisés dans la transformation doivent également faire face à une concurrence internationale féroce. Pour y remédier, la FAO a lancé en février une série de formations destinées aux producteurs locaux. Elles portent notamment sur les aspects commerciaux et technologiques de la transformation des produits alimentaires, ces deux domaines posant des difficultés aux petits exploitants.
Gabon’s agricultural plans advance
En Français
A drive to increase agricultural output and make Gabon a leader in African palm oil production took a key step forward this month with the completion of the country’s largest palm oil plant.
Palm oil’s potential
Located in Mouila, in the south-eastern province of Ngounié, the new palm oil factory is being operated by the Singapore-based Olam Group.
Its position in the middle of a 38,300-ha oil palm grove provides the facility with direct access to an abundance of raw materials. Olam plans to increase production over time by cultivating the 100,000-ha granted to it under the terms of the concession.
The first harvesting phase of the plantation took place in June and yielded 7100 tonnes of palm fruit.
Initially, the facility will produce 45 tonnes of palm oil per hour, with throughput rising to 90 tonnes once it reaches full capacity. Olam has said it aims to produce 1m tonnes of palm oil from the site in 2017.
In November last year Gabon also started exporting crude palm oil from a similar facility in Awala near Kango, sending 300 tonnes of oil to Cameroon, Nigeria and Spain.
GRAINE gathering momentum
The new palm oil plant and export activity represent landmarks in Gabon’s efforts to develop a national upstream agri-business industry, one of the targets laid out in the country’s agricultural programme (Gabonaise des Réalisations Agricoles et des Initiatives des Nationaux Engagés, GRAINE).
Launched in March 2015, with CFA 200bn (€305m) in funding from the Ministry of Agriculture and Farming and the UN Food and Agricultural Organisation (FAO), GRAINE is a key component of Gabon’s plans to develop its agricultural industry. The programme forms part of the broader Green Gabon plan, which targets strengthening agricultural output and improving food security.
While agriculture currently provides employment for 95% of Gabon’s workforce, its contribution to GDP is just 5%. The country also imports roughly 80% of its food, as many farmers operate on a subsistence basis. GRAINE plans to reduce food imports by 50% by encouraging local production and raise agriculture’s contribution to the economy to 20% of GDP by the end of the decade through higher levels of exports.
Sourcing support
Some of the country’s smaller-scale operators, meanwhile, are receiving support through other initiatives. In February the French Development Agency (Agence Française de Développement, AFD) renewed its CFA10.5bn (€16m) programme that provides funding and technical assistance to self-sufficient producers in Gabon, including farmers and cooperatives.
The programme helped roll out a total of 1094 agricultural initiatives from 2012 to 2016, ranging from farming projects and market gardens, to processing facilities and stables.
Addressing the challenges
With approximately 20m ha of land suitable for agricultural use still unexploited, Gabon’s agricultural sector presents a raft of untapped opportunities for industry players. However, operators looking to progress in the sector also face challenges.
A lack of available data is delaying the assessment and implementation of public policy, and the sensitive issue of deforestation is another concern. More than half of Olam’s projects have involved the removal of trees and plants in dedicated forest areas, though the company committed to a year-long suspension of forest clearance in Gabon last month.
Inadequate transport infrastructure also continues to hinder operations, including those at the newly completed Olam plant.
Discussing the opening of Gabon’s Mouila plant before press in late February, Yves Fernand Manfoumbi, the minister of agriculture and farming, said the private sector could play a key role in helping to address these issues, pointing out that the African Development Bank and the FAO were able to provide financial and technical assistance.
Smaller businesses operating in the processing segment also face problems in the form of tough competition from international companies. To address this, the FAO launched a series of training sessions in February for local producers focusing on the business and technological aspects of the processing of foodstuffs, both of which have proved to be areas of concern for small operators.