Maroc : Renforcer l’avenir des marchés financiers

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Des institutions financières à Casablanca et à Londres ont signé un accord de partenariat début octobre dans le cadre d’une politique plus large de développement des marchés des produits dérivés marocains et de renforcement de l’attrait du pays en tant que plateforme d’investissement pour les économies des pays voisins.

L’accord a été signé entre Casablanca Finance City (CFC), un nouvel organisme dont le but est de jeter les bases d’un cadre législatif et règlementaire pour une centre financier régional, et TheCityUK, qui promeut les services financiers et professionnels britanniques à l’étranger. Cet accord ambitionne d’accroitre la coopération entre les deux organismes. Les objectifs du nouveau partenariat incluent de faciliter le lancement d’un marché pour les produits dérivés au Maroc, d’améliorer la compétitivité des assureurs nationaux, et de développer les programmes de formation et d’éducation.

« Les liens avec Londres constituent un avantage, au sens où ils peuvent encourager les entreprises britanniques à envisager d’investir en Afrique francophone à partir de Casablanca », a déclaré Said Ibrahimi, le directeur du Moroccan Financial Board qui dirige le CFC, à OBG. « Londres peut aussi aider la Bourse de Casablanca à développer de nouveaux instruments financiers. »

Le secteur financier marocain, qui est déjà l’un des plus avancés du continent africain, est en croissance régulière grâce à des réformes ayant permis de libéraliser le secteur au cours des dix dernières années. Le nombre important d’intervenants du secteur financier au Maroc ont bénéficié d’une forte croissance - qui s’est élevée à 5,5 % au cours de ces dix dernières années, et à 4,5 % pour la seule année 2011. En effet, la Bourse de Casablanca est maintenant la quatrième plus grosse place d’Afrique, derrière l’Afrique du Sud, le Nigéria, et l’Égypte.

Plus important peut-être, le pays joue également un rôle de plus en plus important en tant que tremplin pour une expansion dans le reste de la région. Depuis 2005, des entreprises comme la Banque Centrale Populaire, la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE), Attijariwafa Bank et le groupe Saham ont toutes ouvert des succursales ou fait l’acquisition d’institutions financières dans plusieurs pays d’Afrique occidentale et centrale, attirées par de faibles taux de pénétration et une forte croissance du PIB.

C’est sur cette tendance que le CFC espère capitaliser. « L’idée du CFC est bonne, car elle anticipe une forte croissance partout en Afrique, et cette croissance doit être financée », a affirmé Hamid Ben Elafdil, le Directeur du Centre régional d’investissement de Casablanca, à OBG. « Beaucoup de fonds à destination de l’Afrique, et bien souvent en provenance de Londres, passeront par Casablanca. Ce qui aide, c’est la stabilité du pays et ses bonnes relations avec l’étranger. »

Cependant, pour attirer une masse critique d’institutions financières et garantir un volume suffisant d’activité, le pays devra continuer à restructurer son environnement opérationnel. Des améliorations de la réglementation financière seront mises en place pour assurer le bon fonctionnement de la ville. « Pour faciliter le développement du CFC, la règlementation financière sera encore améliorée pour être conforme aux critères du FMI, et une nouvelle autorité des marchés sera créée, ainsi qu’un nouvel organisme de régulation du marché de l’assurance. », a assuré Ibrahimi à OBG.

Au vu des retours sur investissement importants que les marchés africains offrent aux investisseurs en mal de perspectives prometteuses sur les autres marchés, le Maroc est bien placé pour capitaliser sur sa localisation et son secteur financier développé. Pour atteindre son objectif, le pays devra toutefois prendre des mesures supplémentaires pour renforcer son attrait en tant que centre régional – y compris en améliorant l’offre d’instruments financiers alternatifs et en restructurant le cadre légal. L’expansion des entreprises marocaines en Afrique occidentale et centrale ces dernières années ne laisse aucun doute sur le potentiel du pays.

 

Morocco: Strengthening a financial future

En Français

Financial institutions in Casablanca and London inked a partnership agreement in early October as part of a broader initiative to deepen Morocco’s alternative markets and strengthen its appeal as an investment platform for neighbouring economies.

The agreement, signed between Casablanca Finance City (CFC), a new project which aims to lay the legislative and regulatory groundwork for a regional financial centre, and TheCityUK, which promotes UK financial and professional services abroad, is intended to increase cooperation between the two bodies. The main objectives of the new partnership include facilitating the rollout of a derivatives market in Morocco, improving the competitiveness of domestic insurers and expanding training and educational programmes.

“The links with London are advantageous in that they can help UK companies to consider investing in French-speaking Africa by way of Casablanca,” Said Ibrahimi, the chief executive of Moroccan Financial Board that runs the CFC, told OBG. “London can also help the Bourse de Casablanca to develop new financial instruments.”

Morocco’s finance industry, already one of the continent’s more sophisticated, has experienced steady growth thanks to liberalising sector reforms in the past decade. The country’s sizable universe of financial actors have benefitted from economic growth that has averaged 5.5% over the past 10 years. The Casablanca Stock Exchange is now the fourth-largest bourse in Africa, behind South Africa, Nigeria and Egypt.

Perhaps more importantly, however, the country has also played an increasingly significant role as a staging point for expansion elsewhere in the region. Firms such as Banque Central Populaire, Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE), Attijariwafa and Saham Group have all started new units or purchased financial institutions in countries throughout West and Central Africa since 2005, lured by low penetration rates and strong GDP growth.

It is this trend that the CFC is hoping to capitalise on. “The idea behind the CFC is sound, since it anticipates strong growth across Africa, and this growth needs to be financed,” Hamid Ben Elafdil, the director of the Centre Regional d’Investissement Casablanca, told OBG. “Many funds will be channelled to Africa through Casablanca, often originating from London. What helps here is the country’s stability and its good international connections.”

However, to attract a critical mass of financial institutions and underwrite any significant volume of activity, the country will need to continue to overhaul its operating environment. Financial regulatory upgrades will be put in place to ensure the city’s smooth functioning. “To facilitate the development of CFC, financial regulations will be further upgraded in line with IMF standards; and a new market authority will be created, as well as a new body to regulate the insurance market,” Ibrahimi told OBG.

Given the significant returns that African markets offer investors starved of growth prospects elsewhere, Morocco is well-placed to capitalise on its fortuitous location and its developed financial sectors. To do so will require a number of further steps to strengthen its appeal as a regional centre – including improving the offer of alternative financial instruments and overhauling the legal framework – but as evidenced by the expansion of Moroccan firms into West and Central Africa in recent years, the potential is clear.

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