Le projet de construction d’un réseau ferroviaire à grande vitesse, dont la mise en service est prévue en 2015, prend de la vitesse tandis que le nombre d’usagers du train ne cesse d’augmenter. Ce projet, développé parallèlement à d’autres projets visant à améliorer et augmenter la capacité du réseau ferroviaire en voie normale, attire de nombreux fonds institutionnels.
Au Maroc, le réseau ferroviaire a enregistré une hausse du nombre de passagers pour atteindre 31 millions en 2010, soit une hausse de 4,7% par rapport à 2009. Le nombre de passagers augmente tous les ans depuis 2004, avec un taux d’évolution annuel moyen de l’ordre de 9%. La distance parcourue par les passagers connait une augmentation encore plus rapide et représente 4,4 milliards de kms en 2010, soit une hausse de 5%, avec un taux d’évolution annuel moyen de 10% depuis 2004.
Le transport ferroviaire de marchandises n’est pas toujours allé aussi bon train : lors de la crise économique mondiale de 2008-2009, on a enregistré une baisse du nombre de tonnes transportées et du nombre de tonnes-kilomètres. Toutefois ces dernières ont connu un fort rebond en 2010, avec 36 millions de tonnes transportées, soit une hausse de 44% par rapport aux chiffres de 2009 ; le nombre de tonnes-kilomètres a également connu une progression de 36% sur la même période.
Cette tendance à la hausse semble être bien partie pour se maintenir en 2011, avec une augmentation de 13% du nombre de passagers au premier trimestre 2011 par rapport au premier trimestre 2010, soit un nombre total de 17 millions de passagers. En juillet, le réseau ferroviaire a vu son nombre d’usagers augmenter de 3,6 millions pour un total moyen de 120000 clients par jour. En 2010, cette moyenne était d’environ 84000.
Pour répondre à cette hausse de la demande, le gouvernement marocain investit massivement, aussi bien dans le matériel roulant que dans les voies. Le projet de construction d’un réseau ferroviaire à grande vitesse au Maroc, entre Casablanca, la capitale économique, et Tanger, importante ville portuaire du nord-est, est de loin le plus important projet d’investissement. Le coût du projet est estimé à 20 milliards de dirhams (1,78 milliards d’euros) pour une mise en service prévue en décembre 2015. Le temps de parcours entre ces deux villes, actuellement de cinq heures et 45 minutes devrait passer à deux heures et 10 minutes, les trains circulant à une vitesse maximum de 320 km/h sur un segment de 200 kms de la ligne. Les autorités prévoient un nombre de voyageurs annuel empruntant le réseau à haute vitesse d’un total de 6 millions.
Fin juillet, Mohamed Smouni, directeur du développement de l’Office National des Chemins de Fer du Maroc (ONCF) a confirmé à la presse que le projet avançait comme prévu, assurant que l’ONCF et ses partenaires étaient en train de terminer les travaux préparatoires et que le projet allait très prochainement entrer dans une nouvelle phase avec le lancement des travaux de génie civil.
Le Président français Nicolas Sarkozy a indiqué début septembre qu’il se rendrait à Tanger à la fin du mois pour assister au début des travaux de construction de la ligne, ce qui reflète la forte participation d’entreprises françaises à ce projet. La société nationale des chemins de fer français SNCF sera chargée de la conception, de la construction et de l’exploitation du matériel roulant ainsi que de l’entretien des voies.
En décembre dernier, l’entreprise française Alstom a signé un contrat de 400 millions d’euros avec l’ONCF qui l’engage à fournir 14 rames de trains à grande vitesse à deux niveaux. Ces trains seront assemblés au Maroc et pourront transporter chacun au moins 533 passagers. En juin, Alstom a également conclu un accord avec le fabricant français de câbles Nexans pour la création d’une joint venture qui produira des câbles et d’autres types de matériel à destination de ce projet ainsi que du projet de réseau de tramway de Casablanca, auquel Alstom participe également.
La France, tout comme un certain nombre d’autres pays européens, a alloué 2 milliards de dirhams (177 millions d’euros) de prêts et de subventions au projet marocain. Les financements étrangers viennent également de pays plus lointains et en juillet, le Fonds koweitien pour le développement économique arabe a accordé un prêt de 712 millions de dirhams (63 millions d’euros) dans le cadre du financement du réseau de train à grande vitesse.
D’autres segments du réseau ferroviaire du pays attirent également des financements. En mars, la Banque africaine de développement a conclu un accord avec le Maroc pour le prêt de 300 millions d’euros dans le cadre d’un projet de 5,2 milliards de dirhams (453 millions d’euros) visant à augmenter la capacité de l’axe Marrakech-Tanger. 16 millions de passagers ont été comptabilisés sur cette ligne en 2010, soit un peu plus de la moitié du nombre total de passagers du réseau ferroviaire marocain. Le projet d’augmentation de la capacité s’inscrit dans le cadre plus large d’un programme d’investissement du réseau ferroviaire, chiffré à 12,8 milliards de dirhams (1,14 milliards d’euros) qui devrait être exécuté entre 2010 et 2015.
Morocco: Picking up speed
As rail passenger numbers continue to multiply, the construction of Morocco’s planned high-speed rail network, set to enter service in 2015, is picking up speed. The project, which is being developed along with plans to upgrade and increase the capacity of the standard-gauge rail network, is attracting major institutional financing.
The number of Moroccan rail passengers increased to 31m in 2010, up by 4.7% on 2009 figures. Passenger numbers have risen every year since 2004, increasing at a compound annual growth rate (CAGR) of approximately 9%. The distance passengers are traveling has been growing even faster, rising by 5% to 4.4bn km in 2010, with a CAGR of approximately 10% since 2004.
Rail freight has had a tougher ride, with both tonnes transported and freight tonne kilometres (FTK) having fallen during the global downturn in 2008 and 2009. However, both rebounded strongly in 2010, with tonnes transported growing by 44% on 2009 figures to 36m tonnes in 2010, while FTK jumped by 36% in the same period.
The upward trajectory looks poised to continue through 2011, with rail passenger numbers in the first half of the year growing by 13% on the same period in 2010 to 17m. An additional 3.6m people used the train network in July for a total average of 120,000 customers per day, compared with an average of around 84,000 in 2010.
In line with this growth in demand, the Moroccan government is investing heavily in both rolling stock and track. The largest investment project by far is the country’s planned high-speed rail line, which will run between the economic capital Casablanca and the major north-eastern port city of Tangier. The project will cost an estimated Dh20bn (€1.78bn) and is set to begin service in December 2015. It is expected to reduce the travel time between the two cities from five hours, 45 minutes to two hours, 10 minutes, with a maximum speed of 320 km per hour along a 200-km stretch of the line. The authorities predict that 6m passengers will travel on the high-speed network annually.
In late July Mohamed Smouni, the director of development for the National Office for Railways of Morocco (Office National des Chemins de Fer du Maroc, ONCF), told press that the project was proceeding on schedule, assuring that the ONCF and its partners were in the process of wrapping up preparatory works and were moving towards commencing work on the civil engineering phase of the project.
French President Nicolas Sarkozy in early September indicated that he would travel to Tangier at the end of month to attend the beginning of construction works on the line, a reflection of the fact that French companies are heavily involved in the project. French national railway company SNCF will be in charge of designing, building and operating the rolling stock and maintaining the track.
The French firm Alstom in December last year signed a €400m deal with the ONCF to provide 14 high-speed double-decker trains that are to be assembled in Morocco, each able to carry at least 533 passengers. In June Alstom also signed an agreement with French cable manufacturer Nexans to create a joint venture firm that will produce cables and other equipment to be used in this project, as well as in the Casablanca urban tram network project, in which Alstom is also involved.
France, along with a number of other European countries, is also channelling loans and grants to the Moroccan project, worth some Dh2bn (€177m). Financing has come from further abroad as well, and in July the Kuwait Fund for Arab Economic Development agreed to provide a loan of Dh712m (€63m) towards the high-speed network.
Other segments of the country’s rail system are also attracting financing. In March the African Development Bank finalised an agreement to lend Morocco €300m towards a planned Dh5.1bn (€453m) project to increase the capacity of the Marrakech-Tangier line as a whole. The line accounted for 16m passengers in 2010, just over half of all Moroccan rail traffic. The capacity expansion project is part of a wider Dh12.8bn (€1.14bn) railway investment programme to be carried out between 2010 and 2015.