In English
Au début du mois, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a donné son accord de principe à la demande d’adhésion du Maroc, qui pourrait permettre au royaume de renforcer ses liens commerciaux en Afrique de l’Ouest, grâce à des relations étroites avec l’Union européenne (UE) et à une base industrielle croissante.
Bien que le Maroc ne partage aucune frontière avec le bloc des 15 nations, son adhésion lui offrirait la possibilité d’entrer dans la zone de libre-échange et de liberté de circulation des personnes entre les autres Etats membres de la CEDEAO, qui affiche un produit intérieur brut (PIB) combiné de près de 562,2 milliards de dollars, d'après les données du Fonds monétaire international (FMI).
Une vision commune
Cette annonce survient au lendemain de la signature, le 18 mai, de deux protocoles d'accord entre le Maroc et le Nigeria, le principal Etat membre de la CEDEAO en termes de population et de PIB.
Le premier de ces protocoles fixe les modalités d'un partenariat entre la Nigerian National Petroleum Corporation, la compagnie pétrolière nationale du Nigeria, et l’Office national des hydrocarbures et des mines du Maroc, dans le cadre duquel les deux organismes assumeront conjointement la gouvernance, la gestion et le financement d’un gazoduc qui reliera les deux nations.
Ce gazoduc régional devrait bénéficier à plus de 300 millions de personnes : au cours des deux prochaines années, les deux organisations se pencheront sur la réalisation d’une étude de faisabilité ainsi que sur les études d'ingénierie et de conception d'avant-projet.
Le second protocole d’accord définit les modalités du deuxième volet d’un accord bilatéral relatif aux engrais, appelé Fertiliser Initiative.
Le premier volet du projet a été marqué par la réouverture de 11 usines de mélange d’engrais au Maroc, tandis que le second porte sur le développement d'une plateforme d'échange de produits chimiques de base et le renforcement des réseaux de distribution locaux.
Pour Jean AbiNader, directeur exécutif du Conseil maroco-américain pour le commerce et l’investissement, l’intégration progressive du Maroc aux marchés de l’Afrique subsaharienne est révélatrice des difficultés que rencontre l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour progresser de façon concrète vers ses objectifs économiques.
La coopération limitée entre les Etats membres de l’UMA depuis sa création en 1989, précise-t-il, a incité le royaume à miser sur des liens commerciaux plus forts avec des partenaires du sud, avec lesquels il a signé quelque 950 accords bilatéraux depuis 2000.
Au-delà des mers
Si le Maroc s’efforce de renforcer les liens de coopération sur le continent africain, son principal partenaire commercial reste toutefois l’UE, qui représentait 55,7 % des échanges et 61,3 % des exportations en 2015. Le commerce des marchandises entre les deux marchés a progressé de manière régulière ces quelques dernières années, passant de 29,3 milliards d’euros en 2014 à 30,6 milliards en 2015, puis 34,6 milliards l’an dernier, d'après les données du FMI.
En 2016, les machines et équipements de transport représentaient 40,4 % des 13,8 milliards d’euros d’exportations à destination de l’UE, suivis par les produits agricoles (23 %), et les textiles et vêtements (20,3 %).
Investir dans l’industrie
L’évolution récente des secteurs automobile, aéronautique et électronique du Maroc laisse également entrevoir des perspectives favorables pour les échanges commerciaux.
En avril 2016, le constructeur automobile français Renault a annoncé des investissements dans le royaume à hauteur de 1 milliard de dollars, tandis qu'au mois de septembre, le pays a signé avec le géant aéronautique américain Boeing un protocole d'accord portant sur la création d'une zone industrielle dédiée au segment.
Plus récemment, en mars dernier, la société aéronautique chinoise Haite a annoncé son projet de financement de la Cité Mohammed VI Tangiers Tech, une ville industrielle et technologique qui s'étendra sur 2 000 hectares à proximité de la ville de Tanger, et dont la construction est chiffrée à 10 milliards de dollars.
Mais les bonnes nouvelles ne s'arrêtent pas là : en avril, la société de logistique américaine UPS a inauguré un entrepôt de 1 300 mètres carrés à Casablanca, tandis qu’au mois de mars, l'équipementier Sogefi, filiale du groupe italien CIR, a annoncé l’ouverture à Tanger de sa première usine africaine. Le développement du site, qui couvrira 10 000 mètres carrés et devrait être achevé l’an prochain, est évalué à quelque 10 millions d’euros ; il pourrait être étendu de 25 000 mètres carrés d'ici à 2021.
La capacité du Maroc à attirer des partenaires internationaux et de grands groupes industriels a incité l’agence de notation de crédit Moody’s à relever la perspective de la note du royaume de stable à positive en février, estimant que « les nouvelles industries exportatrices dynamiques » constituent la force motrice d'une « position extérieure améliorée, concrétisée par l'accumulation de réserves de change ».
New agreements see Morocco bolster trade ties with West Africa
En Français
A decision made earlier this month by the Economic Community of West African States (ECOWAS) to agree in principle to Morocco’s request to join the union could allow the kingdom to further expand its trade ties in West Africa, leveraging its strong relations with the EU and a growing industrial base.
While none of the members of the 15-nation bloc share a border with Morocco, its accession would allow it to reap the benefits of free trade and movement of people with other ECOWAS states, which have a combined GDP of around $562.2bn, according to IMF data.
Shared understanding
The announcement followed the signing on May 18 of two memoranda of understanding (MoUs) by Morocco and Nigeria, ECOWAS’ largest member by population and GDP.
One of the MoUs sets the stage for a partnership between the Nigerian National Petroleum Corporation and Morocco’s National Office of Hydrocarbons and Mines, whereby the firms will jointly govern, manage and finance a gas pipeline between the two nations.
The Morocco-Nigeria Gas Regional Pipeline is expected to benefit more than 300m people, with the two companies to work on a feasibility study, and front-end engineering and design over the next two years.
The second MoU has laid out the terms for the second stage of a bilateral agreement on what has been dubbed the Fertiliser Initiative.
The first stage of the project saw the reopening of 11 fertiliser blending plants in Morocco, while the second involves the development of a platform for exchanging basic chemical products and reinforcing local distribution channels.
Morocco’s progressive integration with sub-Saharan African markets is symptomatic of the difficulties the Arab Maghreb Union (AMU) has encountered in fomenting concrete progress toward its economic goals, according to Jean AbiNader, executive director of the Moroccan American Trade and Investment Centre.
Limited cooperation between the AMU’s member states since its inception in 1989, he argues, has seen the kingdom shift its efforts towards developing business ties with partners to the south, with which it has signed around 950 bilateral agreements since 2000, according to AbiNader.
Across the water
While Morocco looks to bolster ties on the African continent, its largest trading partner remains the EU, which accounted for 55.7% of trade and 61.3% of exports in 2015. Trade in goods between the two markets has risen steadily in recent years, from €29.3bn in 2014 to €30.6bn in 2015 and €34.6bn last year, according to IMF data.
Of Morocco’s €13.8bn worth of exports to the EU in 2016, machinery and transport equipment made up 40.4%, followed by agricultural products (23%), and textiles and clothing (20.3%).
Investing in industry
Recent developments in Morocco’s automotive, aeronautics and electronics sector also bode well for its trade prospects.
In April last year French automobile manufacturer Renault announced investments in the kingdom totalling $1bn, and in September the country signed an MoU with US aeronautics giant Boeing to develop an industrial zone for the segment.
More recently, Mohammed VI Tangiers Tech City – a planned $10bn industrial and technology city spanning 2000 ha near the city of Tangiers – secured financing from Chinese aviation group Haite in March.
On top of these positive steps, US-based logistics firm UPS inaugurated a 1300-sq-metre warehouse in Casablanca in April, while in March Sogefi – a car-making subsidiary of Italy’s CIR Group – announced it would open its first African factory in Tangiers. Covering 10,000 sq metres and scheduled for completion next year, the facility is expected to cost around €10m to develop and could be extended by 25,000 sq metres by 2021.
Morocco’s success in attracting the interest of international partners and major manufacturers saw credit ratings agency Moody’s upgrade the kingdom’s outlook from stable to positive in February, citing “dynamic export new industries” as a driving force behind an improved “external position reflected in the build-up of foreign exchange reserves”.