Le taux de pénétration de la téléphonie mobile approche rapidement de la barre de 100%, ce qui en fait le segment le plus dynamique du marché marocain d’appels vocaux. En comparaison, le taux de pénétration du fixe a dépéri à moins de 12% en septembre 2010.
Malgré sa croissance, le marché de la téléphonie mobile est loin d’être saturé et a connu une hausse importante du nombre de souscripteurs en 2010. Selon les dernières données de l’Agence Nationale de Règlementation des Télécommunications, le parc des abonnés mobiles a augmenté de 21% entre septembre 2009 et septembre 2010, atteignant 30,5 millions (2G et 3G inclus). Le taux de pénétration est ainsi passé de 80,4% en septembre 2009 à 96,8% un an plus tard. Cette croissance concerne essentiellement le secteur des cartes prépayées qui correspond à plus de 96% du marché.
Si les trois opérateurs mobiles ont fait état de hausses significatives du nombre de leurs souscripteurs durant cette période, c’est la progression rapide d’Inwi, le service GSM proposé par le nouvel entrant Wana, lui-même soutenu par le principal conglomérat commercial du pays ONA, qui attire le plus l’attention. Grâce au lancement de ses services GSM en février 2010 qui lui a permis de faire passer ses parts de marché de moins de 3% à plus de 10% en huit mois, WANA a vu le nombre de ses abonnés de téléphonie mobile quasiment quintupler entre septembre 2009 et septembre 2010 pour atteindre les 3,09 millions. Avant le lancement de ce service GSM, la société disposait déjà de près de 2,5% de part du marché des mobiles grâce à son service mobile à large bande 3G CDMA.
Wana et Meditel, le deuxième fournisseur de téléphonie mobile du pays, ont aussi bénéficié d’avancées réalisées l’an dernier pour libéraliser le marché et réduire la domination de Maroc Telecom. En 2010, Maroc Telecom a vu ses parts de marché chuter d’environ 14 points, passant de 66,7% à la fin 2009 à 52,8% la fin 2010. Toutefois, les bénéfices ne suivent pas forcément la croissance du nombre de souscripteurs. Parmi les nouveaux clients de chacun des opérateurs, certains achètent une deuxième carte SIM afin de bénéficier des meilleurs tarifs en fonction de leurs différents réseaux et ne s’en servent donc pas comme leur principal mobile.
Bonne nouvelle pour les consommateurs, la concurrence accrue du secteur du GSM semble prête à engendrer une baisse des prix, dans un pays où les services de téléphonie mobile sont plus chers que dans les autres pays de la région. Selon un rapport du « Groupe des conseillers arabes », une société jordanienne de recherche et de conseil spécialisée dans les média et les télécommunications dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient, les textos marocains étaient en novembre dernier les plus chers du monde arabe.
La concurrence nourrit aussi les innovations car les trois principaux opérateurs cherchent à rendre leurs services plus attractifs et à accroitre leur volume d’appels. Maroc Telecom a annoncé en décembre vouloir lancer un service qui permettra d’envoyer de l’argent de France et plus tard d’Espagne et d’Italie sur le compte d’amis et de parents installés au Maroc en utilisant les services prépayés de Jawal. Cela permettra à cette entreprise d’exploiter l’important volume de virements effectués par la communauté marocaine d’Europe de l’ouest.
De même en décembre, Maroc Telecom a annoncé le lancement d’un nouvel abonnement prépayé qui inclura un accès illimité aux catalogues de clips vidéo d’Universal Music et aux quatre chaines de MTV.
De tels efforts nécessitent d’importants investissements et poussent les principaux acteurs du marché à rechercher diverses formes de financement et de capital. Meditel a annoncé son intention de lever, en janvier, un emprunt obligataire de 1,2 milliards de dirhams (106,6 millions d’euros) pour une durée de 7 ans. Ces obligations financeront en partie les projets d’investissements de la compagnie estimés à 4,7 milliards de Dh (417,3 millions d’€) entre 2010 et 2014.
France Telecom a achevé en décembre son rachat de 40% des parts de Meditel pour 640 millions d’euros et a annoncé vouloir acheter 5% supplémentaires du capital de la compagnie cette année afin d’accroitre ses part à 49% d’ici 2015.
Meditel prévoit d’entrer à la bourse des valeurs de Casablanca dans le courant de l’année 2011 et de donner aux petits investisseurs une chance d’acquérir des parts de cette compagnie actuellement non cotée. En revanche, en octobre 2010, le gouvernement marocain a abandonné ses projets de vendre cette année 8% des parts de Maroc Telecom. Bien que cette entreprise soit déjà cotée ne bourse, cette vente aurait réduit les parts de l’état à 22%.
Alors que les trois opérateurs s’acharnent à accroitre leurs parts de marché, les clients devraient bénéficier d’une baisse des prix et de l’amélioration des services de téléphonie mobile. Atteindre les 100% de taux de pénétration sera une étape importante plus qu’une fin en soi étant donnée la tendance des consommateurs à utiliser plusieurs cartes SIM. Quant aux fournisseurs désireux de générer un retour sur investissement, ils espèrent que leurs souscripteurs feront bon usage de leurs téléphones. La croissance continue de ce secteur semble être finalement une bonne affaire.
Morocco: Market moves
Mobile subscription penetration rates are rapidly approaching the 100% mark, making the segment the most dynamic of the Moroccan voice calls market. By comparison, fixed-line penetration languished at less than 12% as of September 2010.
Despite being the leading market segment, it is far from becoming saturated and witnessed major subscriber growth in 2010. According to the latest data from the National Agency for the Regulation of Telecommunications, mobile subscriptions grew by 21% between September 2009 and September 2010, reaching 30.5m (including 2G and 3G). This raised the penetration rate from 80.4% in September 2009 to 96.8% a year later. Growth continues to take place largely in the prepaid sector, which currently accounts for more than 96% of the market.
Each of the three mobile operators posted significant growth in subscribers in the period, but it was the rapid rise of the Inwi GSM service offered by new market entrant Wana, which is backed by ONA, the largest commercial conglomerate in the country, that attracted the most attention.
Wana’s mobile subscriber base almost quintupled in size between September 2009 and September 2010 to 3.09m, thanks to the launch of its GSM service in February 2010, which raised its market share from less than 3% to more than 10% in eight months. Prior to the launch of its GSM service the firm already had around a 2.5% share of the mobile market through its CDMA 3G mobile broadband service.
Wana and Meditel, the second-largest mobile provider, have also benefitted from moves last year to liberalise the market and reduce the dominance of Maroc Telecom. In 2010 Maroc Telecom saw its market share fell by approximately 14 percentage points, from 66.7% at the end of 2009 to 52.8% at the end of 2010. However, earnings are not guaranteed to rise directly in line with subscriber growth. Some of each operator’s new customers are buying secondary SIMs in order to get the best call rates for contacts on different networks rather than using them as their primary mobile service.
The increased competition in the GSM sector seems set to drive prices down, which is good news for customers who currently pay a premium for mobile services compared to the wider region. A report by Jordan’s Arab Advisors’ Group, a consultancy and research company specialising in media and communications in MENA, found in November last year that Moroccan text messages were the most expensive in the Arab world.
Competition is also driving innovation as the three operators seek ways to make their services more attractive and increase call volume. Maroc Telecom announced plans in December to launch a service that will allow people in France, and later in Spain and Italy, to add money to the accounts of friends and family in Morocco using its prepaid Jawal service. This will effectively enable the company to tap into the significant volume of remittances sent by the Moroccan community in Western Europe.
Also in December, Maroc Telecom announced the launch of a new prepaid subscription plan that would include unlimited access to the music video catalogues of Universal Music and four MTV channels.
Such efforts are requiring significant ongoing investment, which has seen the major players seek various forms of financing and capital. Meditel announced its intention to raise Dh1.2bn (€106.6m) through a seven-year bond in January. The bond will part-finance the company’s plans to invest Dh4.7bn (€417.3m) between 2010 and 2014.
France Telecom completed its €640m purchase of a 40% stake in the company in December, and has also announced plans to buy another 5% of the company this year and increase its stake to 49% by 2015.
Meditel intends to raise capital by floating a stake on the Casablanca Stock Exchange later in 2011, offering smaller investors a chance to take a share in the company, which is not currently listed. By contrast, in October 2010 the Moroccan government dropped its plans to sell an 8% share of Maroc Telecom on the stock market this year. Though the firm is already listed on the bourse the sale would have reduced the state’s holdings to 22%.
With all three networks working hard to increase their market share, customers are likely to reap the benefits of new and improved mobile services and lower rates. Given the trend of using multiple SIM cards, reaching 100% penetration will be a milestone rather than an endpoint, while providers will be hoping that subscribers make full use of their phones as they look to recoup their investments. Going forward, continuing growth for the sector looks to be a good call.