Maroc : Encourager la croissance

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Compte tenu du rôle considérable que jouent les PME (petites et moyennes entreprises) au Maroc, en termes de croissance économique et de création d’emplois, ces dernières ont retenu l’attention de nombreuses institutions publiques et privées ces dernières années, faisant l’objet de mesures diverses et variées qui devraient les aider à améliorer leur accès au financement et renforcer leurs capacités.

Les PME sont, selon la définition du Ministère de l’Industrie et du Commerce, des entreprises qui emploient moins de 200 personnes et dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas les 50 millions de dirhams (4,5 millions d’euros). Elles jouent un rôle moteur dans l’économie marocaine, représentant 93% de l’ensemble des entreprises du pays, 46% des salariés et contribuant au PIB à hauteur de 38%.

Elles ne participent cependant qu’à hauteur de 20% à la valeur ajoutée globale, chiffre que l’on peut attribuer en grande partie aux contraintes structurelles qui limitent à la fois leur viabilité et leur potentiel de croissance.

Mais ce qui représente sans doute le principal obstacle pour les PME, c’est l’accès au financement. Obtenir un prêt reste extrêmement difficile dans la mesure où la plupart de ces entreprises ne remplissent pas les conditions financières requises par les banques. Et en effet, malgré la place prépondérante qu’occupent les PME au Maroc, les prêts qui leur sont accordés représentent seulement 24% du total des prêts consentis sur le marché intérieur, a-t-on pu lire dans la presse marocaine en mai.

Suite à une conférence qui a eu lieu récemment à Casablanca, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a annoncé le projet d’un nouveau programme de prêts, passant par l’intermédiaire d’organismes de crédit au Maroc, qui devrait permettre aux entreprises de petite taille un meilleur accès au crédit d’ici le mois de juillet.

Dans le cadre d’une campagne d’investissement au Maroc qui se chiffre à 2,5 milliards d’euros, la BERD prêtera de l’argent à des institutions financières marocaines du secteur privé, qui à leur tour prêteront de l’argent aux PME. La banque a également annoncé un projet d’investissement en capital-risque dans les PME, permettant à la fois de stimuler leur financement tout en assurant une mission de conseil et en améliorant le volet administratif des PME.

Cette initiative de la BERD s’effectuera en parallèle de plusieurs programmes nationaux dont l’objectif est de renforcer les capacités des PME. Les contraintes techniques et le manque de main d’œuvre qualifiée représentent un frein considérable à la réalisation du plein potentiel du secteur et c’est pour lutter contre ces obstacles que le Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies a lancé deux programmes d’aide aux PME, qui cherchent à apporter à la fois une assistance financière et des conseils.

C’est l’Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (ANPME) qui incarne publiquement cette nouvelle stratégie. Elle est chargée de mettre en œuvre les programmes Moussanada et Imtiaz, qui correspondent à eux deux à un budget d’1 milliard de dirhams (902 millions d’euros).

Fin 2011, on dénombrait déjà 34 entreprises, la plupart à Casablanca, qui avaient bénéficié du programme Moussanada. En janvier, l’ANPME annonçait qu’elle comptait accompagner 500 entreprises supplémentaires en 2012. L’objectif premier de Moussanada est d’apporter aux PME des outils et des conseils pour accompagner leur démarche de développement stratégique et organisationnel ainsi que d’optimiser le processus de production, le design, la recherche et développement selon une approche sectorielle.

Le programme Imtiaz vise à apporter un soutien financier direct de la part du gouvernement en octroyant une prime à l’investissement, plafonnée à 445 572 euros, correspondant à 20% de l’investissement total de l’entreprise. En 2011, 47 projets ont bénéficié du financement Imtiaz, soit un investissement total de plus de 89,11 millions d’euros. Ces projets devraient, au cours des cinq prochaines années, entraîner une augmentation du chiffre d’affaires de 1,36 milliards d’euros et permettre la création de plus de 4 500 emplois.

Le secteur privé également a mis en place des campagnes volontaristes visant à accroitre le rôle des PME au sein de l’économie formelle, les impliquant davantage auprès d’institutions financières locales, comme en témoigne la stratégie d’accompagnement des PME, reconduite récemment, du Groupe Banque Populaire (GBP) et de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). Cette stratégie repose sur trois piliers majeurs : la création d’un observatoire de recherche spécialisé dans les problèmes microéconomiques qui touchent les PME, l’organisation et l’animation d’événements nationaux et régionaux ainsi que de rencontres B2B, et enfin une offre de formation commerciale de base et plus avancée à travers le royaume.

Si la politique actuelle du gouvernement, qui redouble d’efforts pour mobiliser le capital et l’expertise nécessaires à une expansion des PME, se poursuit, le secteur devrait être à l’origine d’une augmentation de la création d’emplois et affirmer encore davantage son rôle de moteur de la croissance économique.

 

Morocco: Nurturing growth

En Français

In light of the sizable role they play in both economic growth and job creation, Morocco’s small and medium-sized enterprises (SMEs) have been the target of a broad set of initiatives in recent years by a variety of public and private institutions to help improve SME access to funding and capacity building.

SMEs, which are defined by the Ministry of Commerce and Industry as businesses employing less than 200 people with a maximum turnover of Dh50m (€4.5m), are a major engine of the economy and currently account for around 93% of all registered businesses, 46% of employment and 38% to GDP.

However, their overall contribution in terms of added value to the economy represents only 20%, due in large part to structural constraints that limit both their sustainability and their growth potential.

Perhaps the single biggest impediment for SMEs is access to finance. Businesses still struggle to obtain credit, as most of them fail to meet the financial requirements imposed by banks. In fact, in spite of the overwhelming numerical size, credit granted to Moroccan SMEs accounts for just 24% of total domestic loans, local media reported in May.

Following a recent conference in Casablanca, the European Bank for Reconstruction and Development (EBRD) announced a plan to establish a new lending initiative, via local lenders, to improve access to credit for smaller firms by July.

As part of a broader €2.5bn campaign, the EBRD will lend money to local financial institutions operating in the private sector, which will then in turn lend money to SMEs. The bank has also announced it plans on providing venture capital to SMEs as a way of boosting financing, while at the same time providing advice, and improving back office functions.

The EBRD initiative will operate in parallel with a number of national programmes that target capacity building for SMEs. Technical limitations as well as a lack of skilled labour have significantly restricted the sector from realising its full potential, prompting the Ministry of Industry, Commerce and New Technologies to launch two programmes that have sought to provide both financial and advisory assistance to SMEs.

The National Agency for SME Promotion (L’Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise, ANPME) has served as the most public face of this new strategy, tasked with implementing the Moussanada and Imtiaz programmes which together account for roughly Dh1bn (€90.4m) worth of expenditures.

By the end of 2011, 341 businesses, mostly in Casablanca, benefitted from the Moussanada programme, and the ANPME announced in January that it planned to support another 500 enterprises in 2012. Moussanada focuses primarily on providing tools and guidance for SMEs in developing both strategy and organisation, as well as boosting their capacity for production processes, design, and research and development on an industry-specific level.

The Imtiaz programme aims to provide direct financial support from the government to cover 20% of total investment with a maximum ceiling of €445,572. In 2011, 47 projects benefitted from Imtiaz funding for a total investment of more than €89.11m. These projects are expected to generate an additional turnover of €1.36bn over the next five years and create more than 4500 new jobs.

Voluntary campaigns from the private sector have also aimed to expand the role of SMEs in the formal economy, through greater engagement with local financial institutions, as evidenced by the recent renewal of the SME support initiative from Groupe Banque Populaire (GBP) and the Moroccan Business Alliance (la Confédération Générale des Entreprises du Maroc, CGEM).

The initiative focuses on three main pillars: the establishment of a research observatory dedicated to microeconomic issues facing SMEs; the organisation and hosting of national and regional events as well as business-to-business (B2B) meetings; and the provision of entrepreneurship and basic business training across the country.

Should the government continue to ramp up its efforts to mobilise the necessary capital and expertise for SME expansion, the sector’s ability to increase job creation and drive economic growth will only grow further.

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