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PSA Peugeot Citroën a annoncé en juin dernier son intention d'ouvrir une nouvelle usine automobile à Kénitra, insufflant ainsi un nouvel élan à l'industrie marocaine et renforçant la position du pays en tant que plaque tournante de la fabrication automobile.
Nécessitant un investissement de 557 millions d’euros, les travaux de construction de l’usine devraient débuter en 2016 et les premiers véhicules devraient sortir des chaînes de production en 2019. Avec une capacité de production initiale de 90 000 véhicules par an, l’usine pourra atteindre à terme 200 000 unités par an et permettra de créer jusqu'à 4 500 emplois.
Une portée régionale
La décision de Peugeot d'utiliser le royaume comme rampe de lancement pour son expansion régionale s’inscrit dans la lignée des actions de Renault, son compatriote français et plus grand producteur automobile au Maroc, qui a ouvert des usines à Tanger et à Casablanca en 2012, avec une capacité annuelle combinée de plus de 400 000 unités.
Située à environ 47 km au nord de Rabat, la capitale, la nouvelle usine Peugeot contribuera à l'objectif à long terme de l'entreprise de vendre un million de véhicules en Afrique et au Moyen-Orient à l’horizon 2025. L'usine permet d’appuyer la volonté du gouvernement de construire un nouveau port en eau profonde dans la région, un projet en préparation depuis 2010.
L'usine de Kénitra devrait également constituer un soutien au Plan d'accélération industrielle du gouvernement, qui vise à doubler la capacité de production automobile du pays pour atteindre 800 000 véhicules d'ici à 2020 et à augmenter l'emploi dans le secteur, le faisant passer d'environ 75 000 à 165 000.
Un approvisionnement local
Des répercussions positives sont également susceptibles de se faire sentir dans les industries connexes telles que la fabrication de pièces. Selon les déclarations des représentants de Peugeot, l'usine prévoit en effet de s'approvisionner à hauteur de 60 % localement notamment en matière de composants, passant à 80 % lorsque la chaîne d'approvisionnement locale en aura les capacités.
Le Maroc a déjà cherché à accélérer le développement des secteurs automobiles et de composants, offrant des incitations fiscales et des infrastructures clés en main dans un certain nombre de zones dédiées telles que l'Atlantic Free Zone (AFZ) à Kénitra. Cette zone industrielle intégrée de 345 ha a été créé en 2012 pour accueillir un secteur automobile en plein essor.
Comme d'autres zones de libre-échange marocaines, l'AFZ encourage les entreprises à réaliser des investissements de capitaux en échange d'un congé fiscal pour les cinq premières années d'exploitation, suivi par un taux d'imposition de 8,75 % sur une période de 20 ans.
A ce jour, l'AFZ a attiré plus de 2 milliards de Dirhams (183,9 millions d’euros) d'investissements et a engendré la création d'environ 10 500 d'emplois directs grâce à huit projets déjà en exploitation. Plus récemment, le spécialiste du câblage automobile américain Delphi a ouvert, en novembre l'année dernière, sa troisième usine au Maroc à l'AFZ, portant alors sa main-d'œuvre locale à presque 10 000 employés.
Un capital humain
La croissance future dépendra cependant de la capacité du Maroc à trouver de la demande et à former une main-d'œuvre qualifiée au fur et à mesure du développement de l’activité.
Grâce à l'investissement dans les centres de formation et à l'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (un organisme public de formation professionnelle comptant plus de 300 instituts à travers le pays), un nombre croissant d’employés qualifiés travaillent pour des salaires compétitifs. L'AFZ est dotée d’un établissement d'enseignement qui joue un rôle clé dans le développement d'un bassin d'emploi voué à répondre aux exigences des fabricants d'équipement et formant chaque année 800 étudiants dans divers métiers de l'automobile.
En outre, le salaire mensuel moyen dans le royaume, qui est de 375 euros selon l’Agence Marocaine de Développement des Investissements, est considérablement inférieur au salaire moyen en Europe, ce qui aide les fabricants étrangers à rationaliser les coûts de production.
Une stimulation de la production
Ces initiatives portent leurs fruits. Le Maroc a produit près de 232 000 véhicules l'année dernière, selon l'Organisation Internationale des Constructeurs d'Automobiles, un chiffre en hausse de 38,5 % par rapport à l’année précédente. Entre 2012 et 2013 la production avait fait un saut de 54 %, alimentée en partie par l'inauguration de deux usines d'assemblage Renault. Aujourd'hui, le Maroc se classe parmi les plus grands constructeurs automobiles du continent, juste après l'Afrique du Sud.
Le secteur automobile du royaume continue de bénéficier d’un emplacement stratégique, entre l'Europe et un certain nombre de marchés émergents d'Afrique, ainsi que d’un environnement politique relativement stable. La deuxième phase de l'AFZ, qui devrait commencer en début d'année prochaine, s’annonce prometteuse pour soutenir l'expansion.
Morocco’s automobile industry shifts up a gear
En Français
In June France’s Peugeot announced plans to open a new automotive factory in Kenitra, marking another positive development for Moroccan industry and adding weight to the country’s status as an automotive manufacturing hub.
Construction work on the €557m plant is scheduled to begin in 2016, with the first vehicles expected to roll off the production line in 2019. The factory will have an initial production capacity of 90,000 vehicles per year when operations get under way, scalable to 200,000 units per annum, and will create up to 4500 jobs.
Regional reach
Peugeot’s decision to use the kingdom as a launching pad for regional expansion follows in the footsteps of Morocco’s biggest automobile producer and fellow French car manufacturer, Renault, which opened factories in Tangier and Casablanca in 2012 with a combined annual capacity of more than 400,000 units.
Located some 47 km north of the capital Rabat, the new Peugeot factory will serve as a key contributor to the company’s long-term goal of selling 1m vehicles in Africa and the Middle East in 2025. The factory has added further weight to the government’s drive to construct a new deep-water port in the area, something that has been in the offing since 2010.
The Kenitra facility should also buttress the government’s Industrial Acceleration Plan, which seeks to double the country’s automobile production capacity to 800,000 vehicles by 2020 and increase employment in the sector to 165,000, up from around 75,000 at present.
Local content
Positive knock-on effects are also likely to be felt in related industries, such as parts manufacturing. According to statements from officials at Peugeot, the plant is expected to locally source 60% of components initially, rising to 80% as the local supply chain matures.
Morocco has aggressively sought to accelerate the development of the automotive and component segments, providing tax incentives and turnkey infrastructure across a number of dedicated areas, such as the Atlantic Free Zone (AFZ) in Kenitra. The 345-ha integrated industrial cluster was established in 2012 to accommodate the country’s burgeoning automotive sector.
Like Morocco’s other free trade zones, the AFZ encourages firms to make capital investments in exchange for a tax holiday for the first five years of operations, followed by an 8.75% tax rate over a 20-year period.
To date, the AFZ has attracted more than Dh2bn (€183.9m) worth of investments and created around 10,500 direct jobs, with eight projects already in operation. Most recently, the US-based car wiring specialist Delphi opened its third Morocco plant at the AFZ in November last year, bringing its local workforce to just under 10,000.
Human capital
However, future growth will hinge on Morocco’s ability to source new demand and maintain a skilled workforce as momentum builds.
Thanks to investment in training centres and the Office of Vocational Training and Employment Promotion – a public vocational training body with more than 300 institutes across the country – there is a growing pool of skilled labourers working for competitive wages. The AFZ operates an onsite educational institute, which plays a key role in developing a labour pool to meet equipment manufacturers’ demands, training 800 students in various automotive trades each year.
Furthermore, the kingdom’s average monthly salary of €375, according to the Moroccan Investment Development Agency, is considerably lower than in Europe, which helps foreign manufacturers rationalise global production costs.
Driving production
The initiatives are clearly yielding results. Morocco produced close to 232,000 vehicles last year, according to the International Organisation of Motor Vehicle Manufacturers, up 38.5% year-on-year. Production surged by 54% between 2012 and 2013 alone, fuelled in part by the inauguration of Renault’s two assembly plants. Today, Morocco ranks as one of the largest car manufacturer on the continent, second only to South Africa.
The kingdom’s automotive sector continues to be supported by its strategic location between Europe and a number of emerging markets in Africa, with its relatively stable political environment serving as an added advantage. The planned second phase of the AFZ – due to begin early next year – also bodes well for sustained expansion.