L'expansion bancaire régionale bénéficie aux assureurs gabonais

In English

Le secteur gabonais de l'assurance, d'ores et déjà compétitif, est sur le point de connaître un bouleversement avec l'arrivée prévue d'un nouvel opérateur étranger. Néanmoins, compte tenu des faibles taux de pénétration dans le pays, la marge de croissance reste importante.

Wafa Assurances, la première compagnie d'assurance marocaine en termes de parts de marché, a annoncé en mars son intention d'ouvrir des filiales dans quatre des cinq principaux marchés de la Conférence interafricaine des marchés d'assurances (CIMA) : la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Gabon et le Congo. Le groupe s'appuiera sur le réseau régional d'Attijariwafa Bank, sa société mère, après une expérience similaire réussie avec sa filiale tunisienne.

Le Gabon compte trois compagnies d'assurance détenues majoritairement par des opérateurs étrangers dans le secteur dommages : NSIA Gabon, qui fait partie du Groupe NSIA ivoirien, et Saham Assurances, détenu par la société marocaine Saham Finance, les seconde et troisième compagnies d'assurance en termes de parts de marché, ainsi qu'Axa Gabon, filiale du géant français. Deux compagnies gabonaises sont également présentes sur le marché, Assinco et Ogar, qui était en 2013 le premier opérateur en termes de parts de marché, d'après la Fédération gabonaise des sociétés d’assurances (FEGASA).  

Marché international

Wafa Assurance n'est pas la seule société marocaine à cibler le marché sub-saharien, ni la seule compagnie d'assurance à étendre ses activités sur les marchés de la CIMA, un bloc de 14 États membres francophones qui partagent un même organisme de réglementation. D'après la presse locale, la seconde compagnie d'assurance marocaine, RMA Wataniya, a également annoncé en mars avoir acquis une participation dans quatre filiales de la compagnie d'assurance ivoirienne Belife Insurance, implantée au Cameroun, au Togo et en Côte d'Ivoire.

La plupart des 14 marchés de la CIMA sont cependant relativement limités, ce qui incite de nombreux opérateurs à s'étendre dans le plus de pays possible afin de maximiser leur retour sur investissement.

Les trois principaux marchés de la région, la Côte d'Ivoire, le Cameroun et le Gabon, ont tous trois émis plus de 110 milliards de francs CFA (165 millions d'euros) de primes en 2013, ce qui reste faible par rapport aux 26.73 milliards de dirhams (2.38 milliards d'euros) de primes émises au Maroc la même année. Huit autres pays, soit plus de la moitié des États membres de la CIMA, ont émis moins de 45 milliards de francs CFA (67.5 millions d'euros) de primes en 2012.  

Des canaux multiples

Le taux de pénétration des assurances gabonaises (primes en pourcentage du produit intérieur brut [PIB]) est sensiblement plus élevé que dans la région constituée des 14 pays de la CIMA, puisqu'il atteignait 1.1 % en 2012, contre 1 % en moyenne pour la CIMA et 0.79 % en moyenne pour l'Afrique centrale.

Il reste néanmoins une marge de croissance importante sur le marché domestique, car la faible notoriété des assurances laisse plusieurs opportunités inexploitées, notamment en termes de distribution. Le courtage reste la principale forme de distribution, mais les assureurs s'intéressent de plus en plus aux ventes directes et à la bancassurance.

En 2011, par exemple, année pour laquelle on dispose des chiffres les plus récents, les courtiers totalisaient environ 70 % des ventes de produits d'assurance. Aujourd'hui, on recense 19 sociétés actives, et les trois premières représentent plus de deux tiers des ventes par courtage. Le secteur de l'assurance gabonais employait 457 personnes en 2011, contre 408 en 2009.

Les assureurs gabonais s'efforcent cependant de renforcer leurs contacts avec les clients potentiels en s'appuyant sur la bancassurance, ainsi que sur le marketing plus direct et la création de nouvelles agences dans les principaux centres urbains. La bancassurance est bien développée au Gabon, et explique en partie la croissance récente des primes d'assurance vie. La plupart des compagnies proposent des produits d'assurance par l'intermédiaire de partenaires bancaires, et cette base se développe parallèlement aux activités bancaires ; une assurance vie est en effet nécessaire pour la plupart des crédits bancaires. Pourtant, le faible taux de pénétration bancaire, qui était compris, d'après les estimations, entre 6% et 15 % en 2012, reste un obstacle pour le marché individuel. Plus récemment, NSIA Gabon a signé un partenariat avec la poste gabonaise afin proposer des produits d'assurance à travers son réseau de 75 bureaux de poste, et ainsi d'offrir aux populations des zones rurales ou éloignées un accès à l'assurance.


 

Gabonese insurers to benefit from regional banking expansion

En Français

 Gabon’s already-competitive insurance sector is set for a shake-up with the planned entry of another foreign-owned operator, although given the country’s low penetration rates there is still ample room for growth.

Wafa Assurances, Morocco’s leading insurer by market share, announced in March that it plans to establish subsidiaries in four of the top five CIMA markets: Côte d’Ivoire, Cameroon, Gabon and the Congo. The group will rely on the regional network of Attijariwafa Bank, its parent company, following a similar, successful experience with its Tunisian subsidiary.

Gabon hosts three majority foreign-owned insurance companies in the non-life sector – including the second and third largest providers by market share, NSIA Gabon, a part of Ivoirian Groupe NSIA and Saham Assurances, owned by Morocco’s Saham Finance; as well as Axa Gabon, a subsidiary of the French giant. The country also has two homegrown insurers, Assinco and Ogar, which was the largest operator by market share in 2013 according to the Gabonese Federation of Insurance Companies (Fédération Gabonaise des Sociétés d’Assurances, FEGASA).  

International market

Wafa Assurance is not the only one of Morocco’s firms targeting the sub-Saharan market, nor the only insurer expanding in the Inter-African Conference of Insurance Markets (Conférence Inter-Africaine des Marchés d’Assurances, CIMA), a bloc of 14 Francophone member states that share a single regulator. According to local press reports, the second-largest Moroccan insurer, RMA Wataniya, also announced in March that it had acquired a stake in four subsidiaries of the Ivoirian company Belife Insurance, located in Cameroon, Togo and Côte d’Ivoire.

However, most of the 14 markets in the CIMA are relatively small, prompting many actors to spread themselves across as many countries as possible in order to maximise their return.

The top three markets in the region, Côte d’Ivoire, Cameroon and Gabon, all issued more than CFA110bn (€165m) in premiums in 2013, which is still low compared to premiums of Dh26.73bn (€2.38bn) issued in Morocco in 2013. Another eight countries, more than half of CIMA members, issued less than CFA45bn (€67.5m) in premiums in 2012.  

Multiple channels

Gabon’s insurance penetration rate (premiums as a percentage of GDP) has consistently been higher than in the 14-country CIMA region, reaching 1.1% in 2012 compared to the CIMA average of 1% and Central African average of 0.79%.

However, significant room for growth remains in the domestic market, as low insurance awareness leaves several pockets untapped – particularly on the distribution side. Brokerage remains the dominant form of distribution but insurers are increasingly exploring direct sales and bancassurance.

In 2011, for example – for which the most recent figures are available – brokers accounted for an estimated 70% of insurance sales nationwide. Today, there are 19 active firms, and the top three account for more than two-thirds of brokered sales. Gabon’s insurance sector employed 457 people in 2011, up from 408 in 2009.

But Gabonese insurers are working to increase their exposure to potential clients through reliance on bancassurance, as well as more direct marketing and the establishment of new agencies in major urban centres. Bancassurance is well-developed in Gabon and is one of the reasons behind the recent growth in life premiums. Most companies offer insurance products via bank partners, and that base is growing as banking activities do; life insurance is required for most bank loans. And yet, the low level of banking penetration, estimated to range from 6% to 15% in 2012, is a restraint for the individual market. Most recently, NSIA Gabon, signed a partnership with the Gabonese Post to offer insurance product across its network of 75 post offices, providing access to populations in remote or rural areas.

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