In English
Ces dernières années, l’Algérie a enregistré des performances économiques relativement solides. Le FMI a toutefois fait remarquer que la chute des prix du pétrole pourrait peser sur les performances à court terme, rappelant le rôle prépondérant que le secteur des hydrocarbures continue de jouer sur la croissance.
L’Algérie continue d’afficher de bons résultats sur un ensemble d’indicateurs-clés, en net contraste avec ses partenaires commerciaux de la zone Euro. Le FMI prévoit une croissance économique autour de 4% cette année ; quant aux estimations du gouvernement, elles se situent légèrement en deçà, à 3,7%, mais témoignent tout de même d’une hausse par rapport aux 2,8% de 2013. Au cours des cinq dernières années, l’Algérie a bénéficié de réserves confortables et d’importantes dépenses d’investissement, ce qui lui a permis d’éviter les pires répercussions du ralentissement économique mondial.
Une attention focalisée sur le pétrole
Toutefois, en raison de la baisse de la demande sur les marchés internationaux, de la hausse de l’offre de pétrole de schiste en provenance des États-Unis et de la reprise des activités pétrolières en Libye et en Irak, les prix internationaux du pétrole n’ont jamais été aussi bas depuis cinq ans, passant sous la barre des 70 dollars le baril, contre environ 100 dollars en début d’année.
En décembre, le Ministre des Finances Mohamed Djellab a tenu à s’exprimer publiquement sur le sujet et a assuré que l’Algérie avait été capable d’accumuler des réserves de devises substantielles qui lui permettent de faire face aux prix en baisse du pétrole. « Les équilibres financiers de l’Algérie ne seront pas affectés par la chute des cours du pétrole (car) le gouvernement dispose des mécanismes à même de faire face à ce genre de situation », a déclaré M. Djellab à la télévision publique. Il a ajouté que les investissements dans l’agriculture, l’éducation, la santé et l’habitat ne seraient pas affectés par le recul des cours du pétrole.
Des propos qui font suite à une déclaration datant de fin octobre où M. Djellab décrivait les cours actuels du pétrole comme un « avertissement », n’y voyant pas une menace immédiate sur l’équilibre budgétaire interne. Il a toutefois reconnu que le gouvernement suivait la situation de très près.
Ce même mois, le FMI a prévenu que les menaces qui pèsent sur la stabilité macroéconomique de l’Algérie se confirmaient du fait de la chute des cours du pétrole qui pourrait entraîner le premier déficit courant du pays depuis 15 ans. « Le déficit budgétaire devrait se creuser à plus de 6% en raison de la diminution des recettes des hydrocarbures, d’une nette augmentation des dépenses en capital et du maintien d’un niveau élevé de dépenses courantes. Le solde du fonds de régulation des recettes demeure considérable, mais il devrait accuser un repli pour la deuxième année consécutive, » note le FMI dans son rapport.
Toujours selon le FMI, « pour inverser cette tendance il faudra investir davantage dans le secteur des hydrocarbures … et accroître et diversifier sensiblement les exportations hors hydrocarbures. »
À l’assaut des problèmes
Lors de la présentation du projet de loi de finances 2015 au mois d’octobre, M. Djellab a déclaré que le Fonds de Régulation des Recettes (FRR), créé en 2000 dans le but d’amortir les effets de la volatilité des prix du pétrole sur l’économie algérienne, avait chuté à 4 420 milliards de dinars (52,6 milliards de dollars) alors qu’il se situait à 5 500 milliards de dinars (65,4 milliards de dollars) en 2013.
En Algérie, les réserves et les recettes demeurent toutefois importantes, en particulier en regard des autres pays de la région, mais l’agitation sur les marchés pétroliers a montré avec netteté des déséquilibres structuraux qui ne datent pas d’hier.
Près de deux-tiers des recettes algériennes proviennent du secteur des hydrocarbures – qui compte toujours des réserves considérables, avec au moins 12,2 milliards de barils de pétrole et plus 4 500 milliards de m³ de gaz – ce qui a permis au pays de se constituer des garde-fous ces dernières années et d’effectuer davantage de dépenses d’investissements, avec notamment une campagne de développement des infrastructures d’un budget de 262 milliards de dollars, alors même que de nombreux pays s’enlisaient dans l’austérité.
Le gouvernement algérien a cherché à impliquer le secteur privé dans l’élaboration de son programme d’investissement dans les infrastructures. Les projets qui figureront dans le plan quinquennal 2015-2019 en matière d’infrastructures ne seront pas finalisés avant la fin de l’année, à en croire un communiqué officiel publié fin août. Parmi les précédents projets d’investissement dans l’infrastructure on peut citer une autoroute de 1 200 km, des usines de dessalement et des milliers de logements sociaux.
Cependant, avec un « prix d’équilibre » de plus de 120 dollars le baril d’après le FMI, une baisse prolongée des cours du pétrole aurait un impact considérable sur la capacité de l’Algérie à maintenir sa solide position sur les plans budgétaire et extérieur.
Par conséquent, le gouvernement s’est attelé à accélérer encore davantage ses efforts de diversification de l’économie, en particulier dans les secteurs à forte main d’œuvre tels que l’agriculture et l’industrie manufacturière. Le gouvernement tente activement de mettre en place des réformes économiques et d’accroître le rôle du secteur privé afin d’offrir de meilleures perspectives d’emploi aux 21% d’actifs, essentiellement jeunes, actuellement sans emploi, selon l’Office National de la Statistique.
Oil prices pile pressure on Algeria
En Français
Recent years have seen a relatively strong economic performance from Algeria, although the IMF has noted that falling oil prices may weigh down near-term performance, highlighting the continued dominance of the hydrocarbon sector on growth.
Algeria continues to post comparatively robust headline indicators, in distinct contrast to its Eurozone trading partners to the north. The IMF forecasts economic growth of around 4% this year, with government estimates coming in slightly lower at 3.7%, although up from 2.8% in 2013. Over the past five years, Algeria has benefited from comfortable reserves and strong capital spending, which allowed it to ride out the worst of the fallout from the global financial slowdown.
All eyes on oil
However, falling demand from global markets, a surge in supply of shale oil from the US and the revival of operations in Libya and Iraq have combined to push down international oil prices to their lowest point in five years, with prices slipping below the $70 mark, down from roughly $100 a barrel earlier this year.
This prompted a public statement from the finance minister, Mohamed Djellab, in December, with reassurance that Algeria had been able to accumulate substantial currency reserves to help deal with the lower oil pricel. “The financial stability of Algeria will not be affected by the oil price drop (because) the government has measures at its disposal to deal with this type of situation,” Djellab said in a public broadcast. He added that spending on agriculture, education, health and housing would not be affected by the oil price fall.
This followed a statement at the end of October, where Djellab described the current oil prices as “a warning” rather than an immediate threat to the internal budget balance. He acknowledged, however, that the government was monitoring the situation very closely.
In the same month, the IMF said threats to Algeria’s macroeconomic stability were growing due to falling oil prices that may trigger the country’s first current account deficit in 15 years. “The fiscal deficit is expected to widen to over 6% due to lower hydrocarbon revenue, a sharp increase in capital expenditure, and continued high current spending. The oil savings fund remains large but is expected to decline for the second consecutive year,” the fund noted in its report.
“Reversing these trends will require more investment in the hydrocarbon sector...and a significant increase and diversification of non-hydrocarbon exports,” the IMF said.
Tackling the issues
Presenting the draft budget bill for 2015 in October, Djellab said that the Revenue Regulation Fund (Fonds de régulation des recettes), which was established in 2000 to help buffer Algeria’s economy from oil price volatility, had dropped to AD4.42trn ($52.6bn), down from AD5.50trn ($65.4bn) in 2013.
The reserves and revenues still remain strong, particularly when compared against regional neighbours, but the turbulence in the oil markets has served to highlight Algeria’s longstanding structural imbalances.
With roughly two-thirds of Algeria’s revenue coming from the hydrocarbons sector -- which still boasts substantial reserves of at least 12.2bn barrels of oil and more than 4.5trn cu metres of gas – the country has in recent years been able to build up buffers and expand capital spending, such as a $262bn infrastructure initiative, at a time when many other economies have been grappling with austerity programmes.
The government has been keen to involve the private sector in the drafting of its infrastructure investment scheme. However, projects to be included in the 2015-2019 infrastructure plan will not be finalised until the end of this year, according to an official statement released at the end of August. Previous infrastructure investment plans have included projects such as a 1,200-km motorway, water desalination plants and thousands of state-subsidised housing units.
However, with a breakeven price of more than $120 according to the IMF, a sustained drop in oil prices will have a significant impact on Algeria’s ability to maintain its strong fiscal and external position.
As a result, the government has sought to further accelerate its efforts at diversification, particularly in labour-intensive sectors such as agriculture and manufacturing. The government is pushing for economic reforms and a greater role for the private sector to help increase employment prospects for the 21% of the predominantly young population currently out of work, according to the National Office of Statistics (Office National de la Statistique).