In English
Un système de santé unique et universel, voué à terme à assurer la population gabonaise toute entière, continue d’étendre sa couverture.
Le Gabon a commencé à déployer la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) en 2008, dans le cadre d'une volonté plus large d’améliorer le niveau de vie. Initialement destinée à assurer les citoyens les plus vulnérables, le programme a été étendu en 2011 pour couvrir les employés du secteur public.
Les salariés du secteur privé commencent à s’y affilier
Une modification apportée plus tard cette année a également ouvert le système aux travailleurs du secteur privé, auparavant couverts par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.
Les employés du secteur privé gabonais devraient avoir terminé la transition vers le nouveau système dans les trois prochains mois, le pays ayant pour ambition de voir la totalité de ses 1,5 million de citoyens affiliés à la CNAMGS d’ici à fin 2014.
La CNAMGS est en partie financée par un système de prélèvement, connu sous le nom de « redevance obligatoire à l’assurance maladie ». La couverture des secteurs les plus pauvres de la société est financée par un prélèvement de 10% sur le chiffre d'affaires hors taxe des entreprises de téléphonie mobile, et par une taxe de 1,5 % sur les transferts d’argent à l’étranger. Le financement de la CNAMGS a augmenté régulièrement depuis que le projet a été lancé, passant 12.5 milliards de francs CFA (20 millions d’Euros) en 2008, à 47 milliards de francs CFA en 2011 (71 millions d’Euros). En 2011, 17.5 milliards de francs CFA (30 millions d’Euros) de financement provenaient directement de prélèvements.
Le Gabon espère que l’effort visant à amener ses citoyens vers la CNAMGS aura un impact plus global sur le niveau de bien-être et la santé en général dans le pays.
Le Gabon est l'un des plus riches pays d'Afrique subsaharienne en termes de revenu par habitant, mais il a une marge d’amélioration de ses indicateurs de base : l'espérance de vie était de 61 ans pour les hommes et 64 pour les femmes en 2009, selon les estimations de la Banque mondiale.
Le pays bénéficie de très bonnes installations cliniques, dont L’hôpital Albert-Schweitzer à Lambaréné qui fête ses 100 ans cette année et qui est classé par l’Institut américain de la santé (US National Institute of Health) parmi les meilleurs centres de recherche sur le paludisme. En proportion du PIB, en revanche, les dépenses de soins de santé sont relativement faibles, ceci même si l’on tient compte du déploiement de la CNAMGS. La Banque mondiale a estimé les dépenses de soins de santé du Gabon à 3% du PIB en 2011, derrière la Guinée équatoriale (4%) et le Cameroun (5%).
Des besoins qui évoluent
Au cours de ces dernières années, du fait de l'évolution démographique et des changements de mode de vie, le secteur de la santé a dû faire face à une augmentation des maladies non transmissibles, dont le cancer, l'hypertension et le diabète, tout en devant toujours lutter contre les maladies transmissibles telles que le paludisme et le VIH /SIDA. Un meilleur accès aux soins contribuera à alléger le poids de ces deux types de maladie, permettant aux gens d’être traités plus tôt et plus souvent.
Le paludisme restant à l’origine de la plupart des consultations médicales au Gabon, les efforts sont intensifiés pour faire baisser les taux d'infection. Des campagnes d'information incitent à une plus large utilisation de moustiquaires, tandis que de nouvelles recherches sur la mise au point d'un vaccin antipaludéen sont en cours. En Août, le Gabon a signé un accord de coopération avec Cuba pour aider à lutter contre la maladie.
Maîtriser les coûts
Malgré les niveaux relativement bas des dépenses de santé du Gabon, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a demandé au pays de surveiller le coût du déploiement de la CNAMGS.
«Il est certain qu’il faut maîtriser les coûts et s’efforcer davantage de réduire la participation aux frais, ou moduler cette participation en fonction des moyens financiers du patient», a déclaré Riku Eloivainio, économiste de la santé à l’OMS, dans un rapport publié cette année. «Mais la CNAMGS représente un progrès immense car, en définitive, ceux qui désormais en bénéficient ont accès plus facilement aux services de santé et sont en meilleure santé et moins pauvres.»
Le Gabon sait que les pays qui possèdent des régimes sociaux d'assurance maladie subissent dans les périodes difficiles une pression de coûts croissants. Cependant, même si les différents aspects du fonctionnement de la CNAMGS, en particulier son financement, devront être surveillés et ajustés au fil du temps, le système marque une étape importante pour le pays.
Gabon’s health care for all initiative enters final phase
En Français
A single, universal health care system that will eventually serve Gabon’s entire population is steadily expanding its coverage.
Gabon began rolling out its National Insurance and Social Welfare Fund (Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale, CNAMGS) in 2008, as part of a broader bid to improve the standard of living. Initially focused on providing insurance for the most vulnerable citizens, the programme was extended in 2011 to cover government workers.
Private sector employees begin enrolment
A further development this year saw the scheme opened up to private sector workers, who were previously protected under the National Social Security Fund (Caisse Nationale de Sécurité Sociale).
Gabon’s private sector employees are expected to have completed the shift to the new scheme within the next three months, in line with a national bid to have all 1.5m citizens enrolled in the CNAMGS by the end of 2014.
The CNAMGS is partly financed through a levy system, known as redevance obligatoire à l’assurance maladie (the obligatory health insurance levy). Coverage for the poorest sectors of society is funded by a 10% levy on mobile phone companies’ turnover before tax, and a 1.5% charge on international money transfers. Funding for the CNAMGS has increased steadily since the scheme was introduced, rising from CFA12.5bn (€20m) in 2008 to CFA47bn in 2011 (€71m). In 2011, CFA17.5bn (€30m) of financing came directly from levies.
Gabon will be hoping that the drive to bring its citizens into the CNAMGS will see a broader impact on general health and wellness levels within the country.
Gabon is one of sub-Saharan Africa’s wealthiest nations in terms of per-capita income, but there is scope for improvement in basic indicators: life expectancy was 61 years for men and 64 for women in 2009, according to World Bank estimates.
The country benefits from highly-regarded clinical facilities, including the Albert Schweitzer Hospital in Lambaréné – which is this year celebrating its centenary and is ranked by the US National Institutes of Health as one of the top malarial research centres – but as a proportion of GDP, health care spending is comparatively low, even taking account of the CNAMGS roll-out. The World Bank estimated Gabon’s health care spending for 2011 at 3% of GDP, trailing Equatorial Guinea (4%) and Cameroon (5%).
Evolving needs
In recent years, the health care sector has had to grapple with a rise in non-communicable illnesses, including cancer, hypertension and diabetes, linked to demographic shifts and lifestyle changes, while still addressing communicable diseases, such as malaria and HIV/AIDS. Greater access to care will be instrumental in easing the burden of both types of disease, allowing people to be treated sooner and more often.
With malaria still behind most medical appointments in Gabon, efforts are being stepped up to drive down infection rates. Information campaigns are urging greater use of mosquito nets, while new research into the development of an anti-malarial vaccine is under way. In August, Gabon signed a cooperation agreement with Cuba for assistance in fighting the disease.
Keeping costs under control
Despite Gabon’s comparatively low levels of spending on health, the World Health Organisation (WHO) has urged the country to keep the cost of rolling out its CNAMGS in check.
“Certainly costs need to be kept under control and there is still work to be done in terms of reducing the co-payments or modulating them according to the members’ ability to pay,” Riku Eloivainio, a WHO health economist, said in a report published earlier this year. “But the CNAMGS represents a major step forward because, at the end of the day, those now covered by it have better access to health services making them healthier and wealthier.”
Gabon will be aware that countries operating social health insurance schemes in difficult times are feeling the strain of mounting costs. However, while aspects of the CNAMGS’s operations will need to be monitored and adjusted over time, particularly its financing, the system marks a significant achievement for the country.