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Les nouvelles politiques publiques en matière d’énergie solaire au Maroc devraient contribuer à favoriser l’adoption de pratiques de consommation d’énergies durables dans le secteur agricole, le pays espérant tirer parti de son taux d’ensoleillement élevé.
Début août, le Ministère de l’Energie, des Mines et du Développement Durable (MEMDD) a affecté une enveloppe de 2,3 milliards de dirhams (206,1 millions d’euros) à des investissements dans l’énergie solaire, plus précisément à des projets susceptibles d’accroître la production agricole.
La somme débloquée servira à promouvoir l’utilisation de l’énergie solaire pour alimenter les pompes à eau destinées à l’irrigation des cultures dans le cadre d’un projet qui vise à donner accès à l’irrigation à 100 000 hectares de terres agricoles supplémentaires d’ici 2021. Cette initiative devrait également contribuer à la réduction de la consommation de butane dans les activités agricoles, s’inscrivant ainsi plus largement dans la politique de transition énergétique du gouvernement.
Une capacité accrue pour le complexe solaire de Noor Ouarzazate
L’Etat marocain œuvre déjà depuis plusieurs années au développement des énergies renouvelables. Noor II et Noor III, la deuxième et la troisième centrale de l’immense complexe solaire situé près d’Ouarzazate, ont été commandées mi-2016. Une fois achevé, le complexe de Noor, dont la construction est estimée à un coût total de 9 milliards de dollars, sera le plus grand complexe solaire du monde et permettra d’alimenter en électricité 1,1 million de personnes.
Au mois de février l’an dernier, le Roi Mohammed VI a inauguré Noor I, la première étape du projet, d’une capacité de 160 MW. Les deuxième et troisième phases du projet apporteront une capacité supplémentaire de 200 MW et 150 MW respectivement au réseau national, avec une mise en service prévue pour 2018, tandis que la quatrième et dernière phase du projet, lancée en avril, contribuera à hauteur de 70 MW à la production électrique nationale.
Les trois premières structures utiliseront la technologie thermo-solaire (CSP) – une technique grâce à laquelle de grands miroirs concentrent l’énergie solaire afin de faire chauffer un liquide contenu dans des tubes et de produire de la vapeur qui fait ensuite tourner des turbines – tandis que la quatrième utilisera des panneaux solaires photovoltaïques conventionnels.
La centrale Noor I est dotée d’une capacité de stockage thermique capable de fournir trois à cinq heures d’électricité lors de la pointe de consommation du soir – soit environ 34 000 GWh, selon l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable. Noor II fera passer ce chiffre à sept heures et Noor III à huit, grâce à l’utilisation d’une tour solaire pour stocker l’électricité.
Cette technologie permettra au complexe de fournir de l’électricité de nuit comme de jour – une avancée majeure dans le secteur de l’énergie solaire, qui a comme caractéristique inhérente l’irrégularité de la production.
Objectif 42% d’électricité renouvelable d’ici 2020
De telles augmentations de capacité sont grandement nécessaires : selon des chiffres publiés par le MEMDD, la consommation annuelle nationale d’électricité devrait atteindre 49 TWh d’ici 2020 et 65 TWh d’ici 2025, soit plus du double des 28 TWh produits en 2014.
Si le pays reste un importateur net d’énergie, il ne cesse de se rapprocher de son objectif de satisfaire 42% de ses besoins en électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2020 et 52% d’ici 2030, l’énergie solaire et l’énergie éolienne contribuant pour chacune d’entre elles à 20% et l’énergie hydraulique à 12%. En 2009, le Maroc produisait à peine 1,7% de son électricité à partir de sources renouvelables, un chiffre qui l’an dernier atteignait 34%.
Le gouvernement projette d’intégrer au réseau électrique national une capacité additionnelle de production de 10 000 MW à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030 : 4560 MW pour le solaire, 4200 MW pour l’éolien et 1130 MW en provenance de nouveaux barrages hydroélectriques.
Si l’énergie solaire continuera d’occuper la première place, l’énergie éolienne constituera le deuxième fournisseur d’énergie verte. Le royaume abrite déjà le plus grand parc éolien d’Afrique. Doté d’une capacité installée de 300 MW, le complexe éolien mis en service il y a trois ans près de la ville de Tarfaya au sud du pays alimente 1,5 million de foyers en électricité et a contribué à réduire les émissions de CO2 du pays.
La hausse de la demande et les questions environnementales pèsent lourd sur les choix de production d’électricité
Le choix du développement des énergies renouvelables au Maroc repose sur de solides arguments, étant donné le fort taux d’irradiation solaire et l’augmentation de la demande. Le royaume compte parmi les pays les plus ensoleillés du monde, comptabilisant plus de 3000 heures d’ensoleillement par an.
La demande d’électricité a enregistré une hausse de 6,6% au cours des dix dernières années, et les pressions exercées sur l’environnement sont de plus en plus manifestes. On s’attend à une hausse de la température moyenne au Maroc de 0,5 à 1°C d’ici 2020, d’encore 1°C d’ici 2050, puis d’1,5° supplémentaire d’ici 2080. Les précipitations pourraient quant à elles accuser une baisse allant jusqu’à 30% d’ici 2100, mettant en difficulté les systèmes de refroidissement et d’irrigation.
Les 7 et 8 août derniers, le pays a enregistré un pic historique de demande énergétique en raison des températures extrêmement élevées qui ont conduit à une utilisation massive de la climatisation et de l’irrigation.
Selon l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable, l’autorité chargée de la surveillance du secteur, la consommation quotidienne maximale a atteint un sommet historique de 124 190 MWh le 8 août – une hausse de 2931 MWh par rapport aux chiffres de l’année précédente.
Morocco invests over €200m in solar power to benefit agriculture
En Français
New state support for solar power in Morocco is slated to help increase uptake of sustainable energy consumption practices in the agriculture sector, as the country looks to capitalise on its high irradiation levels.
In early August the Ministry of Energy, Mining and Sustainable Development (Ministère de l’Energie, des Mines et du Développement Durable, MEMDD) earmarked Dh2.3bn (€206.1m) for investments in solar power, to be directed towards projects capable of lifting agricultural output.
The capital will be used to promote the use of solar energy to power water pumps for irrigation as part of a plan to expand agricultural water access to more than 100,000 ha of new land by 2021. The move should also help reduce consumption of butane gas in farming operations, part of broader government efforts to shift towards clean energy.
Solar capacity expands at the Noor Ouarzazate complex
The government of Morocco has been pursuing renewable energy for some time. In mid-2016 Noor II and Noor III, the second and third facilities of the massive Noor solar power complex near Ouarzazate, were commissioned. Estimated to cost $9bn in total, on completion the Noor complex will be the largest of its kind in the world, providing power for 1.1m people.
King Mohammed VI inaugurated Noor I, the first stage of the project, in February of last year, bringing 160 MW of installed capacity to the national grid. The second and third phases will add 200 MW and 150 MW, respectively, and are scheduled to come on-line in 2018, while the project’s fourth and final stage, launched in April, will contribute another 70 MW.
The first three structures will use concentrated solar power technology – a technique whereby large mirrors channel the sun’s energy to heat liquid inside tubes that can then power turbines – while the fourth will use conventional photovoltaic panels.
Noor I has a thermal storage capacity that can supply three to five hours’ worth of power during peak demand hours after sunset – around 34,000 GWh, according to Morocco’s National Office for Electricity and Potable Water. Noor II will raise this to seven hours and Noor III will increase it to eight, using a power storage tower.
This technology will allow the complex to supply power by night as well as day – a major breakthrough in overcoming solar power’s inherent challenge of inconsistent supply.
42% of energy to come from renewables by 2020
Such capacity increases are much needed: according to the MEMDD, yearly national energy consumption is on track to reach 49 TWh by 2020 and 65 TWh by 2025, more than double the 28 TWh generated in 2014.
Although the country remains a net energy importer, it is making progress on its goal of securing 42% of its power needs from renewable sources by 2020 and 52% by 2030, with 20% to come from solar, 20% from wind and 12% from hydro. In 2009 Morocco generated just 1.7% of its electricity from renewables, but by last year this had risen to 34%.
Government plans envision another 10,000 MW of renewable capacity joining the national grid by 2030: 4560 MW from solar, 4200 MW from wind and 1330 MW from new hydropower dams.
While solar will continue to dominate, wind power will provide the second-largest share of clean energy. The kingdom is already home to Africa’s largest wind farm. With installed capacity of 300 MW, the three-year-old wind power complex near the southern town of Tarfaya generates power for 1.5m homes and has helped to reduce CO2 emissions.
Rising demand and environmental concerns influence generation prospects
The case for renewables in Morocco is compelling, given high solar irradiation and rising demand. The kingdom is among the sunniest countries in the world, with around 3000 hours of sunshine per year.
Demand for power has grown by 6.6% per year for the last decade, at the same time that environmental pressures have become more apparent. The average temperature in Morocco is expected to rise by 0.5-1°C by 2020, by another 1°C by 2050 and 1.5°C by 2080. Rainfall, meanwhile, could decline by as much as 30% by 2100, putting pressure on cooling and irrigation systems.
On August 7 and 8 the country registered a historic spike in energy demand due to extremely high temperatures, which triggered widespread use of air-conditioning and irrigation.
According to the National Office for Electricity and Potable Water, the sector’s oversight authority, maximum daily consumption reached a historic high of 124,190 MWh on August 8 – up 2931 MWh on the record from the previous year.