Le Maroc développe son secteur de l’énergie

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Deux partenariats public-privé (PPP) pour le développement du secteur des énergies éoliennes et solaires sont en préparation au Maroc. C’est un signal positif dans le processus de réalisation des plans ambitieux du pays dans le secteur des énergies renouvelables.

Le fournisseur d’électricité marocain, l’Office national de l’électricité (ONE) a signé un contrat en avril pour la construction d’un parc d’éoliennes de 150 mégawatt par un consortium constitué d’EDF Energies nouvelles (EDF EN), la branche de l’entreprise française dédiée aux énergies renouvelables, et la compagnie japonaise Mitsui. Les deux sociétés seront chargées du financement, de la conception et de la construction du parc d’éoliennes, situé à 12km au nord-ouest de Taza. Le projet est établi sur la base d’un contrat BOOT (construction, acquisition, exploitation et transfert), avec un accord sur 20 ans prévoyant l’achat par ONE de l’électricité produite.

Le parc d’éoliennes de Taza, qui devrait commencer la production en 2014, constitue la première étape du Programme marocain d’énergie éolienne. Ce programme a fixé comme objectif de produire 1000 mégawatt d’énergie éolienne pour 2015, et 2000 mégawatt pour 2020. En plus de financements publics, le programme a également reçu des fonds de la Banque africaine de développement et du Fond pour les technologies propres des Nations unies. La Banque européenne d’investissement et le groupe bancaire allemand KFW sembleraient aussi intéressés par une participation financière.

La seconde phase du Programme marocain d’énergie éolienne requiert la création de cinq parcs d’éoliennes supplémentaires, afin d’obtenir une production totale de 850 mégawatt et d’atteindre ainsi l’objectif pour 2015. Ces parcs d’éoliennes seront également réalisés dans le cadre de partenariats public-privé (PPP).

Un appel d’offres a déjà été lancé pour sélectionner les entreprises souhaitant développer les futurs projets d’énergie éolienne, dans la seconde phase du Programme marocain. ONE examine depuis fin juin les offres de seize entreprises. Les résultats devraient être annoncés au troisième trimestre 2012, et les appels d’offres pour la construction de ces projets seront lancés auprès des entreprises présélectionnées d’ici à la fin de l’année.

Le Maroc s’est également fixé l’objectif ambitieux de produire 200 mégawatt via l’énergie solaire d’ici à 2020. L’Agence marocaine de l’énergie solaire (Masen) a atteint la dernière étape du processus d’attribution d’un contrat pour la conception, le financement et la construction d’une centrale d’énergie solaire, d’une capacité de 160 mégawatt, près de la ville de Ouarzazate, au sud. La centrale de Ouarzazate est le premier contrat de ce type dans le plan solaire marocain. Ce plan vise à attirer 9 milliards de dollars d’investissement d’ici 2020 afin de construire cinq centrales d’énergie solaire sur l’ensemble du territoire national.

En juin, Reuters a annoncé que selon une source gouvernementale, la Saudi International Company for Water and Power [Compagnie internationale saoudienne pour l’eau et l’énergie], associée à la société d’ingénierie espagnole Aries IS et à STSK EE dans le cadre d’un consortium, obtiendrait vraisemblablement le contrat d’une valeur de 500 millions de dollars. Cependant, Masen n’a pas encore rendu public sa décision finale. Les autres candidats retenus incluent un consortium entre Abeinsa ICI, Abengoa Solar, Mitsui et Abu Dhabi National Energy Company [Compagnie d’énergie nationale d’Abu Dhabi], et un consortium rassemblant Enel et ACS SCE.

Les travaux devraient commencer à la centrale de Ouarzazate au troisième ou quatrième trimestre de cette année et devraient être terminés en 2016. Les employés de la Masen ont indiqué que les capacités de la centrale seraient accrues de 160 mégawatt à 500 mégawatt au cours d’une seconde phase. Ils projettent également dans un futur proche de faire un nouvel appel d’offres pour un module photovoltaïque de 50 mégawatt et une centrale solaire thermodynamique à tours d’au moins 50 mégawatt sur le site de Ouarzazate.

Le gouvernement considère comme une priorité de développer les capacités des énergies renouvelables, et il a donc maintenu son appui à ces programmes en dépit du contexte économique défavorable à cause de la stagnation en Europe, qui est le principal partenaire commercial du pays, et d’un niveau plus important de dépenses publiques. Le gouvernement a annoncé qu’il paierait la différence entre le coût de production de l’énergie pour Masen et le prix d’achat pour ONE, jusqu’à ce que les coûts de production de l’énergie solaire baisse.

Le développement des énergies renouvelables est un effort sur le long terme, mais cela devrait avoir un impact tangible sur l’économie. Le Maroc importe 90 % de ses besoins en énergie et fait face à une augmentation annuelle de 7 % de la demande énergétique nationale. Les importations en énergie fossile ont contribué à alourdir le déficit de la balance commerciale, qui a atteint 84,4 milliards de dirhams (7,7 milliards d’euros) entre janvier et mai 2012, soit une hausse de 10 % par rapport à la même période en 2011.

Lors d’un entretien avec OBG, Ahmed Squalli, président de l’Association Marocaine des Industries Solaires et Eoliennes, affirme que « la stratégie de développement des énergies renouvelables est tout à fait pertinente. Elle n’est pas seulement un choix, mais plutôt une nécessité » nous dit-il.

Afin de réaliser ces projets, le Maroc a l’intention de s’appuyer sur l’augmentation des dépenses dans les énergies renouvelables dans le monde. Le rapport 2012 sur les Tendances mondiales de l’investissement dans les énergies renouvelables, publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement, a souligné que les investissements au niveau mondial dans les énergies renouvelables, sauf l’hydroélectricité, ont augmenté de 17 % par rapport à l’année dernière et atteint un record de 257 milliards de dollars en 2011, près du double du niveau d’investissement d’il y a cinq ans.

Le Maroc a mis la barre très haut avec ses objectifs de développement en matière d’énergie. Cependant, le lancement de deux projets d’envergure ainsi qu’une série d’appels d’offres internationaux concurrentiels sont de bonne augure pour les secteurs des énergies solaires et éoliennes du pays.

 

Morocco: Scaling up energy

En Français

Two public-private partnerships (PPPs) are in the works to develop Morocco’s wind and solar energy sector, a positive step toward the realisation of the country’s ambitious renewable energy programmes.

The Moroccan electricity provider, Office Nationale de l’Électricité (ONE), awarded a contract in April for the construction of a 150-MW wind farm to a consortium of EDF Energie Nouvelles (EDF EN), the French company’s renewable energy arm, and Japan’s Mitsui. The two companies will be responsible for the financing, design and construction of the wind farm, located 12 km northwest of Taza. The project will be structured as a build-own-operate-transfer contract, including a 20-year agreement for ONE to purchase the electricity produced.

The Taza wind farm, expected to launch operations in 2014, is the first step in Morocco’s Wind Energy Programme, which has set a goal of reaching 1000 MW of wind energy capacity by 2015 and 2000 MW by 2020. In addition to state financing, the Wind Energy Programme has also received funds from the African Development Bank and the global Clean Technology Fund. The European Investment Bank and the German banking group KFW have also reportedly expressed interest in participating.

The second phase of the Wind Energy Programme calls for the creation of an additional five wind farms with a collective installed capacity of 850 MW to meet the 2015 target. These wind farm projects will also be structured as PPPs.

Companies have already been invited to submit bids to pre-qualify for future wind energy projects under the second phase of the Wind Energy Programme. Sixteen companies submitted proposals that went under review in late June. Results are expected to be announced in the third quarter of 2012, and calls for tender for construction projects will be launched among the pre-qualified candidates by year-end.

Morocco has set the equally ambitious goal of reaching solar energy capacity of 2000 MW by 2020. The Moroccan Agency for Solar Energy (Agence Marocaine de l’Energie Solaire, Masen) is in the final stages of awarding a contract to design, finance and construct a 160-MW solar energy plant near the southern city of Ouarzazate. The Ouarzazate facility is the first such contract under Morocco’s solar plan, which aims to attract $9bn in investment by 2020 to construct five solar energy plants nationwide.

In June, Reuters reported that a government source had confirmed that the Saudi International Company for Water and Power, working in a consortium with the Spanish engineering firm Aries IS and TSK EE, would likely be awarded the $500m contract. However, Masen has yet to release a report of its final decision. Other finalists under consideration are a consortium of Abeinsa ICI, Abengoa Solar, Mitsui and Abu Dhabi National Energy Company, and a consortium of Enel and ACS SCE.

Work is expected to begin on the Ouarzazate facility in the third or fourth quarter of this year and finish in 2016. Masen officials have indicated that the plant’s capacity will be expanded from 160 MW to 500 MW in a second phase, and there are plans in the near-term to launch tenders for a 50-MW photovoltaic module and CSP towers of at least 50 MW at the site.

The government considers developing renewable energy capacity a priority, and it has maintained support for these programmes despite an economic climate impacted by continued economic stagnation in Europe, the country’s main trade partner, and higher levels of public spending. Until the costs of producing solar energy drop, the government has indicated it will cover the difference between Masen’s energy production cost and ONE’s purchase price.

Developing renewable energy solutions is a long-term effort, but one that stands to have a tangible impact on the economy. Morocco imports 90% of its energy needs and faces an average 7% annual rise in domestic energy demand. Imports of fossil fuels have contributed to a heavy trade deficit, which reached Dh84.4bn (€7.7bn) between January and May 2012, up 10% from the same period of 2011.

“The strategy of development of renewable energies is quite relevant. It is not just a choice, it is a necessity,” Ahmed Squalli, the president of the Moroccan Association of Wind and Solar Industries (Association Marocaine des Industries SOLaires et Eoliennes), told OBG.

To realise these projects, Morocco is planning to tap into rising levels of global renewable energy spending. The 2012 Global Trends in Renewable Energy Investment report, published by the UN Environment Programme, noted that global investments in renewable energies, excluding hydroelectricity, climbed 17% year-on-year to reach a record $257bn in 2011, almost double the investment level of five years ago.

While the country’s energy development goals have set a high bar, a series of competitive international tenders and the launch of two anchor projects bode well for the solar and wind sectors in Morocco.

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