In English
Début janvier, en vue d’accroître les revenus dans le secteur de la communication vocale des opérateurs locaux, le Maroc a pris des mesures visant à limiter les services de voix sur le protocole Internet (VoIP), tels que Viber, Skype, WhatsApp et Facebook.
Après d’autres pays de la région, dont l’Egypte, le Sultanat d’Oman et les Emirats arabes unis, c’est au tour du Maroc d’interdire les plateformes over-the-top (OTT) afin d’aider les opérateurs à doper leurs recettes moyennes par abonné. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’efforts communs déployés par les autorités réglementaires et le secteur privé dans le but d’améliorer les perspectives de croissance.
A long terme, les autorités réglementaires cherchent à encourager les opérateurs marocains à élargir l’infrastructure du réseau Internet afin de pouvoir répondre à la demande accrue de services de données.
Effondrement du nombre d'appels vocaux
Les trois principaux opérateurs de téléphonie mobile du Maroc – Maroc Télécom, dont l’actionnaire majoritaire est l’émirati Etisalat; Méditel, filiale locale du groupe télécom français Orange et Inwi, qui est détenu par l’entreprise locale Wana – ont bloqué les services VoIP, laissant de nombreux abonnés mécontents.
Cependant, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a expliqué que les applications bloquées ne s’accompagnaient pas des licences nécessaires et « ne remplissaient pas toutes les conditions requises pour être en conformité avec la réglementation en vigueur ».
Compte tenu des défis rencontrés par les opérateurs de téléphonie au cours des dernières années, les initiatives visant à encourager le recours aux services nationaux (et non aux plateformes OTT et VoIP) sont justifiées. En effet, la forte popularité des médias sociaux et des applications mobiles a des retombées sur les recettes et les volumes d'appels. Le volume d'appels internationaux qui engendrent d'importants profits a particulièrement chuté alors que les Marocains sont de plus en plus nombreux à utiliser Internet pour effectuer gratuitement des appels audio et vidéo.
Dans un rapport publié en juin dernier, l'ANRT a estimé que 92.8 % des Marocains détenaient un compte Facebook. Toujours selon le même rapport, 56.7 % de la population utilisent l'application WhatsApp, 44.1 % possèdent un compte Google+ et 25.1 % sont sur Twitter. Environ 42.1 % des personnes interrogées se servent d'Internet pour téléphoner et plus de la moitié d'entre elles utilisent des services de messagerie instantanée.
« A long terme, le secteur des télécommunications devra faire face à une concurrence accrue des acteurs internationaux qui ne sont pas assujettis au droit marocain », a déclaré à OBG Azdine El Mountassir Billah, le directeur général de l'ANRT.
Des revenus а la baisse
Le Maroc n'est pas le seul pays de la région à connaître une baisse des revenus; les opérateurs et les autorités réglementaires doivent instaurer un climat d'innovation et de collaboration s'ils veulent relancer la croissance.
Selon Arab Advisors Group, une société jordanienne de recherche et de conseil spécialisée dans les télécommunications, au Maroc, les taux des services prépayés sont comparables aux tarifs moyens pratiqués dans les autres pays arabes, alors que les taux des services postpayés sont les moins chers de la région.
De façon générale, le secteur des télécommunications marocain se porte bien et jouit d'une demande en constante augmentation. Par exemple, l'année dernière, le nombre d'abonnés aux services de téléphonie mobile postpayés s'est accru de près de 15 %. De 2009 à 2014, l'usage des services de téléphonie mobile a fortement augmenté : le nombre de minutes de téléphonie vocale mobile est passé de 10 à 47 milliards.
Malgré cette forte hausse du nombre d'abonnés, les recettes moyennes par minute ont chuté de 16 % en glissement annuel pour s'établir à 0.27 dirhams (0.02 €) et cette tendance à la baisse se poursuit. Selon l'ANRT, les prix, notamment ceux pratiqués dans le marché de la téléphonie vocale mobile, auraient baissé de près de 75 % entre 2009 et 2014, soit une chute bien plus marquée que les 40 % anticipés. Cette chute a des répercussions sur l'ensemble des revenus du secteur, qui ont reculé pour passer de 33 milliards de dirhams (3 milliards d'euros) à 4 milliards de dirhams (367.1 millions d'euros) au cours de la même période.
Des solutions envisageables
Conformément à son mandat, l'ANRT supervise le développement de l'infrastructure afin d'élargir la couverture à l'échelle nationale. Cependant, compte tenu de la concurrence accrue des plateformes OTT, l'Agence porte de plus en plus son attention sur les acteurs implantés au Maroc et les aide à adapter leur modèle d'entreprise au nouvel environnement opérationnel.
Le gouvernement encourage notamment les opérateurs à co-investir et à partager les infrastructures de télécommunications, en particulier dans les régions les moins densément peuplées.
« Le secteur des télécommunications subit de profondes transformations à l'échelle mondiale », a rappelé à OBG M. El Mountassir Billah. « Au Maroc, nous sommes particulièrement préoccupés par le recul des recettes des opérateurs nationaux en raison d'un manque de nouvelles sources de revenus liées aux données. Cependant, le développement de l'infrastructure Internet offre encore de nombreuses opportunités. »
Selon M. El Mountassir Billah, la priorité doit désormais consister à attirer de nouvelles sources de revenus afin d'aider les opérateurs à compenser des marges toujours plus minces.
Conformément aux prévisions de l'ANRT, si le secteur accorde la priorité à la monétisation des services de données et au partage de l'infrastructure, il est sur la bonne voie pour inverser la tendance baissière des dernières années et franchir ainsi la barre des 34 milliards de dirhams (3.1 milliards d'euros) de recettes d'ici 2018.
Cet objectif pourra être atteint à condition que les autorités réglementaires dotent l'ensemble de la population des services mobiles à large bande (avec un débit de 2 mb/seconde) à l'horizon 2022.
A la fin 2015, le Maroc comptait plus de 14.5 millions d'abonnés à Internet, soit un taux de pénétration de 42.8 %. L'accès à Internet s'est accru de 45.2 % en glissement annuel; le nombre d'abonnés qui s'établissait à 5.77 millions en 2013 a ainsi plus que doublé. La majeure partie des abonnées utilisent des services d'Internet mobile et seulement 7.8 % d'entre eux utilisent l'ADSL.
Morocco blocks VoIP services to shore up telcos
En Français
In a push to stimulate an increase in voice revenues for local operators, in early January Morocco moved to limit access to select voice-over-internet-protocol (VoIP) services such as Viber, Skype, WhatsApp and Facebook.
The new ban, which the authorities hope will prompt a resurgence in average revenue per user rates for industry players, is part of a broader collaborative effort between the regulator and private sector to improve growth prospects, and sees Morocco follow in the footsteps of other countries in the region, including Egypt, Oman and the UAE, where such over-the-top (OTT) platforms have already been curtailed.
Over the long term, the regulator aims to encourage Moroccan operators to invest in expanding internet infrastructure to keep pace with growing demand for data services.
Voice call crunch
The ban, which applies to Morocco’s three main mobile operators – Maroc Télécom, which is majority owned by the UAE’s Etisalat; Méditel, a local affiliate of France’s Orange; and Inwi, which is owned by local company Wana – was met with protest from customers.
However, the National Agency for Telecommunications Regulations (Agence National de Réglementation des Télécommunications, ANRT) noted that the blocked VoIP services were unlicensed and failed to “respond to the required legal gateway”.
The push to encourage usage of domestic services – as opposed to OTT and VoIP platforms – is understandable, given the headwinds Morocco’s telcos have faced in recent years, with call volumes and revenues impacted by the surge in popularity of social media platforms and mobile apps. High-margin international calls, in particular, have suffered as Moroccan customers increasing turned to the internet for free voice and video calling.
In a report released in June, the ANRT estimated that 92.8% of Moroccans had Facebook accounts, while 56.7% had WhatsApp, 44.1% used Google+ and 25.1% were on Twitter. Some 42.1% of those surveyed used the internet to make phone calls and more than half used online instant messaging services.
“The long-term challenge for the telecoms sector is the increasing competition from international actors that do not fall under the umbrella of a national regulator,” Azdine El Mountassir Billah, CEO of the ANRT, told OBG.
Revenues under pressure
The slowdown in revenues in Morocco has been replicated to a wide degree in emerging markets throughout the region, prompting some innovative – and collaborative – thinking by both operators and the regulator to spark renewed growth.
According to Arab Advisors Group, a Jordan-based industry research and consultancy firm, while Morocco’s pre-paid rates for services are considered to be mid-range among Arab countries, its post-paid rates rank as the lowest in the region.
In many ways, Morocco’s telecoms sector is in robust health, with overall demand rising steadily. Last year, for example, the country saw a nearly 15% increase in post-paid mobile subscribers. The 2009 to 2014 period also saw a marked rise in the use of mobile services, with mobile voice usage rising from 10bn to 47bn minutes between 2009 and 2014.
However, in spite of the jump in users, average revenue per minute eased by 16% year-on-year (y-o-y) to Dh0.27 (€0.02), continuing a downward trend. According to the ANRT, prices – particularly in the mobile voice segment – fell by nearly 75% between 2009 and 2014, marking a significantly steeper decline than the expected 40%. This has had an impact on sector-wide revenues, which slid by approximately Dh4bn (€367.1m) over the period to Dh33bn (€3bn).
Free rider fixes
As the industry regulator, the ANRT has traditionally overseen the expansion of infrastructure to facilitate nationwide coverage. However, with OTT competition on the rise, the agency has shifted its focus to helping established players adapt their business model to the changing operating environment.
Among its suggestions, the government is encouraging operators to co-invest in and share telecoms infrastructure, especially in less densely populated areas.
“Telecoms is going through important changes worldwide,” El Mountassir Billah told OBG. “In Morocco, we are particularly concerned about shrinking revenues for national operators due to a lack of new sources of data revenue. Nonetheless, there are still opportunities to be tapped in terms of expanding the internet infrastructure.”
According to El Mountassir Billah, the focus must now be on attracting new sources of revenues to help operators compensate for shrinking margins.
With a focus on monetising data services and infrastructure sharing, the industry is on track to reverse the decline seen in recent years to reach sector-wide revenues of around Dh34bn (€3.1bn) by 2018, the ANRT forecasts.
Key to achieving this is the regulator’s target of providing all citizens with broadband access, at a minimum speed of 2 Mbps, by 2022.
As of the end of 2015, there were 14.5m internet subscribers in the kingdom for a penetration rate of 42.8%. Internet access grew by 45.2% y-o-y, more than doubling the 5.77m subscribers recorded in 2013. The vast majority of subscriptions were for mobile internet, with ADSL subscribers accounting for just 7.8% of the total.
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