Le Maroc Bilan de l’année 2014

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D’après les estimations, l’économie du Maroc aurait enregistré une croissance d’environ 3% en 2014, grâce à des exportations automobiles et électroniques en hausse de plus d’un quart au cours des onze premiers mois de l’année et à un gouvernement parvenu à maîtriser les dépenses publiques. Par contre, les mauvaises conditions climatiques ont affaibli la production agricole, augmentant l’importance des importations alimentaires.

La croissance économique marocaine a ralenti au quatrième trimestre, s’établissant à un taux de croissance annuel de 2,7%, selon des données officielles publiées début janvier. Selon les prévisions du FMI et de la Banque Mondiale, la croissance du PIB serait de 3% en 2014. Le royaume compte toutefois sur une augmentation de ce taux en 2015 lorsque la production agricole repartira à la hausse. De plus, la baisse des dépenses énergétiques et l’amélioration de la balance commerciale devraient contribuer à faire décoller la croissance du PIB, qui devrait atteindre 4,4% en 2015 d’après le gouvernement.

Le pays a démarré l’année 2015 sur de meilleures bases budgétaires. Le déficit budgétaire a reculé pour s’établir à 5,4% du PIB, après un taux record de 7,3% en 2012, conséquence de dépenses sociales plus élevées, et de la persistance de l’impact des prix élevés du pétrole et d’une demande d’exportation inférieure à la normale. En 2013, le gouvernement a adopté une politique de réduction des dépenses, procédant à une coupe dans les subventions, descendues à  4,7% du PIB, et réduisant ses dépenses en matière de salaires et de retraites.

Des perspectives prometteuses

Ces perspectives plus prometteuses sont en partie à attribuer à des facteurs exogènes. Important plus de 90% de ses besoins énergétiques, le Maroc a profité de la récente chute des prix mondiaux du pétrole, une tendance qui devrait se confirmer. Les dépenses énergétiques ont baissé de 8,3% en glissement annuel entre janvier et novembre 2014, atteignant 85,4 milliards de dirhams (7,57 milliards d’euros).

En décembre, la banque centrale marocaine, la Bank Al Maghrib, a pris la décision inédite d’abaisser son taux directeur deux fois en deux réunions consécutives, dans l’espoir d’encourager les prêts. Le taux directeur a été réduit de 25 points de base en septembre et en décembre, et s’établissait donc à 2,5% à la fin de l’année 2014.

Ambitions africaines

Des prêts à la hausse contribueront à stimuler la croissance dans le secteur financier marocain, qui a déjà fait l’objet d’une série de réformes en 2014. En novembre par exemple, le parlement a donné son approbation définitive au projet de loi de finance islamique, attendu de longue date, qui permettra la création de banques islamiques et offrira aux entreprises privées la possibilité d’émettre des sukuk – une décision qui a déjà attiré l’attention de plusieurs banques du Golfe.

Tandis que le marché intérieur développe son offre, un certain nombre d’initiatives cherchent à tirer parti des liens que possède le pays avec des marchés africains à croissance rapide. Le développement de Casablanca Finance City (CFC) – combinaison d’une zone spéciale et d’un quartier financier -  contribue à attirer de nouveaux financements et à élargir l’influence régionale du secteur. La zone, qui entre autres objectifs vise à drainer des capitaux vers les marchés d’Afrique de l’Ouest, a officiellement ouvert ses portes en 2013 et 60 entreprises se sont vu accorder le label CFC, parmi lesquelles un certain nombre d’institutions financières et de prestataires de services  professionnels étrangers. Le nombre d’entreprises labellisées devrait passer à 100 d’ici fin 2015.

A bien des égards, CFC s’inscrit dans le droit fil d’une tendance croissante dans le secteur des services financier au Maroc, qui a vu un nombre toujours plus élevé d’institutions acquérir ou ouvrir des filiales en Afrique de l’Ouest. Les trois plus grandes banques du Maroc, Attijariwafa Bank, la Banque Centrale Populaire (BCP) et BMCE Bank, ont toutes lancé de nouvelles opérations du Sénégal au Gabon ces dernières années, profitant notamment des efforts déployés par le gouvernement pour renforcer les liens bilatéraux. Le chef de l’Etat, le Roi Mohammed VI,  accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires, a effectué en mars un voyage de trois semaines qui l’a mené au Mali, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Gabon, au cours duquel il a signé plusieurs accords de joint-venture en matière de coopération économique.

Richesses naturelles

Mais les banques et les compagnies d’assurance ne sont pas les seules, loin de là, à consolider leurs liens avec les marchés sub-sahariens. Le géant marocain des phosphates, l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), prépare son expansion dans la région avec une usine d’engrais à Jorf Lasfar. D’un coût de 600 millions de dollars, elle sera entièrement dédiée aux ventes vers le marché africain.

Les prix des phosphates devraient rester volatiles en 2015 en raison d’une production mondiale excédentaire, mais l’OCP poursuit une campagne d’investissements qui se chiffre à 145 milliards de dirhams (12, 86 milliards d’euros) jusqu’à 2025, ce qui devrait permettre au pays d’être bien placé lorsque les prix repartiront à la hausse.

Les phosphates représentent traditionnellement 10% du PIB marocain et, avec la légère reprise des prix en 2014, l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) a enregistré des ventes solides au troisième trimestre, entraînant une augmentation des recettes totales au cours des neuf premiers mois de 2014 à hauteur de 3% en glissement annuel, pour s’établir à 3,7 milliards de dollars. Cette hausse s’explique en grande partie par le boom des ventes d’engrais transformés, qui ont grimpé de 63% en glissement annuel, atteignant 1,5 million de tonnes au troisième trimestre.

Les compagnies pétrolières internationales ont accéléré l’exploration des réserves inexploitées, mais aussi incertaines, de l’offshore marocain. Le forage d’au moins dix puits offshore est prévu entre 2014 et 2016, soit deux fois plus qu’au cours des dix dernières années, même si certaines compagnies ont obtenu de meilleurs résultats sur des blocs onshore, comme par exemple Circle Oil qui a annoncé mi-décembre une découverte de gaz « considérable » sur son permis onshore de Sebou.

 

 

 

Morocco Year in Review 2014

In French

Morocco’s economy is estimated to have expanded by around 3% in 2014 on the back of automotive and electronics exports increasing by more than a quarter in the first 11 months of the year and the government reining in public spending. However, poor weather conditions weakened agricultural output, increasing the importance of food imports.

Morocco’s economic growth slowed to an annualised rate of 2.7% in the fourth quarter, according to official data released in early January. The IMF and the World Bank forecast GDP growth of 3% in 2014.  However it is hoped the rate will rise in 2015 as agricultural output picks up. In addition, lower energy spending and an improving trade balance are set to help lift GDP growth to 4.4% in 2015 according to the government. 

The country entered the new year with stronger fiscal fundamentals. The budget deficit shrank to 5.4% of GDP in 2014 from a peak of 7.3% in 2012, a result of higher social spending and the continuing impact of high oil prices and subpar export demand. In 2013, the government adopted an expenditure-reduction policy, cutting its subsidy bill to 4.7% of GDP and reducing its spending on wages and pensions. 

Rosy outlook

The rosier outlook is in part a result of exogenous factors. Importing more than 90% of its energy needs, Morocco has benefitted from the recent decline in global oil prices, which is set to continue. Energy spending dropped 8.3% year-on-year (y-o-y) to Dh85.4bn (€7.57bn) between January and November 2014.

Despite a bad harvest and higher-than-average cereal imports, overall import spending fell by 0.3% y-o-y. Combined with a 6.7% uptick in exports in the same period, Morocco’s trade deficit shrank by 6.8% y-o-y to Dh170bn (€15bn).

In December, the central bank, Bank Al Maghrib, made an unprecedented move in cutting its benchmark interest rate twice in two consecutive meetings, which it hopes will encourage lending. The benchmark rate was reduced by 25 basis points in September and December, bringing it to 2.5% at the close of 2014.

African Ambitions

A boost in lending will help spur growth in the financial sector in Morocco, which had already seen a raft of reforms launched in 2014. Parliament gave final approval to a long-awaited Islamic finance bill in November, for example, which will permit the creation of Islamic banks and allow private firms to issue sukuk – a move which has caught the attention of several Gulf-based banks. 

While the domestic market is expanding its offerings, a number of initiatives are looking to build upon the country’s links with fast-growing markets elsewhere in Africa. The development of Casablanca Finance City (CFC) – a combination of special zone and financial district – is helping to attract new funds and expand the sector’s regional clout. The zone, which among other targets aims to help channel capital into West African markets, was officially opened in 2013 and 60 companies have been granted CFC status, including a number of foreign financial institutions and professional services firms. The number is expected to rise to 100 by the end of 2015.

In many ways, CFC is building upon what has been a growing trend in Morocco’s financial services industry, with an increasing number of institutions acquiring or opening up subsidiaries in West Africa. Morocco’s three largest banks, Attijariwafa Bank, Banque Centrale Populaire (BCP) and BMCE Bank, have all rolled out new operations from Senegal to Gabon in recent years, aided in part by a push from the government to strengthen bilateral links. The head of state, King Mohammed VI, and a major business delegation went on a three-week tour through Mali, Côte d’Ivoire, Guinea and Gabon in March, signing several joint venture agreements on economic co-operation.

Natural Wealth

Banks and insurance companies are far from the only ones consolidating ties with sub-Saharan markets. Moroccan phosphates giant, Office Chérifien des Phosphates (OCP), is also planning its expansion in the region with a $600m fertiliser plant in Jorf Lasfar dedicated entirely to sales on the African market.

Phosphate prices are expected to remain volatile through 2015 due to a global production surplus, but the OCP is pushing ahead with investments worth Dh145bn (€12.86bn) until 2025 that should position the country well for a recovery in prices.

Phosphates have traditionally accounted for 10% of Morocco’s GDP and with prices recovering slightly in 2014, Office Chérifien des Phosphates (OCP) revealed strong third-quarter sales which boosted total revenue in the first nine months of 2014 by about 3% y-o-y to $3.7bn. The increase was largely driven by sales of processed fertilisers, which surged 63% y-o-y to 1.5m tonnes in the third quarter.

International oil firms accelerated exploration in Morocco’s untapped, but also unproven, offshore acreage in 2014. At least 10 offshore wells are slated to be drilled between 2014 and 2016, twice the number drilled in the last decade although some companies saw greater success in onshore blocks, such as Circle Oil which announced a “significant” gas discovery in its onshore Sebou block in mid-December.

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