Le Maroc à l’affût de nouveaux investissements pour l’industrie automobile

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L’industrie automobile marocaine, à l’instar du secteur des composants aéronautiques, a enregistré une importante croissance au cours des dix dernières années : le pays compte désormais des centaines d’entreprises de fabrication d’où sort une large gamme de produits allant de la berline familiale au câblage d’avion. Les pouvoirs publics cherchent à attirer davantage de constructeurs automobiles dans le royaume, mettant notamment en avant l’existence d’un cadre fiscal incitatif et une importante main d’œuvre à faible coût, ainsi que la présence d’un solide réseau de fournisseurs de pièces détachées et de sous-traitants.

Selon les chiffres publiés par l’Organisation Internationale des Constructeurs Automobiles, en 2012 le Maroc a produit 108 743 véhicules au total, soit une hausse de 83% par rapport à l’année précédente. Le royaume se positionne ainsi comme le premier constructeur automobile d’Afrique du Nord (titre détenu en 2011 par l’Égypte), et le deuxième d’Afrique, derrière l’Afrique du Sud. La valeur des exportations de l’industrie automobile a progressé de 17,5% en glissement annuel sur les neuf premiers mois de l’année 2013 et les ventes de véhicules affichent une hausse de 58,3%, s’établissant à 8 milliards de dirhams (963 millions d’euros), selon l’Office des Changes.

La production et les exportations devraient poursuivre leur ascension de manière encore plus fulgurante grâce au récent lancement d’une nouvelle ligne de production par Renault, actionnaire majoritaire des deux principales usines de montage automobile : la Société Marocaine de Constructions Automobiles (SOMACA), près de Casablanca, que le groupe français détient à 80%, et une usine à Melloussa dans la zone franche Tanger Free Zone, détenue par Renault à hauteur de 52,4% et par la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), une institution financière publique, à hauteur de 47,6%.

Développement des sites existants

Le site de Melloussa, où sont fabriquées des voitures Dacia, la marque de véhicules à bas coûts de Renault, a été le théâtre d’une expansion majeure en octobre dernier, avec le lancement d’une seconde ligne qui multiplie la capacité de l’usine par deux, soit 340 000 unités, et fait de celle-ci la plus grande usine automobile d’Afrique. L’établissement de cette seconde ligne a coûté environ 400 millions d’euros, ce qui porte l’investissement total reçu par le site de Melloussa à près d’1,1 milliard d’euros. À terme, Renault et la CDG espèrent une capacité de 400 000 unités.

Grâce à de telles expansions, le Maroc est en train de se hisser parmi les plus grands constructeurs automobiles. Un récent rapport de PricewaterhouseCoopers prévoyait que le Maroc se classerait au 19ème rang mondial des assembleurs de véhicules d’ici 2017. Outre la création d’emplois pour la population locale, Melloussa est également synonyme d’essor pour les exportations marocaines, dans la mesure où le gros de la production de l’usine est destiné au marché étranger. Renault estime qu’à terme la production à plein rendement du site pourrait représenter 10% des exportations totales du Maroc en valeur – même si certains composants utilisés sur le site pour la production de véhicules sont importés, ce qui atténuera en partie l’impact de l’usine sur la balance commerciale.

À la recherche de plus d’investisseurs

À l’heure actuelle, seuls les véhicules des marques de Renault sont « entièrement fabriqués » au Maroc, mais le Ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, a déclaré en juin dernier que l’État comptait sur l’installation d’un autre grand nom de l’industrie automobile au Maroc d’ici moins de trois ans. Le royaume offre de nombreux avantages aux constructeurs automobiles qui décident de s’y implanter, notamment un coût du travail extrêmement concurrentiel – les salaires à Melloussa sont deux fois plus bas que ceux pratiqués à l’usine Renault de Pitesti en Roumanie – et l’association d’un emplacement géographique stratégique et de bonnes infrastructures de transport qui permettent d’exporter facilement vers l’Europe de l’Ouest, la région méditerranéenne et l’Afrique sub-saharienne, un marché en plein essor.

Les autorités offrent également des conditions attrayantes aux investisseurs. Outre des dispositifs fiscaux incitatifs proposés aux entreprises dans les zones franches, l’État a fourni gratuitement le terrain où a été construite l’usine de Melloussa et a financé un institut de formation connexe, acquérant également une large participation minoritaire dans l’usine. De plus, les constructeurs automobiles qui suivront l’exemple de Renault pourront profiter du vivier d’ouvriers qualifiés qui s’est créé, ainsi que d’un réseau de près de 30 sous-traitants et fournisseurs, qui devrait encore s’étoffer dans le cadre de la stratégie gouvernementale pour le secteur.

Au cours de l’année 2013, les médias locaux ont suggéré à plusieurs reprises que d’autres grands constructeurs automobiles d’Inde et du Japon envisageaient d’installer des unités de production au Maroc, mais les groupes en question ne se sont pas encore engagés fermement.

Dans l’immédiat, il semble que l’objectif principal du gouvernement soit d’approfondir encore davantage le réseau local des fournisseurs automobiles, afin d’attirer, à moyen terme, de nouveaux grands constructeurs dans le royaume.

 

Morocco looks to further boost automotive investments

En Français

The automotive industry in Morocco, alongside its aeronautical components sector, has seen significant growth over the past decade, with the country now hosting hundreds of manufacturing firms churning out everything from family sedans to airplane cabling. Authorities are looking to attract more vehicle makers to set up facilities in the kingdom, in part by emphasising the availability of tax incentives and a large labour pool at competitive wages, as well as the existence of a robust network of parts suppliers and subcontractors.

Morocco produced a total of 108,743 vehicles in 2012 according to the International Organisation of Motor Vehicle Manufacturers. This was up 83% from the previous year, positioning the kingdom as the largest car manufacturer in North Africa (a title held by Egypt in 2011) and the second-largest car manufacturer in Africa, behind South Africa. Exports by value from the automotive industry were up 17.5% year-on-year for the first nine months of 2013, according to the Office des Changes, with vehicle sales up 58.3% to around Dh8bn (€963m).

Production and exports are set to rise even more dramatically thanks to the recent launch of a major new production line by Renault, which holds a controlling position in the two main car assembly factories: the Société Marocaine de Constructions automobiles (SOMACA) near Casablanca, in which the French firm owns an 80% share, and a factory at Mellousa in the Tanger Free Zone, which is co-owned by Renault and a state-backed fund, Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), on a 52.4%-47.6% split.

Expansion at existing facilities

Mellousa, which manufactures cars under Renault’s low-cost Dacia brand, recently saw a major expansion in the form of the launch in October of a second line, doubling annual production capacity to 340,000 units and making it the largest car factory in Africa. Establishing the second line cost around €400m, bringing total investment in the Mellousa facility to about €1.1bn. Renault and CDG intend to eventually raise capacity to 400,000 units.

Such expansion is helping to propel Morocco into the ranks of major car manufacturers. According to a recent report by PricewaterhouseCoopers, the kingdom will be the 19th-largest vehicle producer in the world by 2017. In addition to providing local jobs, Mellousa also represents a significant boost for Moroccan exports, as the bulk of output at the factory is aimed at the foreign market. Renault believes that the facility at full production could eventually account for as much as 10% of Morocco’s total exports by value – though some of the components used in the facility for vehicle production are imported, partly offsetting the impact the factory will have on the trade balance.

Looking for more investors

Renault’s brands are currently the only ones manufactured “fully built” in Morocco, although in June the industry minister, Moulay Hafid Elalamy, said the government expects another major manufacturer to set up shop in Morocco within three years at most. The kingdom offers several key advantages as a vehicle manufacturing base, including highly competitive wages – salaries at Mellousa are half those at Renault’s Pitesti factory in Romania – and a combination of a strategic geographic location and good transport infrastructure that allows for easy export to western Europe, the Mediterranean region and the rapidly growing sub-Saharan African market.

The authorities also offer attractive terms to investors. In addition to tax incentives available to firms in the free zones, the government provided land for the Mellousa facility for free and paid to establish an associated training centre, in addition to taking a large minority stake in the plant. Furthermore, car makers following in the wake of Renault will be able to benefit from the pool of skilled labour that has built up, as well as a network of around 30 subcontractors and suppliers, which authorities aim to further expand under their strategy for the sector.

During the course of 2013, several local media reports suggested that other major manufacturers from India and Japan were considering establishing Moroccan production facilities, though the firms have yet to make any firm commitments.

In the immediate future, the authorities’ main goal appears to concentrate on further deepening the local network of automotive suppliers, with the aim of enticing more major manufacturers to the kingdom in the medium term.

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