In English
La production d’électricité fait désormais partie des priorités du Gabon : le pays tente en effet de venir à bout des pénuries dans un contexte de hausse de la demande et l’intérêt affiché récemment par des investisseurs en provenance d’Arabie Saoudite contribue à stimuler la confiance dans le secteur.
Des cadres du groupe saoudien Rayat Group et de la filiale saoudienne de Longxin Construction Group se sont entretenus fin avril avec le Ministre gabonais de l’Energie et des Ressources Hydrauliques au sujet de possibles investissements dans des projets en matière d’électricité et d’eau potable. Au cours de discussions à Libreville, l’éventualité d’un partenariat public-privé a été soulevée, dont les détails restent toutefois à déterminer.
Les médias locaux ont rapporté que des pourparlers étaient en cours avec les Saoudiens de Rayat Group – spécialisé dans les solutions informatiques et marketing, mais également doté d’une branche conseil – quant à des investissements dans l’électrification des zones rurales, où le taux d’accès à l’électricité avoisine les 50% contre 85% en zone urbaine, selon les estimations officielles.
Le gouvernement espère atteindre un taux de couverture de 100% sur l’intégralité du territoire gabonais d’ici 2035 et fait de cet objectif une priorité. A cette fin, le secteur va désormais devoir miser davantage sur les investissements privés, ce qui lui permettra de répondre à des besoins de financement estimés à 1800 milliards de francs CFA (2,7 milliards d’euros) d’ici 2020. Le ministère a ajouté que les sources de financement traditionnelles telles que les prêts étrangers et les bourses d’investissements ne suffiraient pas à couvrir les investissements nécessaires.
Hausse de la demande
La capacité de production électrique n’a pas su suivre la demande croissante en électricité qui découle principalement de la hausse de la population et de la rapidité du phénomène d’urbanisation. La population urbaine devrait, selon l’UNICEF, enregistrer une croissance annuelle de 2,2% sur la période 2013-2030. De 1990 à 2013, la population avait connu une hausse de 2,5% par an.
L’intensification des activités industrielles contribue également à la demande croissante en électricité. Poursuivant un objectif de diversification de l’économie gabonaise, le gouvernement s’est employé à développer l’industrie manufacturière et l’industrie de transformation des matières premières, deux secteurs à forte consommation électrique. « La demande énergétique à Libreville, sans compter la demande industrielle, augmente de près de 8% par an, » a déclaré Erik Watremez, associé de EY au Gabon, aux équipes d’OBG en 2014.
Dans le cadre du Plan Stratégique de Développement Gabon Emergent, l’objectif de production énergétique a été fixé à 5000 MW d’ici 2016, soit plus du double de la capacité requise en 2014. Cet objectif ne saura être atteint sans un supplément d’investissement dans le secteur énergétique, ne serait-ce qu’en ce qui concerne les infrastructures électriques. Au Gabon, le système de distribution s’effectue actuellement par le biais de trois réseaux régionaux non reliés entre eux, ce qui entraine des pertes électriques considérables dans la mesure où l’électricité ne peut circuler d’un réseau à un autre.
Diversifier le bouquet énergétique
Le gaz naturel a beau être capital pour la production d’électricité dont le pays a grand besoin, l’industrie du gaz est un secteur relativement peu développé au Gabon, qui ne commercialise pas son gaz à l’exportation et dont seule une faible production de gaz est vendue sur le marché intérieur. Les efforts déployés par le gouvernement pour diversifier le secteur gabonais de l’énergie commencent cependant à porter leurs fruits. Deux des trois centrales électriques mises en service en 2013 fonctionnent au gaz, à savoir Alenakiri (70 MW) et Port-Gentil (105 MW).
De récentes découvertes de gaz viennent également étayer les politiques gouvernementales de diversification du bouquet énergétique du Gabon, réduisant ainsi la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole. En octobre 2014, Shell a découvert une colonne de gaz substantielle à 145 km des côtes à l’ouest de Gamba (province de Nyanga), ce qui contribuera à attirer les investissements d’acteurs importants dans le secteur gazier.
En outre, Eni a annoncé l’an dernier une importante découverte de gaz dans son puits d’exploration Nyonie Deep, à 13 km des côtes gabonaises et 50 km de Libreville. D’après les estimations préliminaires, cette découverte de gaz pourrait se monter à 500 millions de barils équivalent pétrole.
Sur le long terme, le gouvernement s’attache également à promouvoir la mise à profit de la capacité hydroélectrique et une utilisation plus répandue des énergies renouvelables. Le potentiel hydroélectrique du pays est considérable, estimé à 5000 – 6000 MW, mais il faut encore faire face aux difficultés de financement et de gestion des infrastructures nécessaires. Au vu de ces contraintes, la priorité sera sans doute accordée au secteur gazier sur le court terme.
Malgré les efforts actuels, un rapport du FMI publié en février appelait à davantage de réformes structurelles, étant donné la dépendance, toujours forte, du Gabon envers le pétrole. En effet, les recettes pétrolières représentent encore près de la moitié des recettes publiques et plus de 80% des recettes d’exportation. Par conséquent, une augmentation de la production de gaz et de sa commercialisation, ainsi qu’une hausse des capacités de distribution de l’électricité, seront nécessaires à la poursuite du processus de diversification de l’économie.
Gabon eyes new investments in electricity and gas
En Français
Power generation has become a priority for Gabon as it attempts to address shortages against a backdrop of rising demand, with recent interest from Saudi Arabian investors helping bolster confidence in the sector.
Executives from Saudi’s Rayat Group and the Saudi subsidiary of Longxin Construction Group met with the Gabonese Ministry of Energy and Water Resources at the end of April, expressing interest in investing in electricity and drinking water projects. In the course of discussions in Libreville, the possibility of a public-private partnership was suggested, the details of which are yet to be determined.
Local media reported that Saudi’s Rayat Group – which specialises in IT and marketing solutions, but also has a consulting arm – was in talks regarding investments in rural electrification, where rates of electricity access are at around 50%, versus 85% in urban areas, according to government estimates.
By 2035, the government expects to achieve 100% coverage throughout the country and has made this a priority. To do this, the sector will need to rely more heavily on private investment moving forward, with financing needs estimated at CFA1.8trn (€2.7bn) by 2020. The ministry added that traditional sources such as foreign loans and investment grants will not cover the required investment.
Rising demand
Generation capacity has not kept pace with rising demand for electricity, mainly due to the rising population and rapid rate of urbanisation. The urban population is expected to grow at an annual growth rate of 2.2% over the 2013-30 period, according to UNICEF. This follows an overall population annual growth rate of 2.5% from 1990 to 2013.
An increase in industrial activity is also contributing to the growing need for electricity. Aiming at diversifying its economy, the government has been focusing on developing electricity-intensive manufacturing and processing of raw materials. “Energy demand in Libreville, even without the demands of industry, is increasing by close to 8% each year,” Erik Watremez, a partner at EY in Gabon, told OBG in 2014.
As part of the government’s Emerging Gabon Strategic Development Plan, the target for energy generation is 5000 MW by 2016, more than double the capacity needs of 2014. To achieve this objective, more investments will be needed in the energy sector, not least in electricity infrastructure. Gabon’s distribution system currently operates via three unconnected regional grids, resulting in considerable electricity loss, as electricity cannot circulate from one grid to another.
Diversifying the energy mix
Despite natural gas being crucial for the generation of much-needed electricity, the gas industry is a relatively undeveloped sector in Gabon, with no export trade and only a small amount of gas production commercialised on the domestic market. However, the government’s efforts to diversify Gabon’s energy sector are starting to materialise. Two out of the three power plants that came on-line in 2013 are gas-powered, including Alenakiri (70 MW) and Port-Gentil (105 MW).
Recent gas finds are also supporting government policies to diversify Gabon’s energy mix, thereby reducing the economy’s dependence on oil. In October 2014 Shell discovered a substantial gas column around 145 km off the coast, west of Gamba (Nyanga province), which will help urge key players to invest in the gas industry.
In addition, Eni announced an important gas discovery in the Nyonie Deep exploration prospect, 13km from the coast of Gabon and 50km from Libreville last year. Preliminary estimates put the gas discovery at 500m barrels of oil equivalent.
In the long run, the government is also promoting the use of hydroelectric capacity and a broader use of renewables. The country’s hydropower potential is considerable, estimated at 5000-6000 MW, but the challenge of financing and managing the necessary infrastructure still remains. Given these constraints, gas is likely to be the primary focus in the near term.
In spite of current efforts, an IMF report published in February called for further structural reforms, as Gabon continues to rely heavily on oil. Indeed, oil revenues still represent about half of state revenues and more than 80% of export revenues. As a result, increasing gas production and commercialisation, together with greater electricity distribution capacity, will be necessary to continue the economy diversification process.