La lutte contre le cancer en Algérie

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Le travail des autorités se poursuit en vue de l’ouverture de deux centres spécialisés dans la lutte contre le cancer à Batna et à Sétif début 2014, première étape cruciale dans la prise en charge d’un nombre croissant de cas de cancer. A l’instar de nombreux marchés émergents, l’Algérie est dans une phase de transition épidémiologique : suite à l’amélioration des traitements des maladies infectieuses, les maladies non-transmissibles telles que le cancer, le diabète, les maladies respiratoires chroniques et les maladies cardio-vasculaires gagnent en visibilité.

Charge de morbidité

Selon les dernières données disponibles de l’Organisation Mondiale de la Santé, en 2008 le cancer représentait 21% des causes de mortalité en Algérie et un tiers des décès causés par des maladies non-transmissibles dans la tranche d’âge 30-70 ans. Le taux de prévalence, qui est passé de 80 cas pour 100 000 personnes dans les années 1990 à 120 cas en 2008, devrait atteindre 300 cas pour 100 000 personnes au cours des dix prochaines années et enregistrer un taux comparable à ceux que l’on retrouve aux États-Unis, au Canada et en France.

En 2003, l’Algérie a été l’un des premiers pays d’Afrique du Nord à mettre en place un programme de prévention national de lutte contre le cancer, bénéficiant de fonds publics, qui encourage un mode de vie sain, un dépistage précoce, et œuvre pour l’amélioration de la qualité des soins. Mais le pays continue de souffrir d’un manque d’hôpitaux, d’oncologues et de matériel médical. Les temps d’attente avant une radiothérapie ou une opération peuvent aller jusqu’à 18 mois, comme l’a observé récemment Abdelmalek Boudiaf, le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière.

Plus d’infrastructures

La plupart des patients atteints de cancer se tournent vers l’un des six centres anti-cancer publics dont dispose le pays, et qui sont tous complètement débordés. Afin de pallier à ce manque, le gouvernement investit dans de nouvelles structures dans le cadre de son plan quinquennal 2010-2014. L’objectif visé est la construction de 45 centres de santé spécialisés, dont 15 en oncologie.

La récente ouverture de deux d’entre eux à Batna et à Sétif devrait permettre un meilleur accès aux soins, tout du moins dans les régions de l’est du pays. Il est prévu que le centre anti-cancer (CAC) de Batna, situé à 70 km à l’intérieur des terres, à égale distance entre Alger et Tunis, reçoive des patients de la ville et des cinq régions voisines. Son hôpital de jour, ouvert mi-2012 et doté de 90 lits, propose des services de diagnostic et de chimiothérapie ambulatoire. Le service de radiothérapie du centre, initialement prévu pour 2012, devrait ouvrir ses portes au premier trimestre de 2014 en raison de retards dans l’achat de matériel et le recrutement de spécialistes qualifiés. L’intégralité de la structure, qui comptera 240 lits, devrait ouvrir en 2014 et proposer une gamme de services de diagnostic, de traitement et de chirurgie en établissement ou en ambulatoire. Situé à environ 130 km au nord-ouest de Batna, le CAC de Sétif a ouvert officiellement son service d’oncologie en octobre dernier. Le centre, doté de 160 lits, sera également développé par étapes : des services de radiothérapie, de médecine nucléaire et de chirurgie seront disponibles courant 2013-2014.

Ces deux cliniques de radiothérapie devraient permettre de soulager l’établissement de traitement du cancer de Constantine. Des données publiées par des responsables régionaux du secteur de la santé font état de 1200 à 1500 nouveaux cas de cancer enregistrés chaque année à Sétif et 5000 à 6000 par an dans la région des Hauts Plateaux, un chiffre qui dépasse de loin la capacité de l’établissement de Constantine.

Des CAC devraient également être livrés à Annaba et Tlemcen en 2014, et des études ont été commandées en vue de la réalisation d’autres CAC dans le pays. Dernièrement, le ministre a donné le feu vert à des études préliminaires portant sur la création d’un CAC dans la wilaya d’Oran, le troisième département d’Algérie le plus peuplé.

Manque de matériel

Les nouvelles structures contribueront grandement à améliorer l’accès aux soins spécialisés mais de nombreux centres sont confrontés à un manque de matériel, en particulier en ce qui concerne la radiothérapie, et la maintenance de ce dernier s’avère parfois difficile. Afin d’y remédier, l’Algérie a conclu en septembre 2013 des partenariats avec deux entreprises leaders dans le domaine de la fabrication d’accélérateurs linéaires, principale machine utilisée en radiothérapie – le groupe américain Varian Medical Systems et l’entreprise suédoise Elekta. Les accords garantissent la livraison de machines, ainsi que la maintenance de ces dernières et la formation de personnel, ce qui permettra d’améliorer le fonctionnement du matériel sur le long terme.

Les CAC de Batna, Sétif et Annaba devraient recevoir des accélérateurs linéaires en février 2014, à temps pour le lancement de leurs services de radiothérapie. L’hôpital de Constantine a déjà reçu une machine, et deux autres devraient suivre au premier semestre de 2014.

Sur le long terme, la hausse du nombre de cas de cancers et la nécessité de multiplier par trois le nombre de cliniques spécialisées appellera, de la part du gouvernement, d’importantes dépenses dans les domaines technologiques et pharmaceutiques. Les nouveaux centres anti-cancer prennent forme mais les retards liés à l’achat de matériel et au manque de personnel médical continuent de constituer des obstacles, même pour les centres déjà achevés. Le ministère de la santé a fait part de son intérêt quant à une collaboration avec des partenaires du secteur privé, en particulier pour l’achat de matériel et de médicaments de chimiothérapie, ce qui pourrait contribuer à une accélération des initiatives destinées à répondre au besoin croissant de traitement du cancer.

 

Fighting cancer in Algeria

En Français

Authorities are working to open two dedicated cancer centres in Batna and Sétif by early 2014, a small but important step towards addressing a growing number of cancer cases. Like many emerging markets, Algeria is experiencing an epidemiological transition: as the treatment improves for infectious ailments, non-communicable illnesses such as cancer, diabetes, chronic respiratory and cardiovascular disease are drawing more attention.

Disease burden

Cancer accounted for 21% of mortalities in Algeria and one-third of deaths from non-communicable diseases among the 30-70 age group in 2008, according to the most recent data from the World Health Organisation. The prevalence rate, which increased from 80 cases per 100,000 people in the 1990s to 120 cases in 2008, is expected to reach 300 cases per 100,000 within 10 years, comparable to rates found in the US, Canada and France.

In 2003, Algeria became one of the first countries in North Africa to establish a publicly funded nationwide cancer prevention programme, which promotes healthy living, early testing and improving the quality of care. Yet the country still faces a shortfall in terms of hospitals, oncologists and equipment. Wait times for radiotherapy or surgery can be as long as 18 months, according to public comments by Abdelmalek Boudiaf, the minister of health, population and hospital reform.

Expanding infrastructure

Most cancer patients seek care at one the country’s six public cancer centres, all of which operate well beyond their capacity. In an effort to address this shortage, the government is investing in new facilities, in line with its 2010-14 five-year plan. The goal is to construct 45 specialised health centres, 15 of them dedicated to oncology.

The recent opening of two in Batna and Sétif should improve access, at least in the eastern provinces. The anti-cancer centre (centre anti-cancer, CAC) at Batna, about 70 km inland of the coastal midpoint between Algiers and Tunis, will eventually serve that city and its five neighbouring provinces. Its 90-bed day hospital, opened in mid-2012, offers diagnostic services and outpatient chemotherapy. The centre’s radiotherapy service, originally slated to open in 2012, is now planned for the first quarter of 2014 due to delays in acquiring equipment and recruiting qualified specialists. The full 240-bed facility is expected to open in 2014, offering a range of in- and out-patient diagnostics, treatment and surgical services. About 130 km north-west of Batna, the Sétif CAC officially launched its oncology ward in October. The 160-bed centre will also be developed in stages: services in radiotherapy, nuclear medicine and surgery will become available over the course of 2013-14.

These two radiotherapy clinics should relieve some of the pressure on the cancer treatment facility in Constantine. According to data published by provincial health officials, around 1200-1500 new cancer cases are registered each year in Sétif and 5000-6000 per year in the Hauts Plateaux region, a figure well beyond the capacity of the facility in Constantine.

CACs in Annaba and Tlemcen are also slated for completion in 2014, and studies have been commissioned for several others elsewhere. Most recently, the ministry gave a green light to preliminary studies for a CAC in Oran, Algeria’s third-most populous province.

Equipment shortages

The new facilities will go a long way to improve access to specialised care, yet many existing centres face equipment shortages, especially in radiotherapy, and maintenance can be challenging. To remedy this, in September 2013 Algeria formed partnerships with two major manufacturers of linear accelerators, the primary machinery used in radiotherapy – US-based Varian Medical Systems and Sweden’s Elekta. The agreements ensure the supply of machines, along with the maintenance and personnel training to improve equipment performance in the long term.

The CACs in Batna, Sétif and Annaba are scheduled to receive linear accelerators in February 2014, in time for the launch of their radiotherapy services. One machine has already been delivered to the hospital in Constantine, with two more expected to follow in the first half of 2014.

In the long term, rising cancer prevalence and the need to triple the number of specialised clinics will require significant expenditures on technology and pharmaceuticals by the government. The new cancer centres are coming along, but delays related to equipment purchases and insufficient medical personnel continue to be obstacles, even for centres already completed. The health ministry says it is interested in teaming up with private sector partners, especially for the purchase of equipment and chemotherapy medications, which may help to accelerate efforts to meet the growing need for cancer treatment.

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