In English
Le secteur ivoirien de l’électricité a toujours été l’un des plus importants d’Afrique de l’Ouest, le pays étant un grand exportateur d’électricité, mais il cherche désormais à accroître sa production totale en faisant appel aux énergies renouvelables afin de satisfaire une demande intérieure élevée.
Le pays d’Afrique de l’Ouest, qui a renoué avec une croissance solide au sortir d’une période de troubles post-électoraux en 2011, enregistre une hausse annuelle de la demande locale en électricité d’environ 10%. La majorité de la capacité de production actuelle du pays, qui est de 1 600 MW, provient de centrales thermiques, mais, au vu de la progression de la consommation, le gouvernement entend trouver des moyens plus durables d’assurer la fiabilité de l’alimentation en électricité.
Les énergies renouvelables se profilent désormais comme l’une des plus hautes priorités du gouvernement, qui s´intéresse tout particulièrement à la biomasse et à l’énergie hydraulique.
Valorisation énergétique des déchets
Depuis quelques années, la biomasse suscite un intérêt croissant en Afrique : des économies aux prises avec un déficit en électricité, comme par exemple l’Égypte, étudient les possibilités qu’offrent les centrales électriques alimentées par des déchets, dans l’optique de réduire la pression exercée sur une production thermique plus coûteuse. Selon le gouvernement, la Côte d’Ivoire disposerait d’une capacité annuelle estimée à 12 millions de tonnes de biomasse, dont les matières comprennent les déchets agricoles, ce qui incite le gouvernement à viser une hausse de la biomasse dans la production électrique, celle-ci devant se tailler une part de 15% dans le bouquet énergétique ivoirien global d’ici 2020.
Parmi les premiers projets à être lancés dans le cadre de cette campagne, on peut citer une centrale de 46 MW à Aboisso, à l’est de la capitale. L’usine, qui devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année, sera alimentée par 300 000 tonnes de déchets issus de la production de l’huile de palme, notamment des troncs, des branches et des feuilles provenant de plantations villageoises. Le groupe ivoirien Sifca, spécialisé dans le secteur agro-industriel, a signé au mois de septembre un accord avec le groupe Électricité de France (EDF) portant sur la construction d’une centrale au centre du projet Biokala, pour un coût estimé à 31 millions d’euros.
Ces projets sont étayés par des modifications législatives destinées à distinguer les énergies renouvelables des ressources conventionnelles et à fournir des directives quant à l’adaptation des tarifs qui sera appliquée par le biais d’une série de mesures juridiques.
Priorité aux énergies renouvelables
Un développement progressif de la filière hydroélectrique – qui représente à l’heure actuelle à peine plus d’un tiers de la production totale du pays- est également en cours. Pour le moment, six centrales hydrauliques publiques disposent d’une capacité de production combinée de 600 MW, même si des variations de pluviosité ont donné lieu à une production moins élevée que prévue ces dernières années.
Sept nouveaux projets d’électricité hydraulique ont été annoncés en janvier 2014, qui devraient assurer ensemble une production supplémentaire de 1150 MW d’ici 2019. Une fois ces projets achevés, la production hydroélectrique représentera plus de 60% de la capacité installée totale de la nation d’ici 2020, soit une hausse de 25% par rapport au taux actuel.
Le pays se penche également sur le potentiel de l’énergie solaire, mais comme ailleurs dans la région, des exigences élevées en matière de fonds propres ont limité la production d’énergie solaire. Pour tenter de surmonter cet obstacle, la Banque Africaine de Développement a créé l’an dernier un fonds doté de 100 millions de dollars à destination du développement de l’énergie solaire en Afrique sub-saharienne. L’Union Européenne a quant à elle mis en place un fonds pour donner les moyens à cinq pays africains, dont la Côte d’Ivoire, d’accroître l’accès aux sources d’énergie durables, en particulier dans les zones rurales. Au total, une enveloppe de 2 milliards de dollars sera affectée aux pays d’Afrique sur la période 2014-2020.
Reprise économique
Cette cascade de projets constitue l’essentiel de l’initiative gouvernementale qui vise à augmenter la production d’électricité du pays pour atteindre une puissance installée de 4000 MW d’ici 2020 – une hausse considérable par rapport au chiffre de 1600 MW affiché en 2014.
La nécessité de développer la capacité énergétique est évidente. L’année dernière, la Côte d’Ivoire a enregistré pour la troisième année consécutive une solide reprise. Suite à deux années de croissance à un chiffre dans le haut de la fourchette, le FMI table sur une trajectoire de croissance similaire, de l’ordre de 7,9% en 2015, un chiffre bien supérieur aux prévisions moyennes pour l’Afrique sub-saharienne (5,8%) et aux prévisions mondiales (3,8%). Le pays connaît également une forte croissance de sa population, dépassant les 2%.
La Côte d’Ivoire, dont le coût de production est parmi les plus bas de la région, est également un important fournisseur d’électricité pour les pays voisins d’Afrique de l’Ouest, exportant environ 17% de sa production totale. Le pays participe également au Système d’Échanges d’Énergie Électrique Ouest-Africain qui, sous l’égide de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), vise à intégrer les infrastructures nationales de production et de distribution de l’électricité dans un marché régional.
Côte D’Ivoire powers ahead with energy restructuring
En Français
Cote d’Ivoire’s power sector has traditionally been one of the largest in West Africa, with the country a major exporter of electricity, but it is now looking to boost production through renewables to meet high domestic demand.
The West African country, which has seen robust headline growth following the end of a bout of post-electoral unrest in 2011, is seeing local demand for electricity increase by roughly 10% per year. The bulk of the country’s existing 1600MW capacity comes from thermal plants, but as consumption inches up, the government is looking for more sustainable means of keeping the lights on.
Renewables have emerged as one of the chief priorities for the government, with particular attention being paid to biomass and hydroelectricity.
Waste to energy
Biomass has seen a rise in interest in Africa in recent years, with power-strapped economies such as Egypt exploring the potential of using waste-to-energy plants to help reduce the strain on more cost-intensive thermal production. According to the government, Cote d’Ivoire has an estimated annual capacity of 12m tonnes of biomass material, such as agricultural waste, prompting the government to target an increase in the proportion of biomass in the overall energy mix to 15% by 2020.
Among the first projects being rolled out as part of this push is a 46MW facility in Aboisso, on the eastern flank of the capital. The plant, which is due to be operational by the end of the year, will be fuelled by 300,000 tonnes of palm oil waste, including trunks, branches and leaves from village plantations. Ivoirian diversified agricultural commodities firm Sifca signed an agreement with Electricité de France (EDF) in September to construct the plant at the heart of the Biokala project, which has an estimated value of €31m.
The projects have been underpinned by legislative changes, which are set to discern renewables from conventional sources and provide guidelines for an adaptation of tariffs to be implemented through a set of legal applications.
Renewable focus
An ongoing expansion of the nation’s hydroelectric segment – which currently accounts for just over a third of total production – is also underway. At the moment, six state-run facilities have a combined capacity of 600 MW, although fluctuations in rainfall have led to lower-than-expected output in recent years.
A total of seven new hydropower projects were announced in January 2014, combining some 1150 MW of additional capacity by 2019. Once completed, hydro capacities will account for more than 60% of the nation’s total installed capacity by 2020, up from 25% today.
The country is also exploring the potential for solar power, although as elsewhere in the region, high capital requirements have limited solar production. To help overcome this, the African Development Bank last year established a $100m fund for solar energy in sub-Saharan Africa, while the European Union has created a fund to provide the means for five Africa countries, including Cote D’Ivoire, to increase access to sustainable energy sources, especially in rural areas. In total, €2bn will be earmarked to Africa countries over the period of 2014-2020.
Economy rebound
The spate of projects form the bulk of the government’s initiative to raise electricity supply to 4000 MW a year by 2020 – a big step up from roughly 1600 MW in 2014.
The need for the new capacity is clear. Last year was the third straight year of robust recovery for Cote D’Ivoire. Following two years of expansion in the high single digits, the IMF expects growth to continue along the same trajectory, at 7.9% in 2015, well above forecast averages for sub-Saharan Africa (5.8%) and the world (3.8%). The country is also seeing high population growth in excess of 2%.
Côte d’Ivoire, whose production costs per kilowatt are among the lowest in the region, is also major supplier to other neighbouring West African countries, with roughly 17% of total production exported. The country is one of the participants in the West African Power Pool, a programme conducted under the auspices of the Economic Community of West African States (ECOWAS) to help integrate regional generation and transmission infrastructure.