L’Algérie renforce son soutien à l’industrie du transport aérien

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Avec de nouvelles liaisons aériennes et une augmentation de la flotte, toutes les conditions sont remplies pour accroître de manière considérable la capacité de l’industrie du transport aérien en Algérie. Ce développement s’inscrit lui-même dans le cadre d’une vaste stratégie gouvernementale visant à stimuler les recettes de l’industrie du tourisme et à tirer vers le haut le nombre de visiteurs. Toutefois, des défis exogènes, notamment un environnement plus concurrentiel et des conflits sociaux, risquent de limiter les bénéfices de cette campagne d’expansion.

Le gouvernement soutient pleinement l’industrie algérienne du transport aérien et Amar Ghoul, le Ministre des Transports, a déclaré en septembre à la presse locale qu’une nouvelle stratégie pour le secteur tiendrait compte du fait que le transport aérien joue un rôle central dans l’impulsion de la croissance touristique.

Des chiffres publiés par l’Établissement de Gestion de Services Aéroportuaires montrent que le nombre de passagers a enregistré une hausse de 7% entre 2011 et 2012, passant de 1,29 million à 1,38 million. Le nombre d’Algériens qui ont effectué un voyage en avion est passé de 1,03 million à 1,1 million sur la même période, tandis que le nombre de passagers internationaux est passé de 263 000 à 275 400.

En Algérie, le secteur de l’aviation intérieure est composé de la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, et de trois autres compagnies intérieures, dont Tassili Airlines (TAL), une filiale à 100% du groupe pétrolier et gazier public Sonatrach. Air Express Algeria et Star Aviation, les deux autres transporteurs, plus petits, proposent principalement des services de vols charter et des vols cargo, en grande partie à destination du secteur pétrolier et gazier.

Expansion des transporteurs aériens locaux

Le projet du transporteur national d’élargir sa flotte de près de 40% en achetant de nouveaux avions occupe une place centrale dans la stratégie de développement de la capacité du transport aérien. Au mois de mai, Air Algérie a annoncé son intention de procéder à un appel d’offres en vue de l’acquisition de 16 nouveaux appareils, ce qui porterait sa flotte à 58 avions. La compagnie aérienne a déjà renouvelé ou remplacé près de deux tiers de ses avions, pour un coût de 60 milliards de dinars (541 millions d’euros).

Les avions supplémentaires viennent soutenir le projet d’Air Algérie d’accroitre sa présence en Afrique en effectuant un plus grand nombre de vols vers des destinations telles que Dakar, Niamey, Bamako, Nouakchott et Abidjan, tout en lançant de nouvelles destinations.

En outre, la compagnie aérienne a signé un accord de principe avec le Canada qui, s’il est approuvé, permettra à Air Algérie d’augmenter la fréquence de ses vols à destination du pays et de proposer un vol par jour.

Quant à TAL, qui jusqu’à récemment centrait ses activités sur la prestation de services à destination du secteur des hydrocarbures, elle développe aussi ses opérations. La compagnie prévoit d’ajouter 6 avions à sa flotte, qui en compte actuellement 31, afin d’exploiter de nouvelles opportunités sur le marché intérieur.

En septembre, le PDG de TAL a déclaré à Algérie Presse Service que la compagnie aérienne pourrait bénéficier de subventions de l’État afin d’assurer des vols réguliers vers le sud du pays.

Deux mois plus tôt, TAL avait lancé ses premiers vols charter internationaux qui relient Béjaïa et Jijel aux villes françaises de Saint-Étienne et Grenoble. La compagnie aérienne prévoit désormais de lancer de nouvelles liaisons charter à destination de Dubaï, du Maroc, de l’Espagne et de la Turquie.

Une concurrence à la hausse

Si le soutien appuyé du gouvernement peut être interprété comme une preuve de la confiance dans le potentiel du secteur du transport aérien, il n’en reste pas moins que celui-ci va devoir faire face à de nombreux défis, qui pourraient encore entraver son développement.

Air Algérie fait partie d’un marché en pleine évolution et le monopole qu’elle exerçait sur la quasi-totalité des liaisons internationales s’érode petit à petit. La décision de l’Algérie de signer plusieurs accords bilatéraux en matière de services aériens, en particulier, a ouvert le marché à de nouveaux acteurs du secteur. En janvier 2013, l’Algérie et l’Italie ont signé un nouvel accord bilatéral, plus poussé, qui permet à Alitalia de faire passer son nombre de vols hebdomadaires vers le pays d’Afrique du Nord de 14 à 18. Un conflit opposant Air Algérie et le Syndicat national du personnel navigant, qui réclame une revalorisation du salaire et du statut, peut également représenter un frein à la croissance. Le syndicat soutient que le transporteur n’a pas mis en application certains éléments d’un précédent accord et la menace d’une grève de durée indéterminée reste en suspens.

Dans un tel contexte, les appels se multiplient pour demander que le pays signe un accord « ciel ouvert » avec l’UE et donne à des compagnies aériennes à bas prix l’opportunité de s’installer sur le marché.

Les partisans de cette politique soulignent le rôle clé qu’ont joué les compagnies aériennes low-cost dans la stimulation de la croissance au Maroc voisin, pays qui a signé un accord « ciel ouvert » avec l’UE en 2006. Les transporteurs à bas prix, tels que les compagnies européennes easyjet et Ryanair, n’ont pas attendu pour s’engouffrer dans le marché et, alors qu’ils proposaient 550 000 sièges en 2006, ce nombre atteignait 7,1 millions en 2010. Aujourd’hui, les compagnies low-cost s’arrogent 35% des sièges au Maroc, contre moins d’1% en Algérie.


Algeria boosts support for airline industry

 

En Français

A combination of new routes and bigger fleets is paving the way for a significant increase in capacity for Algeria’s airline industry, itself part of a broader government push to boost revenues from the tourism industry and drive up visitor numbers. However, exogenous challenges, including a more competitive environment and staffing disputes, risk limiting the benefits of the expansion campaign.

The government has thrown its weight behind Algeria’s airline industry, with Transport Minister Amar Ghoul telling the local media in September that a new strategy for the sector would take account of the central role air travel has in driving tourism growth.

Figures released by the Establishment of Management of Airport Services showed air passenger numbers increased by 7% between 2011 and 2012, up from 1.29m to 1.38m. The number of Algerians who travelled by air rose from 1.03m to 1.1m over the same period, while international passengers were up from 263,300 to 275,400.

Algeria’s domestic aviation sector consists of the national carrier, Air Algérie, together with three other domestic airlines, including Tassili Airlines (TAL), which is a fully-owned subsidiary of the national oil and gas company, Sonatrach. Air Express Algeria and Star Aviation, the two smaller carriers, focus primarily on small-scale charter and cargo services, tailored largely for the oil and gas sector.

Expansion by local carriers

Central to the push to expand capacity is a plan by the flag carrier to purchase new aircraft equivalent to nearly 40% of its fleet. In May, Air Algérie announced it intends to put out a tender to acquire 16 new aircraft, which will see its fleet expand to 58 planes. The airline has already upgraded or replaced almost two-thirds of its planes at a cost of AD60bn (€541m).

The additional aircraft will support the carrier’s plans to expand its presence in Africa by increasing the number of flights it operates to destinations such as Dakar, Niamey, Bamako, Nouakchott and Abidjan, while adding new routes.

The airline has also signed a tentative agreement with Canada which, if approved, will see Air Algérie increase the frequency of its flights to the country to one per day.

TAL, which, until recently, had focused primarily on providing services to the hydrocarbons sector, is also expanding its operations. The airline plans to boost its fleet of 31 aircraft by up to six planes, with a view to tapping new domestic opportunities.

In September, the CEO of TAL told Algerie Presse Service that the airline could benefit from a government subsidy aimed at guaranteeing a regular service to the south of the country.

Two months earlier, TAL launched its first international charter routes, which connect Béjaïa and Jijel to the French cities of Saint-Etienne and Grenoble. The airline now plans to introduce additional charter lines to Dubai, Morocco, Spain and Turkey.

Competition increasing

While strong government support can be seen as a vote of confidence in the airline industry’s potential, the sector faces significant challenges, which could yet impede its development.

Air Algérie is part of a changing market in which its monopoly on almost all international routes is gradually being eroded. A move by Algeria to sign several bilateral air services agreements, in particular, has given a number of new industry players the opportunity to enter the market. In January 2013, Algeria and Italy extended their bilateral agreement, opening the way for Alitalia to boost its number of weekly flights to the North African country from 14 to 18. A dispute between Air Algérie and the National Union of Aircrew (Syndicat national du personnel navigant) over work arrangements and salaries could be another risk to growth. Claims from the union that the carrier failed to implement parts of an earlier agreement have left the threat of an indefinite strike hanging in the air.

Against this backdrop, calls for the country to sign an open skies agreement with the EU and provide low-cost carriers (LLCs) with a way in to the market are growing.

Supporters of the policy highlight the key part that LCCs have played in driving strong tourism growth in neighbouring Morocco, which signed an open skies agreement with the EU in 2006. Low-cost operators, such as European carriers easyJet and Ryanair, were quick to move onto the market and increased the number of seats they offered from 550,000 in 2006 to 7.1m in 2010. Today, budget carriers account for around 35% of seat capacity in Morocco, compared to less than 1% in Algeria.

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