Hausse de la production et de l’exploration dans le secteur minier ivoirien

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Le secteur minier ivoirien décolle, l’augmentation de la production et de l’exploration aurifère contribuant à étayer la croissance considérable enregistrée récemment.

Au mois de janvier, le gouvernement indiquait dans un communiqué officiel que le chiffre d’affaires du secteur minier avait connu une hausse de 11,5% en 2017, tandis que les recettes totales du secteur atteignaient 539 milliards de francs CFA (1 milliard de dollars) – soit une hausse de 10% par rapport aux 483 milliards de francs CFA (907 millions de dollars) de recettes enregistrés en 2016.

La croissance a été portée par un boom de la production de manganèse, qui affiche une hausse de 146%, et par le démarrage de l’exploitation du nickel, dont la production a atteint 380 000 tonnes à la fin de l’année 2017.

La production aurifère enregistre également une hausse de 2,2%, suite à une période de croissance exponentielle entre 2011 et 2017, où la production était passée de 12 tonnes à 25,4 tonnes. La production de diamants montre également des signes de reprise suite à la levée d’un embargo international sur les exportations de diamants en 2014, mis en place afin d’empêcher le trafic. Le pays a exporté 11 156 carats de diamants en 2017, pour un montant de 2,1 millions de dollars.

Une croissance soutenue par des investissements infrastructurels et des réformes règlementaires

Les résultats annuels font apparaître que le secteur, largement inexploité en raison de l’instabilité politique et d’investissements insuffisants, est en train de prendre de l’ampleur.

Il y a toutefois encore beaucoup à faire. Le secteur minier participe au PIB ivoirien à hauteur de 2% environ, et si la Côte d’Ivoire abrite les deux-tiers des réserves d’or de la Ceinture de Roches Vertes Birimienne, la production aurifère y reste inférieure à celle des autres pays de la région.

À titre d’exemple, le Ghana, deuxième producteur d’or du continent après l’Afrique du Sud, a affiché en 2016 une production plus de quatre fois supérieure à la production ivoirienne, tandis que le Mali, qui occupe la troisième place, a produit 45 tonnes en 2017, contre 25,4 tonnes pour la Côte d’Ivoire, selon des chiffres officiels.

Soucieux d’attirer davantage d’investissements vers le secteur, le gouvernement a intensifié ses investissements dans les infrastructures énergétiques et le réseau de transport au cours des dernières années, introduisant également en 2014 un nouveau cadre règlementaire qui a surtout permis une amélioration des procédures d’obtention de permis d’exploitation, fait passer la durée des licences d’exploration de sept à dix ans et offert aux entreprises du secteur une exonération de l’impôt sur les bénéfices pour une période de cinq ans.

Des mesures qui ont entraîné une hausse du nombre de licences d’exploration émises, ces dernières passant de 110 en 2014 à 160 en 2016, selon Jean-Claude Brau, Ministre de l’Industrie et des Mines, interrogé par des médias ivoiriens.

Des investissements accrus dans le secteur aurifère

80% des nouvelles demandes de licences d’exploration entendent tirer avantage des 200 millions de tonnes de réserves d’or estimées, selon le Groupement Professionnel des Miniers de Côte d’Ivoire. Quatre mines d’or sont actuellement exploitées, un chiffre qui devrait passer à sept d’ici 2021, avec une production aurifère qui devrait alors atteindre les 40 tonnes.

Fin janvier, le groupe australien Perseus Mining a démarré la production dans sa mine d’or de Sissingué. Ayant nécessité un investissement de 107 millions de dollars, elle devrait produire 358 000 onces d’or au cours des cinq années du projet. Une nouvelle campagne d’exploration de la mine est prévue une fois que les opérations en cours deviennent rentables.

Auparavant, s’exprimant lors d’une conférence de presse au mois de juillet l’an dernier, Mark Bristow, PDG de la compagnie sud-africaine Randgold Resources, a déclaré que des projets d’exploration étaient en cours dans le but d’étendre les activités et d’allonger la durée de vie de la mine de Tongon, au nord du pays. Lancée par Randgold Resources en 2010, la mine enregistrait une production totale d’environ 285 000 onces fin 2017, suite à 1 milliard d’investissements.

En outre, les programmes d’exploration menés par Randgold début 2017 ont contribué à cerner une importante cible aurifère 150 km plus loin au sud-ouest dans le couloir de Fonondara, renfermant jusqu’à 1 million d’onces, selon le dernier rapport trimestriel de Randgold, qui confirmera ses estimations au moyen de forages additionnels effectués début 2018.

La signature au mois de mars d’un mémorandum d’entente contraignant par la société canadienne Volcanic Gold Mines, portant sur l’acquisition de la totalité de Jofema Mineral Resources, une entreprise privée enregistrée en Côte d’Ivoire, est une preuve supplémentaire de l’intérêt que portent les investisseurs internationaux au secteur.

Jofema détient l’intégralité des permis d’exploration des propriétés voisines, baptisées Le Debo et Soubré, qui couvrent une superficie de 600 km² dans la région du sud-ouest. Des tests effectués par Jofema en 2016 sur la propriété de Le Debo ont permis de révéler la présence présumée de 390 000 onces de ressources, selon les estimations, réparties dans deux petites structures isolées.

Également au mois de mars, Aeos Gold, une filiale à 100% d’Altus Strategies côtée sur le marché alternatif de la Bourse de Londres (AIM), a acquis un permis d’exploration s’étendant sur une surface de 369,5 km² dans les départements de Prikro et de Koun-Fao à l’est de la Côte d’Ivoire. Deux renouvellement de trois ans du permis sont possibles, tout comme un troisième renouvellement exceptionnel de deux ans, chacun d’entre eux stipulant une réduction de 50% de la superficie du permis.

 

 

Production and exploration on the rise in Côte d’Ivoire’s mining sector 

En Français

Côte d’Ivoire’s mining sector is gaining momentum, with increased production and exploration in gold mining helping to underpin significant recent growth.

According to a government press release in January, mining industry turnover was up by 11.5% in 2017, while the sector’s total sales revenue reached CFA539bn ($1bn) – a 10% increase on the CFA483bn ($907m) generated in 2016.

Growth was driven by a major increase in manganese output, with production up 146%, and the launch of nickel production in the country, which saw output reach 380,000 tonnes by the end of the year.

Gold output also increased by 2.2%. This follows a period of exponential growth between 2011 and 2017, when overall production grew from 12 tonnes to 25.4 tonnes. There are also signs that diamond production is regaining momentum following the lifting of an international ban on exports in 2014, which aimed to prevent illegal trafficking. The country exported 11,156 carats of diamonds in 2017 at a value of $2.1m.

Investment in infrastructure & regulatory reform aid growth

The year’s results are an indication that the sector, which has remained largely undeveloped due to political instability and underinvestment, is gathering pace.

However, there is still some way to go. Mining contributes approximately 2% to GDP, and although Côte d’Ivoire is home to two-thirds of the gold-rich Birimian Greenstone Belt, gold output is still outpaced by other regional countries.

In Ghana, for example, which is the second-largest gold producer in Africa after South Africa, gold output was more than four times that of Côte d’Ivoire’s in 2016, while Mali, the third-biggest, produced 45 tonnes in 2017 compared to Côte d’Ivoire’s 25.4 tonnes, according to government officials.

To attract more activity to the sector, the government has stepped up investment in energy infrastructure and transport links in recent years, and in 2014 introduced a new regulatory framework, which most notably improved procedures for permit allocations, increased the duration of exploration licences from seven to 10 years and offered a five-year exemption from income tax.

As a result, the number of exploration licences issued increased from 110 in 2014 to 160 in 2016, Jean Claude Brau, the minister of industry and mines, told local media.

Increased investment in gold

A total of 80% of new applications for exploration licences aim to tap into the estimated 200m tonnes of gold reserves, according to the Professional Miners Association of Côte d’Ivoire. Four gold mines are currently in operation, with this number expected to rise to seven by 2021, when gold production is expected to reach 40 tonnes.

At the end of January Australia’s Perseus Mining started production at the Sissingué gold mine. The mine was budgeted at $107m and is expected to produce 358,000 oz of gold over the course of its five-year lifespan, with further exploration of the mine to be implemented once operations are profitable.

Prior to this, in a press-briefing in July last year Mark Bristow, CEO of South Africa’s Randgold Resources, said exploration plans were under way to expand and extend the lifespan of its Tongon mine, located in the north. Established in 2010, total production at the mine stood at around 285,000 oz by the end of 2017, following investment of some $1bn.

In addition, exploration programmes by Randgold in early 2017 helped define a large target 150 km to the south-west in the Fonondara corridor with potential for 1m oz, according to Randgold’s latest quarterly report, with further drilling to confirm estimates being conducted at the beginning of 2018.

Further evidence of international interest was provided earlier this March, when Canadian-based Volcanic Gold Mines signed a binding memorandum of understanding to fully acquire Jofema Mineral Resources, a private company registered in Côte d’Ivoire.

Jofema has a 100% interest in exploration permits at near-adjacent properties known as Le Debo and Soubré, covering a 600-sq-km area in the south-western region. In 2016 Jofema conducted testing at the Le Debo property, finding an inferred mineral resource with an estimated 396,000 oz of gold in two small isolated bodies.

Also in March, Aeos Gold, a 100%-owned subsidiary of AIM-listed Altus Strategies, acquired a 369.5-sq-km exploration licence in the Prikro and Koun-Fao departments in eastern Côte d’Ivoire. The four-year licence has options for two additional three-year renewal terms and a further two years under an exceptional renewal, with each renewal subject to a 50% reduction in the licence area.

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