Gabon : Remédier aux faiblesses de la téléphonie mobile

GabonICT

Economic News

13 Feb 2013
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In English

L'agence de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a lancé plusieurs initiatives pour améliorer les services de téléphonie mobile du Gabon, en initiant notamment une série d'audits des services mobiles. Malgré la forte compétitivité du secteur, l'organisme s'est dit préoccupé par la faiblesse de la couverture réseau et la qualité de service insuffisante. En prévision du déploiement de services à forte valeur ajoutée, il a donc noué un partenariat avec plusieurs opérateurs de télécommunications dans l'optique d'améliorer ces conditions.

Dans un communiqué de novembre 2012, l'ARCEP a affirmé que la qualité des services mobiles voix et données avait décliné tout au long de l'année, et qu'une approche plus proactive devrait être adoptée pour veiller à ce que les opérateurs mobiles respectent les normes applicables à leurs licences d'exploitation. Par ailleurs, l'agence a annoncé la réalisation, début 2013, d'un audit de l'ensemble du système, dont les résultats devraient être obtenus au cours des mois à venir. Les opérateurs qui ne satisferont pas aux normes de qualité se verront condamnés à payer des amendes.

Cette dernière évaluation s'inscrit dans le cadre de la stratégie continue de l'ARCEP visant à surveiller de près les services mobiles, et dont les deux audits de 2012 ont marqué le lancement. Les faiblesses du réseau mobile gabonais ont été flagrantes au cours de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), un tournoi de football disputé début 2012. Les infrastructures nationales n'ont pu faire face à la hausse du trafic voix et données générée par l'événement, alors même que l'ARCEP avait préalablement demandé aux opérateurs de téléphonie mobile de renouveler leurs équipements.

L'événement a servi de catalyseur pour le secteur, en soulignant la nécessité de surveiller les opérateurs de services mobiles plus étroitement dans le but d'identifier la source des problèmes. Au mois de mars, un audit préliminaire a confirmé que la qualité et la fiabilité des transmissions voix et données étaient globalement insuffisantes, et l'avaient d'autant plus été au cours de la CAN, associée à un trafic important. L'ARCEP a donc condamné les quatre opérateurs de services mobiles du pays à verser 3.7 milliards de francs CFA (5.6 millions d'euros) d'amendes, soit environ 2 % du chiffre d'affaires 2011 de chaque société.

Un second audit a été réalisé d'août à septembre 2012, afin de dresser un bilan des efforts déployés par les opérateurs pour appliquer les recommandations formulées. L'audit a révélé qu'au moins un opérateur sous-évaluait le volume d'appels internationaux et ne respectait pas la fourchette de prix définie par l'ARCEP. Soucieuse de maintenir l'équilibre dans un secteur mobile fortement concurrentiel, l'agence de régulation a adopté en janvier 2012 une directive stipulant que les tarifs des appels intra-réseau du pouvoir de marché significatif ne devaient pas être inférieurs au double des tarifs de gros des appels vocaux mobiles.

Outre les pratiques des opérateurs de services mobiles, l'ARCEP devra également remédier aux problèmes de capacité du réseau. Pour fidéliser la clientèle et attirer les abonnés de leurs concurrents, les opérateurs de téléphonie mobile lancent souvent des promotions spéciales, par exemple un crédit de communication multiplié par deux ou par trois, ou des minutes de communication et des SMS gratuits. Pourtant, ces offres grignotent les marges des opérateurs, et contribuent à la saturation du réseau, affectant ainsi la rapidité et la qualité du service. Qui plus est, le manque d'infrastructures mobiles contribue également à la non-fiabilité du service. Pour résoudre ce problème, une solution a été proposée : le partage d'infrastructures, telles que les antennes relais, une antenne robuste étant en effet plus performante que quatre installations distinctes de qualité insuffisante.

Si ces faiblesses structurelles peuvent être résolues, le secteur disposera d'un potentiel de croissance considérable ; en effet, même si la concurrence est particulièrement rude au regard de la faible population et du nombre élevé d'opérateurs, la demande locale de services mobiles reste relativement importante et le pouvoir d'achat plutôt élevé. Le chiffre d'affaires cumulé des opérateurs de téléphonie et des fournisseurs d'accès à Internet du Gabon a progressé de 36 % entre 2007 et 2011, pour s'établir à 251 milliards de francs CFA (382.6 millions d'euros) en 2011, une croissance essentiellement portée par le segment de la téléphonie mobile. Le nombre d'abonnements aux services mobiles a atteint 2.37 millions en 2011, soit une hausse de 5.8 % en glissement annuel. Ce taux est cependant en repli par rapport aux taux de croissance de 25 % et 27 % enregistrés respectivement en 2009 et 2010, et laisse suggérer que le marché approche de la saturation en termes de nombre d'abonnés.

Le taux de pénétration sur le marché de la téléphonie mobile a en effet été estimé à 140 % mi-2012, en raison d'une pratique répandue consistant à acquérir plusieurs cartes SIM pour bénéficier des offres spéciales et optimiser la couverture territoriale, variable d'un fournisseur à l'autre. D'après l'ARCEP, le taux de pénétration réel atteignait 97 % début 2012, ce qui limite grandement les perspectives de croissance du nombre d'abonnés. Quatre opérateurs de services mobiles (Airtel, Gabon Telecom (Libertis), Moov et Azur) se partagent un marché fortement concurrentiel, pour une part de marché de 1.5 million de personnes seulement.

Le lancement de nouveaux services, tels que les transferts rapides de données, les services financiers mobiles et surtout l'accès à un réseau 3G, sera déterminant pour la croissance future du secteur, une perspective qui demeure réaliste pour le Gabon sous réserve que les faiblesses structurelles identifiées soient résolues. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais le rôle proactif joué par l'ARCEP pour faire appliquer les normes de qualité est de bon augure pour la croissance à moyen terme du secteur.

 

Gabon: Addressing weaknesses in mobile telephony

En Français

The Regulatory Agency for Electronic Communications and Postal Services (l’Agence de Régulation des Communications Electroniques et des Postes, ARCEP) is taking several measures to improve Gabon’s mobile telephony services, including a wave of mobile service audits. While the sector is extremely competitive, the regulator has expressed concern over insufficient network coverage and unreliable service quality and, in order to pave the way for the rollout of higher value-added services, ARCEP is now working with telecoms operators to improve these conditions.

In a November 2012 communiqué, ARCEP recognised that the quality of mobile voice and data service had declined over the course of the year and indicated it would take a more proactive stance in ensuring that mobile operators meet standards specified in their licences. The regulator announced it would conduct a system-wide audit in early 2013; results are expected in the coming months, and operators failing to meet quality standards will be subject to fines.

This most recent review is part of an ongoing ARCEP effort to closely monitor mobile services, which began with two audits conducted in 2012. The weaknesses in Gabon’s mobile network were particularly evident during the Africa Cup of Nations (Coupe d'Afrique des Nations, CAN) football tournament in early 2012. National infrastructure was unable to accommodate the resulting increase in voice and data traffic, despite ARCEP’s request that mobile operators renew their equipment in advance of the tournament.

The event was a catalyst for the sector, sparking increased monitoring of mobile operators to determine the source of the problems. In March, a preliminary audit confirmed that the quality and reliability of data and voice transmissions were generally insufficient and were exacerbated during the high-traffic period of the CAN. As a result, ARCEP imposed a total of CFA3.7bn (€5.6m) in fines on the country’s four mobile operators, equivalent to 2% of each firm’s 2011 turnover.

A second audit was conducted from August-September 2012, to follow up on operators’ efforts to implement the recommended changes. The results of that audit found that at least one operator understated the volume of international calls and ventured outside of the price band set by ARCEP. In order to preserve balance in the highly-competitive mobile sector, the regulator issued a directive in January 2012 stating that intra-network call rates of the significant market power (SMP) could not be less than twice its wholesale mobile voice call rates.

In addition to mobile operators’ practices, ARCEP will need to address questions of network capacity. To ensure client loyalty and draw subscribers from competitors, mobile operators frequently offer special promotions, including double and triple credit, or free SMS messages and talk time. These offers, however, eat into operators’ profits and contribute to network saturation, resulting in slower and lower-quality service. Insufficient mobile infrastructure also contributes to service unreliability. One proposed solution to this problem would be to share infrastructure such as cell towers, as one strong tower would be more efficient than four separate, lower-quality installations.

If these structural weaknesses can be addressed, the sector holds considerable potential for growth, for while competition is extremely high given the small population and high number of operators, local demand for mobile services remains quite strong and purchasing power is fairly high. Combined turnover of phone and internet providers in Gabon increased by 36% between 2007 and 2011 to reach CFA251bn (€382.6m) in 2011, with much of the growth coming from mobile telephony. Mobile subscriptions reached 2.37m in 2011, up 5.8% year-on-year. However, this is a slowdown from the 25% growth registered in 2009 and 27% in 2010, respectively, indicating that the market is nearing saturation for subscriber numbers.

Indeed, mobile penetration was estimated at 140% by mid-2012, due to the widespread practise of owning multiple SIM cards to take advantage of special offers and varied territorial coverage. ARCEP estimates that the real penetration rate reached 97% by early 2012, leaving little room for subscriber growth. The market is extremely competitive as four mobile operators, Airtel, Gabon Telecom (Libertis), Moov and Azur, vie for a market share of just 1.5m people.

The introduction of services like rapid data transfers, mobile financial services and, most importantly, access to a 3G network will be critical for further sector growth. This remains a realistic possibility for Gabon, provided that structural weaknesses are addressed. There is still a long road ahead, but the proactive role taken by ARCEP to enforce quality standards bodes well for sector growth in the medium-term.

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