In English
Dans le cadre de son budget de 2017, le Gabon cherche à réduire ses dépenses, à maintenir des conditions monétaires stables ainsi qu'à diversifier son économie – des mesures approuvées par le parlement le 10 janvier dernier.
Cette année, les dépenses totales prévues au budget s'établissent à 2 470 milliards de francs CFA (3,76 milliards d'euros), soit une baisse de 5,7 % par rapport à l'an dernier. Ce repli persiste malgré les prévisions selon lesquelles les recettes publiques devraient franchir la barre des 1 850 milliards de francs CFA (2,8 milliards d'euros) en 2017 – soit une hausse de 10 % par rapport aux 1 680 milliards de francs CFA (2,6 milliards d'euros) anticipés par le Fonds monétaire international (FMI) pour 2016. Les recettes liées au pétrole, quant à elles, devraient cette année s'élever à 478,6 milliards de francs CFA (727,5 millions d'euros).
De plus, les dépenses en capital ont été fortement amputées en glissement annuel pour passer de 562 milliards de francs CFA (854,2 millions d'euros) en 2016 à 372 milliards de francs CFA (565,4 millions d'euros) en 2017. Les dépenses courantes, quant à elles, ont été réduites de 185,6 milliards de francs CFA (282,9 millions d'euros) pour s'établir à 1 400 milliards de dollars (2,1 milliards d'euros).
Le Gabon compte également faire des économies au niveau de la masse salariale publique et prévoit d’y consacrer cette année 712 milliards de francs CFA (1 milliard d'euros) au lieu de 732,2 milliards de francs CFA (1,1 milliard d'euros).
Le Gabon a arrêté son budget conformément aux recommandations du FMI. Ce dernier a anticipé une croissance de 4,5 % pour le Gabon en 2017, soit un taux fortement supérieur à la moyenne de 2,9 % prévue dans les autres pays d’Afrique subsaharienne.
Une dette qui s’alourdit
Au Gabon, la dette publique s'est fortement alourdie depuis 2008 en raison d'une hausse des dépenses. Par exemple, en 2015, le ratio dette publique/PIB avait atteint les 44 %, contre 22 % en 2008. Selon les dernières données du gouvernement, lors du premier trimestre 2016, la dette publique s'établissait à 3 250 milliards de francs CFA (4,9 milliards d'euros), et la dette extérieure représentait 88 % du total de la dette publique.
Le Gabon dépend fortement des marchés financiers internationaux, qui représentaient 45 % de la dette extérieure, soit 1 290 milliards de francs CFA (1,96 milliard de dollars). La dette s'est également accentuée au cours du deuxième semestre de 2016 en raison de la hausse des taux d'intérêt sur les marchés secondaires.
Entre 2007 et 2015, le Gabon a levé 3 milliards de dollars sur le marché des euro-obligations. Ainsi, après le Ghana, le Gabon est le pays d'Afrique subsaharienne à avoir levé le plus de fonds sur ce marché. Compte tenu du renforcement récent du dollar américain, le Gabon est aussi exposé à la hausse des prix des euro-obligations. Le principal remboursement de l'euro-obligation d'un milliard de dollars émise en 2007 devrait être effectué cette année.
Néanmoins, le niveau d'endettement du Gabon demeure bien en-deçà du plafond fixé à 70 % par la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) en 2001.
Des réformes fiscales en cours
Afin d'augmenter ses sources de revenus, le Gabon mise cette année sur des réformes fiscales. Par conséquent, une taxe de 0,5 % sur les entreprises et les particuliers a été adoptée afin de financer les programmes de formation destinés aux chômeurs ainsi qu'une taxe indirecte de 1 % à la consommation dans le but de soutenir les programmes sociaux destinés aux personnes gagnant moins de 150 000 francs CFA (228 euros) par mois, aux étudiants et aux réfugiés. La contribution spéciale de solidarité (CSS) vient remplacer la taxe de 10 % imposée sur les bénéfices des opérateurs de télécommunication et celle de 1,5 % imposée sur les envois de fonds.
De plus, une taxe de 2 % sera ajoutée à la facture d’eau et d’électricité des particuliers et des foyers afin de financer le budget des collectivités locales.
Les signes d’une reprise
Cette année, les recettes liées aux produits du pétrole devraient chuter d’environ 13 % (elles s’établissaient à 548 milliards de francs CFA/835,4 millions d’euros en 2016). Toutefois, le gouvernement espère ressentir au cours des prochaines années les conséquences de l’accord signé en décembre dernier entre les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les pays non membres. Cet accord, le premier du genre en 15 ans, vise à réduire le surplus de production et à soutenir les prix. En outre, il a fait bondir les cours du brut au cours des jours suivant sa signature, avec un prix du baril atteignant les 57 dollars.
Des efforts de diversification
La hausse des cours du brut renforcera très certainement les exportations. Toutefois, le gouvernement cherche à dynamiser l’industrie des hydrocarbures en aval afin d’être plus compétitif sur le marché. Ainsi, l’année dernière, la Gabon Oil Company a annoncé la création d’une société en joint-venture avec Samsung pour construire une deuxième raffinerie dans le pays. Celle-ci sera située dans la zone économique de Port Gentil et sa valeur s’élèvera à 700 milliards de francs CFA (1,1 milliard d’euros).
Afin de répondre aux besoins du marché local, la nouvelle raffinerie produira 50 000 barils par jour. Sa capacité dépassera nettement celle de la raffinerie de la Sogara, dont la construction remonte à 1967 et dont la production atteint seulement 20 000 barils par jour.
Le gouvernement accorde également la priorité aux secteurs non pétroliers clés qui ont été qualifiés de porteurs, selon le Plan stratégique Gabon émergent, mis en place en 2011.
D’après les prévisions du FMI, les activités non liées au pétrole, telles que l’industrie du bois, l’agro-industrie et le secteur bancaire, devraient connaître une croissance de 6,6 % cette année, soit deux points de pourcentage de plus que le reste des secteurs de l’économie. Suite à un décret voté en juillet 2016, tout bois destiné à l’exportation doit être séché, une mesure qui, selon le gouvernement, devrait aider le Gabon à afficher de meilleurs résultats économiques. En effet, le séchage permet d’alléger le bois, le rend plus résistant et accroît sa valeur marchande. Grâce à ces nouvelles restrictions, le gouvernement espère accroître de 20 % les recettes issues des exportations des produits du bois.
Gabon looks to tax reforms and non-oil growth to boost revenues
En Français
Approved by Parliament on January 10, Gabon’s budget for 2017 seeks to pare back spending, maintain stable monetary conditions and engender economic diversification.
The budget caps total spending for this year at CFA2.47trn (€3.8bn), a 5.7% decrease on last year. This readjustment comes despite the Gabon government expecting revenue to hit CFA1.85trn (€2.8bn) in 2017 – a 10% increase on the IMF’s 2016 forecast of CFA1.68trn (€2.6bn). Income from oil is expected to total CFA478.6bn (€727.5m) this year.
Meanwhile, capital spending will be significantly reduced year-on-year, from CFA562bn (€854.2m) in 2016 to CFA372bn (€565.4m) this year, while current spending will also be scaled back by CFA185.6bn (€282.9m) to CFA1.4trn (€2.1bn).
Savings will also be made from the public wage bill, which is to be cut from CFA732.2bn (€1.1bn) to CFA712bn (€1bn) this year.
Gabon’s budget was based on recommendations made by the IMF, which has forecast growth of 4.5% for Gabon in 2017, well above the 2.9% projected for the broader sub-Saharan African region.
Rising debt
The level of public debt in Gabon has increased significantly since 2008, driven up by higher spending. In 2015 the debt-to-GDP ratio reached 44%, up from 22% in 2008. Government data covering the first quarter of 2016 – the most recent figures available – put public debt at CFA3.25trn (€4.9bn), of which 88% was external debt.
Gabon also has a heavy reliance on the international financial markets, which at CFA1.29trn (€1.96bn) made up 45% of the country’s external debt. The cost of debt also rose over the second half of 2016 due to hikes in interest rates on the secondary markets.
Having tapped the eurobond market for $3bn between 2007 and 2015 – the second highest amount in sub-Saharan Africa after Ghana – Gabon is also vulnerable to rising eurobond prices due to the recent strength of the US dollar. The principal repayment for the $1bn eurobond launched in 2007 is set to kick in this year.
Nonetheless, Gabon’s indebtedness remains well below the 70% ceiling ratio set by CEMAC in 2001.
Tax reforms in the pipeline
Key to broadening Gabon’s revenue streams this year are tax reforms. These include the introduction of a 0.5% tax on corporations and individuals, which is aimed at funding training programmes for the unemployed, as well as a 1% indirect tax on consumption, which is set to support welfare programmes for those with a monthly income of less than CFA150,000 (€229), students and refugees. The CSS replaces a 10% tax on the profits of telecoms operators and a 1.5% tax on remittances.
In addition, a 2% tax will be levied on individuals and households for water and electricity consumption to help fund local government spending.
Signs of a rebound
With oil income projected to decrease by around 13% from the CFA548bn (€835.4m) registered last year, the government will be hoping that an agreement signed in December between the Organisation of the Petroleum Exporting Countries (OPEC) and non-OPEC producers to cut output and end the oil downturn proves beneficial over time. Oil prices rose to $57 per barrel within days of the landmark agreement, which marked the first deal between members of OPEC and non-members for 15 years.
Diversification efforts
While higher crude prices would certainly boost export revenues, to offset future losses the government is moving to develop its downstream hydrocarbons industry to compete more effectively with other producers. To this end, the Gabon Oil Company last year announced a joint venture with Samsung for the construction of a CFA700bn (€1.1bn) refinery in the economic zone of Port Gentil.
In a bid to supply the domestic market, the refinery will have a capacity of 50,000 barrels per day (bpd), well above the current output of 20,000 bpd at the country’s sole refinery, Sogara, built in 1967.
Authorities are also targeting growth in key non-oil sectors, which were initially identified as ripe for development under the Emerging Gabon Strategic Plan, introduced in 2011.
The IMF expects growth from non-oil activities like wood-processing, agribusiness and banking to reach 6.6% this year, more than two percentage points higher than its forecasts for the broader economy. A decree passed in July 2016 to dry wood prior to exporting could help achieve Gabon fulfill these expectations. Drying wood reduces the shipping weight of timber products, improves their sustainability and increases their market value. The measure aims at increasing revenues from wood product export by 20%.