Gabon : Le transport routier prend de la vitesse

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Le 7 septembre, le Gabon a lancé des travaux de réaménagement d’un tronçon clé du principal axe routier nord-sud de la capitale, qui traverse le quartier Glass et s’étend du marché d’Oloumi à l’échangeur de l’autoroute Lalala dans la banlieue de Libreville. Il s’agit là de la première étape d’un vaste programme de régénération urbaine conçu et mis en œuvre par l’Agence Nationale des Grands Travaux (ANGT) et qui a pour objectif de réduire les embouteillages à Libreville et à Owendo, ceux-ci ayant constitué un frein à la croissance économique du pays.

Le projet de développement routier prévoit la réfection de la chaussée et son élargissement à 2 voies dans les deux sens, mais aussi l’ajout d’espaces verts en bordure de route, des trottoirs et des arrêts de bus pour le projet de réseau de bus de Libreville. Une fois terminée, la rénovation devrait permettre une circulation plus fluide à travers Glass, un quartier industriel et commercial de Libreville, et améliorer les temps de trajet entre la capitale et Owendo, le principal port du pays. Une équipe de planification urbaine de l’ANGT effectue des études topographiques sur ce segment depuis novembre 2011. L’ANGT avait initialement prévu la fin des travaux pour la fin de l’année 2012 mais cette date reste à confirmer.

L’objectif final du projet de transport urbain de l’ANGT est la création d’un réseau routier plus efficace pour la capitale à travers la construction de routes ou la rénovation de routes existantes, avec notamment l’ajout de trois voies de contournement nord-sud et une série de routes d’accès en provenance de la côte. Les études préliminaires ont été achevées en 2012 et l’ANGT table sur une livraison des cinq voies d’accès 2x2 voies, d’une longueur totale de 25 kms, entre 2013 et 2015.

Ce projet de transport urbain fait à son tour partie d’un programme plus vaste de restructuration du réseau routier national. En plus du Programme Routier, lancé en 2009 grâce à des financements de la Banque Africaine de Développement (BAD) dans le but d’élargir et de terminer l’artère nationale qui relie le Gabon au Cameroun au Nord et à la République du Congo au Sud, le Plan Directeur National d’Infrastructures de 2012 comprend de nombreux projets de construction routière dans le pays tout entier.

Sous la direction de l’ANGT, ces projets portent essentiellement sur le développement des infrastructures de transport le long des corridors où se concentrent la majorité de la population, des ressources et de l’activité économique du pays et comprennent des travaux d’expansion et de rénovation de la Route Nationale 1 (RN1) et de la RN3, ce qui améliorera la connectivité des zones clés de l’industrie minière et forestière et du secteur agricole et accélèrera les liaisons de transport.

Dans le cadre de cette politique de nouvelles liaisons routières et d’expansion, citons également une troisième initiative, à savoir le corridor stratégique de transport entre la voie ferrée est-ouest du Transgabonais et le gisement de fer de Belinga dans l’Ogooué-Ivindo, au nord-est du pays. Le gisement de Belinga renferme des réserves estimées à un milliard de tonnes et pourrait attirer d’importants investissements étrangers lorsque son exploitation débutera. Un accès routier insuffisant aura cependant pour effet de limiter la croissance du projet sur le court terme.

Les entreprises et institutions financières étrangères jouent un rôle capital, tant au niveau technique que financier, dans la réalisation des ambitieux projets du Gabon dans le secteur du transport. Henri Ohayon, Directeur Général de l’ANGT, a indiqué en juin que le gouvernement et l’ANGT espéraient générer 6 milliards de dollars d’investissement dans les infrastructures routières d’ici 2016.

Une grande partie de ces financements devrait provenir d’investissements directs étrangers (IDE) et d’aides étrangères, bien que le gouvernement n’ait pas donné de détails sur ses attentes en matière de partenariat public-privé. Lors du lancement du Plan Directeur, des responsables de l’ANGT avaient noté qu’un grand nombre d’instruments seraient déployés pour encourager les financements privés et internationaux, notamment des partenariats public-privé, des IDE, des prêts d’institutions financières internationales et des contrats de type construction-exploitation-transfert.

La BAD, qui est le principal partenaire du Programme Routier, ainsi que l’Agence Française de Développement, la Banque Mondiale et la Banque Interaméricaine de Développement ont pris part dans le financement des travaux routiers. Les entreprises étrangères ont également joué un rôle capital dans les travaux routiers effectués jusqu’à présent. Les entreprises de BTP européennes, en particulier françaises et espagnoles, sont présentes sur le marché depuis déjà un moment et, ces dernières années, des entreprises chinoises ont intensifié leur présence au Gabon.

Les sociétés chinoises CCCC (China Communications Construction Company), SinoHydro et COVEC (China Overseas Engineering Corporation) ont décroché les contrats des trois sections du Programme Routier qui devraient être livrées d’ici la fin de l’année.

Le lancement de projets tels que la rénovation du réseau routier urbain et l’amélioration de la principale voie rapide qui relie le pays d’est en ouest, devrait avoir un impact considérable sur la croissance économique en augmentant l’efficacité du transport entre d’un côté les zones de production à l’intérieur et de l’autre la population et les centres de traitement et d’exportation sur la côte. Étant donné le manque de main d’œuvre locale qualifiée et les sommes considérables nécessaires au financement des projets, l’objectif du Gabon de créer un réseau routier efficace s’inscrit sur le moyen à long terme. Mais avec une volonté politique forte et la mise en place d’un cadre d’investissement et de gestion de projet solide, les années à venir réservent de nombreuses opportunités pour les entreprises étrangères.

 

Gabon: Accelerating road transport

En Français

On September 7, Gabon launched development work on a key segment of the capital’s primary north-south axis, passing through the Glass district from the Oloumi market to the Lalala highway interchange on the outskirts of Libreville. The project is the first step in a broad urban regeneration effort designed and implemented by the National Agency for Public Works (Agence Nationale des Grands Travaux, ANGT) to address transport blockages in Libreville and Owendo, which have hindered economic growth.

Under the road development project, the Glass segment will be widened and repaved to two lanes in both directions, and roadside green spaces, sidewalks and bus stops for the planned Libreville bus network will be added. Once complete, the renovation will ease circulation through Glass, an industrial and commercial neighbourhood of Libreville, and speed up travel times between the capital and the country’s primary port at Owendo. An ANGT urban planning team has been conducting topographical studies of this section since November 2011. The ANGT originally projected that construction would be complete by the end of 2012, but this remains to be confirmed.

Ultimately, the ANGT’s urban transport project aims to create a more efficient road network in the capital through construction or renovation of existing roads, including the addition of three north-south ring roads and a series of feeder roads leading outward from the coast. Project studies were completed in 2012, and the ANGT expects that work on the five dual-carriageway feeder roads, with a total distance of 25 km, will be completed between 2013 and 2015.

The urban transport project is, in turn, part of a broader effort to overhaul the national road network. In addition to the Programme Routier, which was launched in 2009 with funding from the African Development Bank (AfDB) to widen and complete the national artery connecting Gabon to Cameroon in the north and the Republic of the Congo in the south, the 2012 National Infrastructure Master Plan includes a number of road construction projects nationwide.

Under ANGT direction, these projects focus on developing transport infrastructure along corridors with the highest concentration of population, resources and economic activity, including expansion and renovation works on the Route National 1 (RN1) and the RN3, which will improve connectivity to key mining, forestry and agricultural zones, as well as speed up transport links.

A third strategic transport corridor set for new road links and expansion efforts lies between the east-west Transgabonais railway route and the Belinga iron ore deposit in the north-eastern Ogooué-Ivindo province. The Belinga deposit contains an estimated 1bn tonnes of reserves and could serve as an important driver of foreign exchange once it enters into production. However, insufficient road access will limit project growth in the short term.

Foreign companies and financial institutions have a critical technical and financial role to play in realising Gabon’s ambitious transport plans. In June, Henri Ohayon, the director-general of ANGT, indicated that the government and the ANGT aim to generate $6bn in investment in road infrastructure by 2016.

Much of this financing is expected to come from foreign direct investment (FDI) and assistance, although the government has not provided specific public-private expectations. ANGT officials noted at the launch of the master plan that private and international financing will be encouraged through a variety of instruments, including public-private partnerships, FDI, loans from international financial institutions, and build-operate-transfer concessions.

Financing for road construction has already been contributed by the AfDB, the primary partner in the Programme Routier, as well as the French Development Agency, the World Bank and the Inter-American Bank. Foreign companies have also played a major role in the roadwork done thus far. European construction firms, particularly those from France and Spain, have been present on the market for some time, and Chinese companies have been taking on more business in recent years.

Chinese firms China Communications Construction Company (CCCC), SinoHydro and the China Overseas Engineering Corporation (COVEC) secured the contracts for the three segments of the Programme Routier scheduled to wrap up later this year.

The launch of projects, such as the urban road upgrade and improvement of the primary east-west highway, should have a considerable impact on economic growth by providing more efficient transport between production zones in the interior and population, processing and export centres on the coast. Given the lack of a local, trained workforce and the considerable amount of funding needed, Gabon’s goal of creating an efficient road network is one for the medium- to-long term. However, with strong political will and a solid investment and project management framework in place, this will create numerous opportunities for foreign companies in the coming years.

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