In English
Une nouvelle réglementation dans le domaine des assurances, ainsi qu'une augmentation de l'activité dans le secteur agricole en Afrique de l'ouest, pourraient ouvrir la voie aux fournisseurs de microassurance sur un marché encore largement inexploité.
La nouvelle réglementation, adoptée en avril 2012 par la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA), a pour objectif de promouvoir le développement de la microassurance parmi les pays membres en créant des mesures incitatives pour les investisseurs. La CIMA espère aussi que cette nouvelle réglementation contribuera à accroître la notoriété des produits d'assurance auprès des consommateurs, car celle-ci est d'un faible niveau actuellement.
Le terme 'microassurance' désigne les polices d'assurance moins onéreuses destinées aux populations à faible revenu. Les nouvelles mesures donneront accès aux assurances vie et non vie. Ces dernières fourniront une couverture pour des risques bien définis, comme les risques agricoles, avec une protection contre les pertes de récolte et les imprévus climatiques. Ces polices d'assurance répondent à un double objectif : protéger les consommateurs qui n'auraient autrement pas les moyens de se payer une police d'assurance, et développer la notoriété et la compréhension de la notion d'assurance parmi des populations qui ne connaissent pas les produits et services existants.
La nouvelle réglementation a établi une somme maximale de 3 500 francs CFA (5,34 euros) de prime mensuelle de microassurance, qui sera adaptée pour chaque pays au fur et à mesure que ce type d'assurance se développera parmi les pays membres. Ce montant est de 25 % inférieur à la prime moyenne mensuelle des polices d'assurance conventionnelles au Gabon, qui s'élevait à 4 632 francs CFA (7,06 euros) en 2012.
Dans le cadre de la nouvelle réglementation, les compagnies d'assurance actuelles et d'autres entités telles les ONG et les groupes de microfinance seront habilités à proposer des polices de microassurance dans les pays membres de la CIMA. Les sociétés de microassurance devront détenir une capitalisation minimale de 500 millions de francs CFA (762 000 euros) pour pouvoir lancer leurs activités. Les demandes d'indemnisation devront être traitées dans un délai raisonnable. Pour les assurances vie, les nouvelles règles précisent que le capital doit être versé dans les 10 jours suivant le décès.
La réglementation oblige aussi tous les microassureurs à publier leurs principaux indicateurs de performance, qui ont été définis par le 'Microinsurance Network', une organisation internationale de promotion et de développement des produits d'assurance pour les populations à faible revenu. Les indicateurs comprennent les ratios de croissance et de dette, ainsi que les délais de traitement des demandes d'indemnisation.
Bien que le Gabon soit maintenant considéré comme un pays à revenus moyens -supérieurs par la Banque mondiale, la proportion de la population qui n'est pas assurée, les disparités de revenus et la croissance économique du pays en font une destination attractive pour les sociétés de microassurance. Le taux de pénétration de l'assurance au Gabon était de seulement 1,3 % du PIB en 2010, ce qui est légèrement au-dessus de la moyenne régionale de 1 % mais largement derrière le poids lourd du continent, l'Afrique du Sud, où le taux s'établit à 16 %.
Le faible taux de pénétration de l'assurance au Gabon au regard de son niveau relativement élevé de revenus peut être attribué à divers facteurs. La méconnaissance de la population concernant la notion d'assurance est la principale raison, suivie par la mauvaise réputation des assureurs. Les primes moyennes sont élevées, et donc inabordables pour une large partie de la population, ce qui a aussi eu un effet dissuasif.
L'agriculture est l'un des secteurs pour lesquels la microassurance pourrait avoir l'impact économique le plus significatif. En effet, actuellement soit les exploitants ignorent les bénéfices d'une assurance, soit ils ne sont pas en mesure de payer les primes. Ceci s'inscrirait dans la politique économique du gouvernement, qui a fixé des objectifs de croissance pour le secteur agricole et de baisse pour les importations alimentaires dans le Projet de développement et d'investissement agricole au Gabon (PRODIAG).
L'amélioration des techniques de production et de culture, couplée à cette croissance anticipée du secteur agricole, aboutirait à une augmentation du nombre d'agriculteurs travaillant à leur compte, ce qui devrait par conséquent fournir davantage de clients potentiels aux sociétés de microassurance. D'autres produits, comme les assurances vie, pourraient voir leur popularité augmenter avec le niveau de vie.
Bien que les sociétés spécialisées dans la microassurance aient accès au marché, il est probable que les compagnies d'assurance bien établies seront les premières à proposer des polices 'low cost'. Huit compagnies d'assurance opèrent au Gabon, dont six sont des filiales de sociétés étrangères, y compris le géant français Axa.
Selon le rapport 2012 de la société de conseil Accenture, le secteur de la microassurance peut se révéler profitable pour les assureurs conventionnels, bien qu'il requiert peut-être des partenaires locaux et des systèmes de distribution innovants. Quoiqu'il en soit, l'opportunité de toucher un marché important et encore inexploité pourrait s'avérer attractive, en particulier pour les entreprises capables de guider leurs consommateurs vers des produits plus conventionnels au fur et à mesure que leurs revenus augmentent. De fait, en fournissant une couverture abordable, le secteur de la microassurance pourrait jouer un rôle d'initiation aux bénéfices qu'offre une police d'assurance, et ainsi ouvrir la voie à un plus fort niveau de souscriptions à des assurances traditionnelles, et donc développer le secteur des assurances dans son ensemble.
Gabon: Microinsurance poised to make its mark
En Français
New regional insurance regulations, alongside a rise in activity in the agricultural sector, could pave the way for microinsurance providers to push into an as yet untapped market.
The new regulations, introduced in April 2012 by the Inter-African Conference on Insurance Markets (Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances, CIMA), are aimed at promoting the growth of microinsurance in member states by creating incentives for investors. CIMA also hopes they will help increase consumer awareness of insurance products, something that is lacking throughout most of the continent.
Microinsurance is a term applied to more affordable insurance policies that provide coverage for lower-income populations. Under the new scheme, both life and non-life policies will be allowed, with the latter including coverage for very specific segments, such as agricultural risks which hedge against harvest losses or climate volatility. These policies fulfil a twofold purpose of providing protection for customers who would otherwise be unable to afford cover, while helping to promote an awareness and understanding of insurance among populations largely unacquainted with the services and products available.
The new regulations set a maximum of CFA3500 (€5.34) per month for microinsurance premiums, which will be adjusted on a country-by-country basis as the segment grows within the conference’s member states. This figure is about 25% less than the average monthly premium for conventional insurance in Gabon, which stood at CFA4632 (€7.06) in 2012.
Under the regulations, existing insurance companies, together with non-insurance entities including NGOs and microfinance groups, will be authorised to offer microinsurance plans in CIMA countries. Non-conventional insurers will be required to have minimum capitalisation of CFA500m (€762,000) to begin operating. Claims will also have to be processed in a timely manner. For life services, the new rules specify that savings must be transferred within 10 days of death.
The regulations also oblige all microinsurers to report key performance indicators, which have been defined by the Microinsurance Network, a global organisation that promotes the development of insurance products for low-income communities. The indicators include both growth and debt ratios, alongside average claim-handling times.
While Gabon is now considered an upper-middle-income country by the World Bank, its largely uninsured population, income disparity and growing economy make it an attractive destination for microinsurance firms. Insurance penetration in Gabon stood at just 1.3% of GDP in 2010, only slightly above the regional average of 1% but far behind continental heavyweight South Africa at 16%.
Gabon’s low rate of insurance penetration against its relatively high regional income can be attributed to a number of factors. A lack of awareness of insurance leads the way, followed by a widespread negative perception of insurers. High average premiums, which render policies inaccessible to many locals, have also played a part in preventing take-up.
One area in which microinsurance could have a significant economic impact is agriculture, with many farmers either unaware of the benefits of insurance or unable to pay premiums. This would be in line with the government’s broader economic policies, which have targeted growth in the agricultural sector and a reduction in food imports through the Gabonese Agricultural Development and Investment Project (Projet de Développement et d’Investissement Agricole au Gabon).
Assuming improved cultivation and production techniques accompany the anticipated expansion of the agriculture sector, the result will likely be a larger number of self-employed farmers, which in turn will provide a greater pool of potential customers for microinsurance firms. Other offerings, such as life insurance, could prove to be popular as incomes continue to rise.
While the market will be open to entrants that specialise in microinsurance, it is expected that established insurers will be the first to provide the new low-cost policies. There are eight providers operating in Gabon, six of which are subsidiaries of foreign players, including French giant Axa.
According to a 2012 report from global consultancy Accenture, microinsurance has the potential to be profitable for conventional carriers, although it may require local partners and innovative distribution methods. Nevertheless, the opportunity to reach a sizeable and largely untapped market may prove attractive, particularly if firms are able to transition customers to conventional products as they move up the income ladder. Indeed, by providing affordable coverage, the microinsurance segment could play a part in raising awareness of the benefits that having cover provides, paving the way for greater take-up of conventional insurance offerings and driving growth across the industry.