Gabon: L’or, nouveau pilier de l’industrie minière

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Les richesses naturelles du Gabon ne se limitent pas au bois, au pétrole et aux minerais. Bien que l’industrie minière soit principalement centrée sur l’exploitation du manganèse, les travaux d’exploration de l’or et du fer devraient contribuer à diversifier le secteur.

Le sous-sol gabonais est riche en ressources minérales diverses ; on recense plus de 900 sites, qui sont pour la plupart non exploités. Jusqu’en 2012, la société marocaine Managem, qui opère dans le site de Bakoudou, près de Bakoumba, était la seule compagnie à extraire de l’or dans l’ensemble du pays. Ces projets d’exploitation sont menés dans le cadre d’une coentreprise entre l’Etat gabonais et Managem qui détiennent respectivement 25% et 75% des parts. Selon les estimations, le site de Bakoudou recèle, à lui seul, près de 1.7 tonne de réserves d’or.

Managem a lancé ses travaux d’exploitation en janvier 2012. La capacité de production s’établissait à 1 400 kilos d’or par an et la société comptait produire des lingots, dont la pureté en or oscille entre 93 et 97 %. Alors que les activités n’en sont qu’à leur phase initiale, Managem n’a produit, au cours de la première année, que 600 kilos d’or, soit une production qui se situe bien en deçà des objectifs visés, mais qui dépasse largement les taux, qui reposaient sur une production principalement artisanale, jusqu’alors enregistrés. En août 2012, la société a annoncé qu’elle doublerait, à compter de janvier 2013, sa production d’or au Gabon pour atteindre environ 100 kilos par mois.

Plusieurs autres sociétés cherchent actuellement à profiter de la manne aurifère. Par exemple, en 2012, la compagnie d’exploration régionale Goldstone a déménagé au Gabon après avoir obtenu des licences d'exploration dans les sites d’Oyem et de Ngoutou. L’exploration a débuté à Oyem, dans le nord du pays, en juillet dernier et s’inscrit dans le cadre d’un programme de forage de 3 000 mètres pour tester la zone principale de minéralisation. A compter du premier trimestre de 2013, neuf forages ont été réalisés sur le site ; les deux premiers forages ont révélé la présence d’or et la teneur s’élevait à 9.5 grammes par tonne métrique sur une zone de 120 mètres de large, selon les rapports de la compagnie.

Les travaux d’exploration à Oyem laissent présager un avenir prometteur pour le secteur minier gabonais, d’après le directeur des explorations chez Goldstone Hendrik Schloemann en charge du projet. « Les résultats de ce programme de forage de reconnaissance à petite échelle sont très positifs dans la mesure où ils confirment une forte minéralisation aurifère sur 15 km », a-t-il déclaré au mois de février dernier.

Malgré le retrait de leur partenaire AngloGold Ashanti avec lequel elles avaient signé une coentreprise, la société canadienne Silver Bull Resources et sa filiale Dome Ventures exécutent des travaux d’exploration le long de la rivière Ogooué ainsi qu’à proximité de la ville de Mevang en plus d’avoir récemment confirmé leur désir de renouveler leur licence d’exploration.

L’or n’est pas le seul minerai à susciter de plus en plus de convoitises. En effet, on constate un regain d’activité dans l’industrie du fer et les sociétés internationales sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers le Gabon. L’exploitation du fer s’est longtemps concentrée aux alentours du gisement de Belinga, qui est considéré comme l'un des plus grands gisements au monde jamais exploité – les réserves de minerai de fer de grande qualité y sont estimées à un milliard de tonnes. Toutefois, malgré son potentiel, le gisement demeure inexploité. En 2007, Comibel, une filiale de la société chinoise CMEC, a signé un contrat en vue d’exploiter le gisement, mais le contrat a été suspendu par le gouvernement gabonais en décembre 2011 en raison d’un manque d’activité sur le site.

Le gouvernement serait toujours en contact avec CMEC afin de permettre la poursuite du projet. Toutefois, selon la presse, l’Etat gabonais aurait également essayé de tendre la main à d’autres investisseurs éventuels. « Les pourparlers se poursuivent. Nous n’avons pas coupé les ponts [avec CMEC], et nous ne leur avons pas dit de renoncer au projet, a déclaré Désiré Guedon, ministre délégué à l’Economie, en mars dernier. Cependant, nous les avons invités à réviser leur dossier. Ils sont toujours intéressés par le projet et nous n’avons toujours pas sélectionné nos partenaires. »

D’autres projets d’exploitation du fer sont en cours. En août dernier, la société australienne Volta Mining a obtenu deux licences d’exploration sur une superficie totale de 3 922 km² dans une zone dénommée Mbombo, située non loin du gisement de fer de Belinga. A l’heure actuelle, Volta Mining compte parmi les sociétés qui détiennent le plus grand nombre de permis d’exploration du fer en Afrique de l’Ouest ; ses licences portent sur une superficie de 5 740 km².

Une autre entreprise australienne, Waratah, a annoncé, à la mi-mai, qu’elle concentrerait ses efforts sur le Gabon, au détriment de la République du Congo. Waratah détient une licence d’exploration dans une zone dénommée « Fer-Mekambo-Est », qui jouxte la zone d’exploration de Youkou sous son contrôle, en République du Congo. La société a également déclaré qu’elle céderait ses investissements en République du Congo, afin de se focaliser sur ses actifs au Gabon.

« D’un point de vue stratégique, le Congo ne répond plus aux attentes de Waratah et ne correspond pas à nos nouvelles activités menées au Gabon, a déclaré le directeur général de Waratah, à la presse locale en mai dernier. Nous demeurons extrêmement optimistes quant au potentiel des licences gabonaises et publierons les résultats des essais métallurgiques, au cours du prochain trimestre. »

Au Gabon, l’industrie minière jouit d’une croissance rapide encourageante. Cette tendance ne limitera certes pas la lourde dépendance du pays envers les recettes provenant des matières premières, mais elle réduira son exposition aux chocs liés aux prix de l’or noir. Malgré les quelques défis rencontrés avec l’exploitation du gisement de Belinga, qui est certainement l’un des gisements les plus rentables, le secteur du minerai de fer devrait connaître une forte croissance dès la signature d’un nouveau contrat. Les découvertes dans le secteur de l’or devraient, elles aussi, stimuler l’industrie.

 

Gabon: Striking gold in the mining sector

En Français

Gabon’s natural wealth extends well beyond timber and oil into minerals, and while manganese has traditionally been the mainstay of the mining sector, gold and iron ore projects are helping diversify output.

Gabon has a vast array of mineral resources, with more than 900 recorded occurrences, but much of it is unexploited. Until 2012 there was only one company extracting gold in Gabon, Morocco-based Managem, which operates the Bakoudou site near Bakoumba in a 75:25 joint venture with the Gabonese government. Bakoudou is estimated to have around 1.7m tonnes of gold reserves.

Managem’s extracting plant opened in January 2012 with a capacity of 1400 kg per year, producing gold bars with between 93% and 97% gold content. However, as the company has been largely in the exploratory phase, production in its first year was well below capacity, at around 600 kg per year, although this outstripped the previous levels of largely artisanal production. In August 2012 the company announced it would double its gold production in Gabon from January of this year, with output expected to reach around 100 kg per month.

There are a number of other firms currently looking to tap into the seams. In 2012 regional exploration company GoldStone moved into Gabon, having gained permits to perform exploration drilling at sites in Oyem and Ngoutou. Drilling in Oyem, which is in the north of the country, commenced last July with a 3000-metre diamond drill programme. As of the first quarter of 2013, nine holes had been made at the site, with the first two yielding gold at a grade of up to 9.5 grams per metric tonne over a 120-metre-wide area, according to reports from the company.

The explorations at Oyem bode well for the mining sector in Gabon, according to GoldStone’s exploration director for the project, Hendrik Schloemann. “The results from this limited reconnaissance drilling programme are very positive as they confirm that this 15-km-long system contains significant gold mineralisation,” he said in a statement in February.

And while it lost one of its joint venture partners in August when AngloGold Ashanti announced its withdrawal, Canada’s Silver Bull Resources, and its subsidiary Dome Ventures, are also carrying out exploration at sites along the Ogooue River and near the town of Mevang, having recently confirmed an intention to renew the exploration licence.

Nor is gold the only mineral receiving increased interest. The iron ore segment is seeing a jump in activity, with more international companies expressing interest in Gabon. Iron mining has long focused around the site at Belinga, which is considered the largest unexploited iron deposit in the world, with an estimated 1bn tonnes of high-grade ore. In spite of its potential, however, the site has remained undeveloped. Comibel, a subsidiary of Chinese firm CMEC, signed a contract to develop Belinga in 2007, but it was suspended by the Gabonese government in December 2011 due to a lack of activity at the site.

The government has reportedly remained in contact with CMEC about continuing the project, but according to press reports has also made tentative contact with other potential investors. “The negotiations are not finished. We haven’t broken with them in the sense that we’ve told them to relinquish it,” Desire Guedon, the deputy minister of economy, said of CMEC in March. “But we’ve asked them to agree to a revision of the shape of the dossier. They’re still interested in the project. We haven’t named our partners yet.”

Other iron ore projects are under way, however, with Australia’s Volta Mining having being granted two exploration licences last August for the 3922-sq-km Mbombo project in the north-east, directly adjacent to Belinga. Volta is currently one of the largest holders of exploratory iron ore licences in West Africa, with grants covering 5740 sq km.

Another Australian firm, Waratah, announced in mid-May that it would be shifting its focus toward Gabon. The company has had an exploration licence for an area called “Fer-Mekambo-Est”, directly adjacent to Waratah’s Youkou exploration area in the Republic of Congo. The company has announced that it will divest its investments in the Republic of Congo, choosing instead to focus on its assets in Gabon.

“The Congo is no longer strategically suitable for Waratah and does not align with our new business focus on Gabon,” the managing director told local media in May. “We remain extremely positive about the potential of our Gabon licences and will be releasing the results of metallurgical tests … during the next quarter.”

That Gabon’s mining industry is growing at such a rapid pace is encouraging, and while it will not reduce the country’s current heavy reliance on commodity revenues, it will reduce exposure to oil-related shocks. Though there have been some difficulties with Belinga, potentially one of the most profitable deposits, the iron ore segment will likely see significant growth once a new contract is established. Discoveries in the gold segment, too, have the potential to propel the sector toward greater profits.

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