Gabon Bilan de l’Année 2015

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En 2015, le Gabon a mis les bouchées doubles pour renforcer la diversification de son économie, parvenant ainsi à limiter l’impact des prix bas du pétrole ; si l’État a dû revoir ses dépenses à la baisse, la croissance s’est tout de même maintenue bien au-dessus des moyennes observées dans les pays développés.

Selon les dernières prévisions du FMI, le pays devrait enregistrer une croissance de 3,5% en 2015, en légère baisse par rapport au chiffre de 5,1% enregistré en 2014. Le PIB devrait atteindre 8 220 milliards de francs CFA (12,5 milliards d’euros), avec des exportations en hausse de 6,78% en glissement annuel.

L’économie gabonaise devrait repartir à la hausse l’an prochain, avec une expansion annuelle de 5,6% en moyenne prévue jusqu’en 2018, toujours d’après le FMI, mais les prix du pétrole qui restent bas sont synonymes d’une certaine incertitude quant aux perspectives du pays sur le moyen terme.

Objectif diversification

Des circonstances extérieures défavorables et la perspective de recettes fiscales à la baisse ont incité le gouvernement gabonais à effectuer des coupes dans le budget national à hauteur de 11,4% en 2015. C’est une décision qui a eu des répercussions notamment sur les flux de trésorerie des petites et moyennes entreprises bénéficiaires de marchés et commandes publics mais qui a fait ressortir le caractère urgent du développement du rôle du secteur privé dans la politique infrastructurelle du Gabon.

En effet, la persistance de prix bas dans le secteur de l’énergie en 2015 a souligné le rôle clé que joue la stratégie de développement à long terme du Gabon, le Plan Stratégique Gabon Émergent (PSGE) dans la réduction de la dépendance du pays aux hydrocarbures et dans l’obtention d’une croissance inclusive d’ici 2025.

C’est à ses ressources naturelles que le Gabon a dû le gros de son développement économique ces dernières années, avec en tête le pétrole, qui a généré plus de la moitié des revenus de l’État et représenté environ 80% des recettes d’exportation. Le bois et le manganèse font également rentrer beaucoup d’argent dans les caisses de l’État.

Lancé en 2010, le PSGE vise à créer 10 axes de développement pour les activités économiques au Gabon par le biais d’investissements à la fois dans les infrastructures et dans les ressources humaines. La stratégie insiste tout particulièrement sur le développement des secteurs de l’industrie et des services, qui devraient recevoir un sérieux coup de pouce grâce au développement de zones économiques spéciales dédiées aux activités agro-industrielles et minières et à l’industrie de transformation du bois.

Selon le FMI, la croissance du PIB réel a tourné autour des 6% au cours des quatre dernières années,  des bons résultats que l’on peut en grande partie attribuer à la hausse des dépenses d’investissement dans le cadre du PSGE, dont l’impact se remarque particulièrement dans des domaines tels que la création de valeur ajoutée – l’industrie du bois a par exemple connu une expansion de 10,5% en termes de PIB réel en 2014 grâce à une filière bois en pleine expansion.

Priorité aux infrastructures

Remédier aux insuffisances en matière d’infrastructures – en particulier en ce qui concerne la production d’électricité et le transport – constitue un aspect essentiel de la politique mise en place par le Gabon afin d’augmenter la part de l’industrie et des services dans l’économie.

En juin, l’État a fait appel aux marchés pour lever des fonds à destination de toute une série de projets, avec le lancement d’un eurobond de 500 millions de dollars, d’une maturité de 10 ans. L’obligation, troisième du genre  pour le pays depuis 2007, a été sursouscrite six fois et vendue à un taux de 6,95%, montrant bien que la dette souveraine n’a rien perdu de son attrait en Afrique, même dans un contexte mondial difficile.

« Cet eurobond est destiné au financement d’infrastructures dans le domaine de l’énergie, de l’eau, de l’éducation et des établissements de santé, » a expliqué le Ministre du Développement Durable, de l’Économie, de la Promotion des Investissements et de la Prospective Régis Immongault à la presse au mois de juin. « [Son succès] marque la confiance des investisseurs dans nos politiques économiques. »

Programme d’électrification

L’augmentation de la capacité de production d’électricité figure en bonne place parmi les préoccupations du gouvernement gabonais qui vise à élargir l’accès à l’électricité à 85% des zones rurales d’ici 2025 et à atteindre l’accès universel d’ici 2035 dans le cadre du PSGE. En 2014, seules 15% des zones rurales avaient l’électricité, selon des estimations gouvernementales.

Mais alors que le programme de développement gabonais se poursuit, il se pourrait bien que l’urbanisation rapide et le relief difficile compliquent la connexion au réseau des derniers habitants concernés.

Selon la Banque Mondiale, la population du Gabon, actuellement au nombre d’1,7 million, augmente à un rythme de 2,3% par an, et si environ 80% des habitants vivent dans les trois principaux centres urbains – Libreville, Port-Gentil, Franceville- une minorité non négligeable réside dans des villages isolés au milieu de la forêt tropicale qui recouvre 85% du territoire gabonais.

Les préoccupations en matière de capacité concernent également les régions qui sont déjà électrifiées dans la mesure où la hausse des activités industrielles, résultat de la politique de diversification de l’économie du pays, a accentué la pression existant sur le réseau national. Les infrastructures électriques existantes ne suffisent déjà plus à satisfaire une demande qui augmente de près de 6% par an.

Dans le cadre du PSGE, le gouvernement espère faire grimper la production d’électricité à 5000 MW d’ici 2016 en construisant une combinaison de centrales fonctionnant au gaz, à l’énergie hydraulique et au gaz naturel. Parmi les projets en cours, on peut citer la centrale hydroélectrique de Ngoulmendjim, d’une capacité de 115 MW, dont la mise en service est prévue pour 2020. La construction de la centrale, qui est située sur le fleuve Komo à l’est de Libreville, reviendrait à environ 250 milliards de francs CFA (381,1 millions d’euros).

Relier les villes

Le Gabon prend également des mesures afin d’améliorer la connectivité entre les villes, insistant en particulier sur la ville de Port-Gentil, le centre gabonais du pétrole, du bois et de l’industrie. Séparée du reste du pays par des bras de mer, des marécages et des rivières, la deuxième ville du pays n’était jusqu’à présent accessible que par voie aérienne et maritime, entrainant des coûts de transport et de logistique considérables. Un projet de construction d’une route de 93 km reliant Port-Gentil et Omboué, pour un montant total de 102 milliards de francs CFA (200,7 millions d’euros), est déjà réalisé pour un cinquième. Cette dernière contribuera à remédier au problème dans les années à venir.

De nouvelles liaisons aériennes, grâce à l’agrandissement de l’aéroport de Port-Gentil, actuellement en travaux pour pouvoir accueillir des gros porteurs, et au lancement prévu de la filiale gabonaise de la compagnie aérienne low-cost Flyafrica.com devraient également améliorer les liaisons intrarégionales à court et moyen terme.

 

 

Gabon Year in Review 2015

En Français

A drive to reinforce diversification efforts limited the impact of low oil prices on Gabon’s economy in 2015, and while the government has had to adjust spending downwards, growth has still ticked along well above the developed-country average.

According to the most recent forecast from the IMF, the country is expected to post growth of 3.5% in 2015, down from 5.1% in 2014. GDP is set to reach CFA8.22trn (€12.5bn), with exports on course to rise by 6.78% year-on-year.

The economy is projected to rally further next year, expanding by an average of 5.6% per annum through to 2018, the fund said, although the continued low price of oil represents a degree of uncertainty in the country’s medium-term outlook.

Targeting a broader economy

External headwinds and the prospect of lower tax revenues prompted the Gabonese government to cut the national budget by 11.4% in 2015. The decision has affected cash flow for small and medium-sized businesses involved in government procurement and contracting in particular, and has highlighted the urgency of expanding the role of the private sector in Gabon’s infrastructure drive.

Indeed, the continuation of weaker energy prices in 2015 underscored the key role that Gabon’s long-term development strategy, the Emerging Gabon Strategic Plan (Plan Stratégique Gabon Emergent, PSGE), is playing in reducing the country’s reliance on hydrocarbons and steering it towards inclusive growth by 2025.

The bulk of Gabon’s economic development in recent years was driven by its natural resources, with oil, the top earner, generating more than half of government’s income and around 80% of export revenues. Timber and manganese are also large contributors to the public coffers.

Launched in 2010, the PSGE aims to create 10 development centres for economic activity in Gabon through a combination of investment in infrastructure and human resources. In particular, the strategy aims to develop the industrial and service sectors of the economy, which are set to receive a boost from the development of special economic zones specialising in agro-industry, mining and wood processing.

According to the IMF, real GDP growth averaged 6% in the four years to 2015 thanks largely to increased capital spending under the PSGE, which has seen particular success in areas such as value addition – the timber industry, for example, grew by 10.5% in real GDP terms in 2014 thanks to increased wood processing.

Infrastructure a priority

Addressing infrastructure shortfalls – particularly in terms of power generation and transport – is an essential part of Gabon’s plans to increase the contribution made by industries and services to the economy.

In June the government turned to the markets to raise funds for a raft of projects, with the launch of a 10-year, $500m eurobond. The bond, which was the country’s third since 2007, was six times oversubscribed and sold at a coupon rate of 6.95%, highlighting the continued appeal – even in a difficult global environment – of Africa’s sovereign debt.

“The eurobond is for infrastructure — energy, water, education and health facilities,” Régis Immongault, the minister of sustainable development, the economy, investment promotion and planning, told media in June. “It’s a strong signal of support for our reforms and economic policies.”

Electrification agenda

Boosting electricity capacity ranks particularly high on the government’s agenda, as it moves to cover 85% of rural areas by 2025 and roll out universal access by 2035 as part of the PSGE. As of 2014, just 15% of rural areas had electricity, according to government estimates.

As Gabon moves ahead with its development programme, fast-paced urbanisation and difficult terrain are likely to complicate last-mile connectivity.

According to the World Bank, Gabon’s population of 1.7m is growing at around 2.3% per year, and while roughly 80% of the country lives in the three main urban centres – Libreville, Port-Gentil and Franceville – a sizeable minority inhabit isolated villages dotted amongst tropical forest, which covers 85% of the country.

Capacity concerns are also present in areas that are already electrified, as an increase in industrial activity, sparked by the country’s push to diversify its economy, has put additional pressure on the national grid. Existing electricity infrastructure is already falling behind rising demand, which is increasing by around 6% per annum.

Under the PSGE, the government hopes to increase generation to 5000 MW by 2016 by constructing a mixture of gas-fired, hydropower and gas-to-power plants. Projects under way include the 115-MW Ngoulmendjim hydroelectric plant, expected to come on-line in 2020. Located on the Komo River, east of Libreville, the plant is reportedly being developed at a cost of around CFA250bn (€381.1m).

Connecting cities

Gabon is also taking steps to improve connectivity between its cities, with a particular focus on Port-Gentil, the country’s petrol, timber and industrial hub. Separated from the rest of the country by inlets, swamps and rivers, Gabon’s second city has traditionally been accessible only by air and sea, which has significantly added to transport and logistics costs. A CFA102bn (€200.7m) project to build a 93-km road linking Port-Gentil with Omboué, already 20% complete, is expected to help address this problem in the coming years.

New air transport links in the form of an expanded Port-Gentil airport, currently being upgraded to accommodate long-haul flights, and the expected launch of a Gabonese arm of the budget airline FlyAfrica.com are also poised to improve intra-regional connectivity in the near to medium term.

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