In English
L'atterrissement du câble sous-marin à fibre optique Africa Coast to Europe (ACE), effectué à la mi-décembre 2012, devrait permettre d'accroître la connectivité pour le secteur balbutiant des TIC gabonaises, dans les deux prochaines années.
Les prix élevés, ainsi qu’une bande passante limitée à 1,2 Gbit/s, ont empêché la majorité des Gabonais d'avoir un accès à l'Internet haut-débit.
Cependant, le gouvernement s'apprête à capitaliser sur l'atterrissement du câble ACE en lançant un ensemble de projets ambitieux pour soutenir la transition vers l'économie numérique d'ici 2016.
Bien qu'atterri, le câble ACE n'est pas encore complètement relié au réseau local, ce qui rend prématurée la décision de l'Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF) de déclarer l'année 2013 l'« année d'Internet au Gabon ». Cependant, une fois que le réseau sera prêt pour la commercialisation, ce qui devrait être le cas début 2014, le câble jouera un rôle essentiel dans le développement de ce secteur, en permettant de tripler la bande passante du pays, qui atteindra 4,9 Gbit/s.
Depuis 2002, le Gabon a accès au câble SAT-3/WASC, mais a été limité par sa capacité totale de seulement 1,2 Gbit/s. Gabon Télécom, l'opérateur historique, détenait un accès exclusif au câble SAT-3 jusqu'à la fin 2012, ce qui a contribué à maintenir des prix élevés pour l'accès à Internet. Cette situation a contraint la majorité du pays à utiliser Internet par satellite via la technologie VSAT, une alternative fiable mais coûteuse.
Par conséquent, le nombre d'utilisateurs d'Internet n'a que faiblement augmenté ces dernières années, malgré le niveau élevé de la demande pour les nouvelles technologies. Il y avait 198 555 internautes en 2012, selon l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), ce qui équivaut à un taux de pénétration de 13 %. Sur ce total, 82 % se connectaient via un mobile, et 13 % avec une ligne fixe. Les 5 % restants utilisent d'autres types de fournisseurs d'accès.
Maintenant que l'atterrissement du câble ACE à Libreville et la pose du câble sous-marin vers Port-Gentil sont finalisés, et les raccordements initiaux sont prêts à être installés, l'ARCEP est en train de développer les conditions et tarifs pour l'accès au câble. Compte tenu du coût important des licences Internet et mobile, les tarifs utilisateurs devraient s'avérer élevés. Cependant, la concurrence pour obtenir de nouveaux clients pourrait contribuer à modérer les prix de vente.
Les opérateurs mobiles ont déjà anticipé l'augmentation de la bande passante et de la concurrence en diminuant les prix de l'accès à Internet. Airtel, le principal opérateur de téléphonie mobile en termes du nombre d'abonnés, a diminué ses tarifs d'accès Internet de 33 % en juillet 2012. Le prix pour un mégaoctet est passé de 150 francs CFA (0,23 euros) à 100 francs CFA (0,15 euros), avec possibilité de se connecter pour la somme de 10 000 francs CFA (15,24 euros) par mois. Gabon Télécom a aussi effectué deux baisses de prix pour tous ses services Internet, y compris l'ADSL fixe et l'accès sur mobile, depuis la mi-2012. Sous sa marque Libertis, Gabon Télécom propose un accès Internet d'1 Mbit pour 300 francs CFA (0,46 euros) et une connexion mensuelle de 500 Mbit/s pour 10 000 francs CFA (15,24 euros).
L'accès à Internet via les portables est le mode de connexion le plus répandu, mais l'utilisation d'Internet pourrait se développer encore davantage avec le lancement de modes d'accès plus rapides. Après un appel d'offres en 2010, qui n'a pas suscité beaucoup d'intérêt, Airtel a obtenu une licence 3G en octobre 2011, pour une commercialisation prévue très prochainement.
Le gouvernement s'active également à développer le réseau terrestre de fibre optique afin d'améliorer la vitesse de connexion en-dehors des grandes villes. Avec l'appui de la Banque mondiale sous la forme d'un prêt de 58 millions de dollars, l'ANINF s'efforce de relier le câble ACE à Franceville, une zone densément peuplée du sud-est du pays. Les travaux pour ce projet devraient commencer avant la fin de l'année 2013. Sur le long-terme, l'ANINF a pour ambition d'étendre le « backbone numérique » jusqu'aux grandes villes de province et aussi jusqu'à un point de connexion internationale à la frontière congolaise.
Il reste encore beaucoup de travail à faire sur le réseau d'infrastructure et le processus d'octroi des licences, qui sont nécessaires pour pleinement lancer le développement du secteur des TIC. Bien que l'« année d'Internet » ait été repoussée au début de l'année 2014, les secteurs publics et privés sont déjà en train de développer des applications technologiques qui apporteront un ensemble de prestations, une fois que la bande passante nationale aura augmenté, ce qui devrait permettre de rapprocher le Gabon de ses objectifs dans le domaine du numérique.
Gabon: Move towards digital economy gains pace
En Français
The landing of the Africa Coast to Europe (ACE) submarine fibre-optic cable, which was completed in mid-December 2012, should pave the way for improved connectivity for Gabon’s limited ICT sector over the next two years.
High prices, alongside a national bandwidth with a 1.2 Gbit/s restriction, have kept access to broadband internet beyond the reach of Gabon’s mainstream market.
However, the government is now preparing to capitalise on the completion of the ACE cable by launching a slate of ambitious projects that will support the transition to a digital economy by 2016.
Although landed, the ACE cable is not yet fully linked to the local backbone, rendering a move by the National Agency for Digital Infrastructure and Frequencies (Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences, ANINF) to declare 2013 the “year of the internet” in Gabon premature. However, once the service is ready for commercial operations, now expected in early 2014, the cable will be instrumental in driving the sector forward by more than tripling national bandwidth to 4.9 Gbit/s.
Since 2002 Gabon has had access to the SAT3/WASC cable but has been limited by its overall capacity of just 1.2 Gbit/s. Gabon Telecom, the historical national telecoms’ operator, held exclusive access to the SAT3 cable until late 2012, which played a part in keeping internet prices high. Such limitations have left much of the country relying on satellite internet through VSAT technology, a reliable but costly alternative.
As a consequence, the number of internet users has only inched up in recent years, despite high demand for new technology. There were 198,555 internet users in 2012, according to the Regulatory Agency for Electronic Communications and Postal Services (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes, ARCEP), equivalent to a penetration rate of 13%. Mobile internet customers make up 82% of the total, while 13% of users subscribe to Gabon Telecom’s fixed-line internet. The remaining 5% are customers of other internet services providers.
With the primary ACE cable landing in Libreville and submarine extension to Port-Gentil already completed, as well as the initial hook-ups ready to go, ARCEP is working to set the conditions and tariffs for cable access. Based on the high cost of internet and mobile telephone licences, it is likely to be expensive. However, competition to win customers could help keep end-user prices down.
Mobile operators are already lowering internet tariffs on the back of an anticipated increase in bandwidth and tougher competition. Airtel, the largest mobile operator in terms of subscriber numbers, moved in July 2012 to drop its mobile internet tariffs by 33%. The price of one megaoctet of usage fell from CFA150 (€0.23) to CFA100 (€0.15), with the possibility to connect for CFA10,000 (€15.24) per month. Gabon Telecom has also introduced two price cuts for all of its internet services since mid-2012, including both fixed ADSL and mobile internet prices. Under its brand Libertis, Gabon Telecom offers 1 Mbit of usage for CFA300 (€0.46) and a month-long 500 Mbit/s connection for CFA10,000 (€15.24).
While mobile devices are already the most popular method of accessing the internet, usage could grow further with the introduction of faster service. After a 2010 bidding round attracted limited interest, a 3G licence was granted to Airtel in October 2011, with services expected to launch commercially in the near future.
The government is also working to extend the land-based fibre-optic network in a bid to improve connection speeds outside major cities. With support from a $58m World Bank loan facility, ANINF is looking to increase the ACE cable’s reach to Franceville, a population hub in the southeast. Work on this segment looks likely to begin before end-2013. In the long term, ANINF aims to extend the “digital backbone” to provincial capitals and also to an international connection point on the Congolese border.
Much work remains to be done to generate the network infrastructure and complete the licensing process needed to fully launch Gabon’s ITC sector. While plans for the “year of the internet” may have been pushed back to early 2014, both the public and private sector sectors are already developing technology applications that will bring a range of benefits once national bandwidth expands, steering Gabon towards its digital goals.