Djibouti veut servir de passerelle commerciale vers l’Afrique de l’Est

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Avec des projets d'infrastructure de plus de 14 milliards de dollars en préparation, notamment une très grande expansion du port, un nouvel aéroport international et 750 km de ligne ferroviaire vers l'Ethiopie, Djibouti cherche à s’imposer en tant que passerelle vers les marchés d'Afrique de l'Est.  

Djibouti gère la majorité du volume des échanges vers l'Ethiopie. L'expansion économique rapide de ce pays engendre un besoin évident pour Djibouti d’accroître sa capacité, en particulier à cause de la concurrence accrue de ports à proximité, comme les infrastructures prévues à Lamu, au Kenya, ou à Berbera, au Somaliland.

Au milieu de l'agitation de la Corne de l'Afrique et du Yémen, Djibouti espère également capitaliser sur la sécurité de ses installations de transport pour desservir les quelques 400 millions de consommateurs enclavés en Afrique de l’Est.

« Même avant Dubaï, Singapour et Hong Kong, les pôles économiques et maritimes de la région étaient Aden et Djibouti » a déclaré aux médias Omar Abubaker Hadi, président de l'Autorité des ports et des Zones Franches de Djibouti (APZFD), en mai dernier. « Nous savons quoi faire pour retrouver notre place. »

Une puissance maritime en expansion

Situées le long du détroit de la Bab al-Mandeb, à l'intersection des principales routes maritimes internationales reliant l'Afrique, l'Asie et l'Europe, les installations de Djibouti servent de principaux ports d'entrée pour environ 90 % du volume des échanges commerciaux de l'Ethiopie. Djibouti ne comptant que 800 000 habitants, servir les 94 millions de personnes du marché éthiopien, qui a connu une croissance de plus de 10 % l'an dernier et devrait augmenter de 8,6 % en 2015 selon les chiffres du FMI, comporte des avantages évidents.

Selon l’APZFD, le nombre de conteneurs qui transitent par les ports du pays a été multiplié par cinq au cours de la dernière décennie, atteignant le chiffre de 830 000. « De plus en plus de compagnies maritimes sont intéressées par Djibouti, nous sommes sur les traces de Dubaï, ou même de Singapour, " a déclaré à la presse Suleiman Ahmed, cadre supérieur du terminal à conteneurs de Doraleh (Doraleh Container Terminal, DCT), en mai.

L’intérêt de la Chine

L'augmentation des activités de l'Afrique de l’Est et le potentiel qu'elle offre pour l'infrastructure de transport de Djibouti ont attiré l'attention de la Chine, qui est fortement impliquée dans la construction et le financement de grands projets d'infrastructure à travers le pays.

Les banques chinoises financent une grande partie des projets d'infrastructure de 14,4 milliards de dollars lancés à Djibouti. Six nouveaux terminaux, chacun axé sur des produits spécifiques comme le pétrole et le gaz, les minéraux et le bétail, viendront s’ajouter aux deux terminaux déjà en opération.

Parmi les projets d'infrastructure proposés figure un investissement conjoint de 590 millions de dollars du Port de Djibouti et de China Merchant Holdings pour optimiser le port multipurpose de Doraleh et le doter de quatre terminaux pour servir toutes sortes de cargaisons et véhicules. Des travaux d’amélioration d’un montant de 64 millions de dollars au Port du Ghoubet sont également en cours, le nouveau terminal devant commencer à gérer les exportations de sel du Lac Assal d'ici la fin de l’année.

A Damerjog, les opérations devraient commencer fin 2016 avec un nouveau terminal pour le bétail qui a coûté 70 millions de dollars. Dans le port de Tadjourah, une nouvelle infrastructure de 160 millions  de dollars se prépare à lancer ses premières opérations d’ici mars pour les marchandises en vrac comme la potasse.

Les nouveaux investissements aideront à renforcer les installations existantes du DCT, une entreprise conjointe entre le gouvernement de Djibouti et l’opérateur portuaire DP World (Emirats arabes unis).

Alors que le financement de ces projets d'infrastructure de grande envergure va augmenter la dette déjà considérable de Djibouti envers la Chine, le gouvernement mise sur de solides dividendes économiques pour rembourser les prêts. Selon les prévisions de l’APZFD, les améliorations portuaires et une nouvelle zone de libre-échange pourraient créer jusqu'à 200 000 emplois, dans un contexte où 50 % des Djiboutiens sont au chômage, selon le FMI.

Un intérêt stratégique

Le gouvernement chinois chercherait également à établir une base militaire permanente à Obock, une ville portuaire du nord de Djibouti, selon les rapports de la presse locale.

La cité-Etat accueille déjà plusieurs bases militaires étrangères, notamment celles des Etats-Unis, de la France et du Japon. En mai, les Etats-Unis ont renouvelé un bail de vingt ans sur le Camp Lemonnier, seul avant-poste permanent du pays sur le continent, pour 70 millions de dollars de frais de location annuels, soit le double du montant de l'accord précédent. Les Etats-Unis auraient également prévu d’investir, sur la durée du nouveau contrat, plus d’1 milliard de dollars pour améliorer la base et les installations qui l’entourent.

 

 

Djibouti to act as trade gateway to East Africa

En Français

With more than $14bn worth of infrastructure projects in the pipeline, including a massive port expansion, a new international airport and a 750-km electrified railway to Ethiopia, Djibouti is looking to build on its status as a gateway to East Africa’s markets. 

Djibouti handles the majority of trade volumes for Ethiopia, and with that country’s rapid economic expansion, there is a clear need for Djibouti to expand capacity, particularly as competition increases from nearby ports, such as Kenya’s planned Lamu installation and the potential development of facilities at Berbera in Somaliland.

Amidst unrest elsewhere in the Horn of Africa and nearby Yemen, Djibouti is also hoping to capitalise on the security of its transport facilities to serve the roughly 400m landlocked consumers of East Africa.

"Even before Dubai, Singapore and Hong Kong, the economic and maritime hubs in the region were Aden and Djibouti," Abubaker Omar Hadi, chairman of the Djibouti Ports and Free Zones Authority (DPFZA), told media in May. "We know what to do to regain our place."

Maritime power on the rise

Located along the Bab al Mandeb Strait at the intersection of key international shipping lanes connecting Africa, Asia and Europe, Djibouti’s facilities serve as the primary ports of entry for roughly 90% of neighbouring Ethiopia’s trade volumes. The benefits of serving the 94m-person Ethiopian market – which saw growth of more than 10% last year and is forecast to expand by 8.6% in 2015, as per IMF figures – for 800,000-person Djibouti are clear.

According to the DPFZA, the number of containers handled at the country’s ports have risen five-fold over the past decade, to 830,000 containers. “More and more shipping lines are interested in Djibouti; we are now making the way to be a Dubai, even Singapore,” Suleiman Ahmed, a senior executive at the Doraleh Container Terminal (DCT), told press in May.

Chinese interest

The increase in East African trade activity – and the potential it offers for Djibouti’s transport infrastructure – has attracted the attention of China, which is heavily involved in the construction and financing of major infrastructure projects in the country.

Chinese banks are financing most of the $14.4bn worth of infrastructure projects taking place in Djibouti, which will see six new docking terminals – each with a focus on specific commodities, including oil and gas, minerals and livestock – adding to the two terminals already in operation.

Among the proposed infrastructure projects is a $590m joint investment by Djibouti Port and China Merchant Holding to upgrade the Doraleh Multipurpose Port to four terminals for handling rolling cargoes and vehicles. A $64m upgrade at the Port of Ghoubet is also taking place, with the new terminal expected to start shipping salt exports from Lac Assal by the end of this year.

In Damerjog, operations are forecast to begin at the end of 2016 at a new $70m livestock terminal, while a new $160m facility at the Port of Tadjourah for bulk commodities like potash, is set to launch first-stage operations by March.

The new investments will help strengthen existing facilities at the DCT, a joint enterprise between the government of Djibouti and the UAE’s DP World.

While the financing for such large-scale infrastructure projects will increase Djibouti’s already sizeable debt to China, the government is banking on strong economic dividends to repay loans. The DPFZA projects that the port upgrades and a new free trade zone could bring up to 200,000 jobs to the roughly 50% of Djiboutians who remain unemployed, according to the IMF.

Strategic interest

The Chinese government is also reportedly looking to establish a permanent military base in Djibouti’s northern port city of Obock, according to local press reports.

The city-state nation is already host to several foreign military bases, including those of the US, France and Japan. In May the US renewed a twenty-year lease on Camp Lemonnier, the country’s sole permanent outpost on the continent, for $70m per year in lease fees – double the rate under the previous agreement. The US also reportedly plans to make more than $1bn worth of upgrades to the base and surrounding facilities over the lifetime of the new contract.

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