In English
Les efforts déployés ces dernières années par Djibouti afin d’encourager la croissance par le biais d’investissements infrastructurels ont dans l’ensemble été couronnés de succès, selon la dernière consultation au titre de l’article IV du FMI.
L’investissement global a atteint 44% du PIB en 2014 et devrait culminer à 60% en 2015. Fin 2014, le pays avait accumulé des capitaux étrangers à hauteur de 1,5 milliard de dollars, ces derniers s’élevant à environ 15 millions de dollars au milieu des années 1980. Les investissements directs étrangers concernent pour une grande majorité des projets portuaires, routiers, immobiliers et hôteliers.
La croissance du PIB devrait également poursuivre son évolution à la hausse, passant de 6% en 2014 à environ 6,5% en 2015 et 2016, pour s’établir à un rythme annuel de 7% jusqu’en 2019, selon les chiffres publiés par le FMI. La hausse de la demande en matière de logements et de services engendrée par la politique infrastructurelle devrait entraîner une augmentation de l’inflation, qui passerait du taux de 3% enregistré en 2015 à environ 3,5% entre 2016 et 2018.
« La croissance économique de Djibouti, qui repose essentiellement sur l’ambitieux programme d’investissement dans les infrastructures, s’accélère, » d’après le FMI. « Afin d’assurer la viabilité commerciale des projets et de réduire les engagements conditionnels pour le budget, il serait bon d’accélérer la réforme des entreprises publiques qui auront à gérer les grands projets d’investissement de manière à en améliorer l’efficience et la situation financière. »
Impact des dépenses publiques
Le boom des infrastructures est destiné à soutenir le secteur du transport, qui regroupe la grande majorité des activités économiques, ce qui s’explique en partie par le fait que Djibouti traite 90% du commerce extérieur de son voisin éthiopien, qui compte 90 millions d’habitants. En 2013 le secteur des services, avec en tête le transport, employait plus de 70% de la main d’œuvre du pays.
Si les dépenses en capital ne manqueront pas d’améliorer les perspectives de Djibouti sur le long terme, elles ont eu pour effet un accroissement du fardeau budgétaire sur le court terme, le niveau élevé des dépenses publiques d’investissement entraînant une dette extérieure considérable.
Le FMI table sur une hausse du total des dettes contractées ou garanties par l’Etat de 60,5% du PIB en 2014 à 80% en 2017 en raison du niveau élevé des emprunts non concessionnels.
Les importations substantielles de biens d’équipement – dues à la nécessité d’importer des équipements lourds pour la construction et la modernisation des installations portuaires, ferroviaires et aéroportuaires – devraient quant à elles donner lieu à une hausse du déficit courant qui atteindrait 31% du PIB en 2015, pour redescendre à 14% entre 2017 et 2019 à mesure que s’achèvent des projets d’envergure.
Fin décembre, le FMI a exhorté à la prudence face à de nouveaux emprunts afin d’assurer la viabilité des finances publiques et de la dette extérieure.
« Il est tout aussi important de développer les capacités de gestion de la dette, notamment le suivi des engagements conditionnels, et d’améliorer la coordination entre les entités de l’Etat chargées de contracter la dette et d’en assurer le suivi et le remboursement, » a noté le FMI.
La Banque Africaine de Développement (BAD) a soulevé des préoccupations du même ordre : le seuil de viabilité de la dette établi par la banque se situe à 30% du PIB mais à Djibouti celle-ci est aujourd’hui proche des 50% et pourrait atteindre jusqu’à 81% d’ici 2017.
Priorité à la création d’emplois
Les dépenses en matière d’infrastructure ont permis à Djibouti de tirer profit de sa situation géographique, le pays étant situé entre deux des régions du monde qui connaissent la croissance la plus rapide et sur l’une des voies maritimes les plus empruntées au monde. Le gouvernement doit toutefois encore faire face à des défis structurels plus vastes, notamment la grande taille du secteur informel et un développement limité hors de la capitale Djibouti.
Afin de remédier à ces problèmes, le gouvernement djiboutien a adopté la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE). Cette dernière vise à encourager une croissance plus inclusive et devrait créer 200 000 emplois sur les cinq prochaines années, multiplier par trois le revenu par habitant et réduire le chômage de 10% d’ici 2035.
Financé dans sa totalité par le gouvernement djiboutien, la SCAPE se concentrera sur quatre grands axes stratégiques : la croissance économique, le capital humain, le renforcement des capacités institutionnelles et le développement. Outre les secteurs clés du transport et de la logistique, le programme vise des segments dotés d’un fort potentiel de création d’emplois, tels que le tourisme, la pêche et les télécommunications.
Dans le cadre de son objectif de développement, le SCAPE s’engage à réduire la pauvreté absolue de plus d’un tiers, mais aussi à assurer un accès universel à l’énergie, à l’eau potable et aux services de santé de base. L’initiative vise également à mieux préparer le pays aux changements climatiques et à une croissance plus inclusive à l’échelle nationale.
Le président Ismaïl Omar Guelleh a expliqué que la croissance devrait avoir des répercussions plus larges.
« Le secteur privé pourra bénéficier d’un meilleur environnement des affaires dans une économie dynamique et ouverte sur le reste du monde, » a-t-il déclaré dans les médias fin décembre. Le président Guelleh s’est également engagé à collaborer avec les partenaires techniques et financiers de Djibouti pour faire en sorte que la nouvelle stratégie se voie accorder un rang de priorité dans le cadre des initiatives internationales de développement.
Djibouti to launch ambitious job creation programme
En Français
Djibouti’s efforts in recent years to foster growth through infrastructure investment have been largely successful, according to the IMF’s most recent Article IV consultation.
Aggregate investment reached 44% of GDP in 2014 and is expected to peak at 60% in 2015. As of late 2014, the country had accumulated $1.5bn in foreign capital, up from around $15m in the mid 1980s. Foreign direct investment has been highly concentrated around ports, roads, real estate and hotels.
GDP growth is also expected to continue increasing, from 6% in 2014 to around 6.5% in 2015 and 2016, and 7% per annum through to 2019, as per IMF figures. As the infrastructure drive increases demand for housing and services, inflation is expected to rise from 3% in 2015 to approximately 3.5% between 2016 and 2018.
“Djibouti’s economic growth, driven by the ambitious infrastructure investment programme, is gathering pace,” the IMF said. “Expediting the reform of public enterprises that will manage the large investment projects to improve their efficiency and financial standing would ensure the projects’ commercial viability and reduce contingent liabilities for the budget.”
Public spending impact
Djibouti’s infrastructure boom is intended to support the transport sector, which comprises the vast majority of economic activity, in part as a result of the fact that the country handles as much as 90% of neighbouring 90m-person Ethiopia’s external trade. In 2013 the service sector, dominated by transport, accounted for 70% of the country’s workforce.
While the capital expenditures will improve Djibouti’s long-term prospects, they have increased the short-term fiscal burden, with the high public investment spend resulting in significant external debt.
The IMF expects total public and publically guaranteed debt to increase from 60.5% of GDP in 2014 to 80% by 2017 on the back of non-concessional borrowing.
Significant capital goods imports, meanwhile – a function of the need to import heavy equipment for the construction and upgrading of port, railway and aviation facilities – are projected to boost the current account deficit to 31% of GDP in 2015, though this should moderate to 14% between 2017 and 2019 as large-scale projects are completed.
In late December the IMF cautioned against additional borrowing to assure fiscal and external debt sustainability.
“Equally important is enhancing debt management capacity, including the monitoring of contingent liabilities, and improving coordination among government units responsible for contracting, monitoring and servicing debt,” the fund noted.
The African Development Bank (AfDB) has raised similar concerns: the bank considers the sustainability threshold of national debt to be 30% of GDP, but Djibouti’s currently stands at close 50% and could reach as high as 81% by 2017.
Focus on job creation
The infrastructure spending has allowed Djibouti to capitalise on its location between two of the fastest-growing regions in the world – the Middle East and Africa – and on one of the busiest shipping lanes in the world. However, the government is still looking to address broader structural challenges, with a large informal sector and limited development outside of Djibouti City.
To address these concerns, Djibouti’s government adopted the Accelerated Growth Strategy for Promoting Employment (Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi, SCAPE). The strategy, which aims to encourage more inclusive growth, is expected to create 200,000 jobs over five years, triple per capita income and reduce unemployment to 10% by 2035.
Financed in whole by the Djibouti government, SCAPE will focus on four policy areas: economic growth, human capital, the strengthening of institutional capacity and development. In addition to stalwarts like transport and logistics, the programme targets sectors with high employment creation potential, including tourism, fisheries and telecoms.
As part of its development prerogative, SCAPE pledges to reduce absolute poverty by more than a third, as well as achieve universal access to energy, clean water and basic health services. Preparedness for climate change and more inclusive, nationwide growth are other focuses of the initiative.
According to President Ismaïl Omar Guelleh, growth should have broader carry-through effects.
“The private sector will be able to benefit from a better business environment in a dynamic economy, open to the rest of the world,” he told media in late December. Guelleh also pledged to work with Djibouti’s technical and financial partners to ensure the new strategy receives priority in international development initiatives.
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