In English
Après avoir affiché une forte croissance de son PIB ces dernières années, Djibouti devrait bénéficier d’un nouvel élan grâce à l'ouverture d'une liaison ferroviaire de 4 milliards de dollars reliant les ports du pays à la capitale éthiopienne Addis-Abeba.
Les autorités espèrent que la nouvelle ligne de chemin de fer stimulera le commerce bilatéral ainsi que la demande de services portuaires sur le long terme, car plus de 90 % des importations de l'Ethiopie passent par Djibouti, selon les médias régionaux.
De grandes espérances
Les deux capitales ont été reliées par le train en 1917, mais la ligne est tombée en ruine, des trains déraillent régulièrement et les trajets peuvent prendre jusqu'à cinq jours.
La nouvelle liaison ferroviaire de 750 km devrait réduire de façon significative le temps de trajet entre les ports et Addis-Abeba. Alors que le transport routier de marchandises prend actuellement environ deux jours, la ligne ferroviaire devrait faire passer ce temps à seulement 10 heures. La capacité sera également plus importante, environ 3500 tonnes, soit sept fois la capacité maximale de la ligne précédente.
Selon Getachew Betru, PDG de l'Ethiopian Railways Corporation (entreprise étatique), une « partie importante » du projet transfrontalier devrait être achevée en octobre, la mise en service étant prévue pour le début de l'année prochaine. Dans une allocution faite aux médias en janvier dernier, M. Betru a décrit le projet comme une « redistribution des cartes », ajoutant : « Ce sera l'un des couloirs économiques les plus dynamiques au monde. »
Les représentants djiboutiens espèrent que le chemin de fer sera, à terme, prolongé jusqu’au Sud du Soudan, à la République centrafricaine et au Cameroun, reliant ainsi la mer Rouge et l'océan Atlantique.
Point d’entrée vers l'Afrique
La Chine joue un rôle croissant dans le développement des infrastructures à travers le continent, et le projet de chemin de fer ne fait pas exception. La China Railway Group et la China Civil Engineering Construction Corporation en dirigent en effet la construction, tandis que la Banque Export-Import de Chine, la Banque chinoise de Développement et la Banque industrielle et commerciale de Chine apportent le financement.
Les entreprises chinoises développeront des infrastructures connexes et des installations portuaires à Djibouti, notamment un nouveau chantier naval, une autoroute et une extension du port de Doraleh. Les plans comprennent également la création d'un vaste espace d’entrepôt et de bureaux ainsi que d’une zone franche (Djibouti Free Trade Zone). La China Merchants Holding, qui appartient à l'Etat, devait diriger la construction du projet de 7 milliards de dollars sur 10 ans, ayant signé en mars dernier un accord avec les ports de Djibouti et les autorités des zones franches.
Un appétit pour l’étranger
Le nouveau chemin de fer permettra à Djibouti de capitaliser sur la croissance des marchés voisins comme l'Ethiopie. Avec une population d'environ 94 millions d’habitants, l'économie éthiopienne a fait un bond de plus de 10 % l'an dernier, selon les estimations du FMI, renforçant la demande d’importations, dont la grande majorité transite par les ports de Djibouti. Les solides prévisions de croissance en Ethiopie à moyen terme sont de bon augure pour Djibouti, l’augmentation des volumes d'exportation éthiopiens étant également vouée à stimuler le commerce sortant et les recettes des droits de douane.
A plus long terme, les représentants djiboutiens espèrent miser sur la position géographique du pays, visant les marchés du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et de l’Afrique de l'Est, ainsi que sur leurs liaisons de transport en développant des zones économiques dédiées, où les entreprises étrangères pourront assembler des marchandises pour les réexporter.
Après les discussions qui ont eu lieu cette année entre les responsables turcs et le gouvernement djiboutien, la Turquie a annoncé un projet de construction dans le pays, d’une zone économique pour l'assemblage et la transformation. Selon Elias Moussa Daweleh, le ministre djiboutien de l'Economie et des Finances, la Turquie envisage d'utiliser un centre de fabrication à Djibouti pour exporter des marchandises vers l'Afrique du Sud et au-delà. Le développement de structures de réassemblage et de fabrication semble essentiel pour stimuler la croissance du PIB, la création d'emplois ainsi que la diversification de l'économie et, cependant, éviter une trop grande dépendance à l'égard des services de transport.
Etendre l'investissement
Les investissements à grande échelle du pays en matière d'infrastructure, dont un pourcentage non négligeable provient du gouvernement, pèsent sur les finances publiques de Djibouti. Bien que les données officielles soient restreintes, le FMI a soulevé des préoccupations au sujet de la taille du déficit budgétaire du pays, qu’il estime à 12 % du PIB en 2014, et qui devrait passer à 13,8 % en 2015. Le déficit est dû aux dépenses en capital plus qu’aux dépenses courantes, ce qui devrait aider à développer le potentiel de croissance de l'économie sur le long terme. Toutefois, la dette publique augmente rapidement et a atteint plus de 55 % du PIB l'an dernier, toujours selon le FMI.
Même si l’apport financier constant de la Chine devrait atténuer les inquiétudes qui existent au sujet du service de la dette à court et moyen terme, une croissance plus lente de la Chine risque d’avoir des répercussions et de révéler à quel point Djibouti, au même titre que beaucoup d'autres économies de la région, est devenu dépendant du géant asiatique pour stimuler son activité intérieure.
Djibouti looks to new cross-border rail link for growth
En Français
After posting strong GDP growth in recent years, Djibouti is set to receive a further boost from the opening of a $4bn rail link connecting the country’s ports with the Ethiopian capital Addis Ababa.
Officials expect the new rail line to boost bilateral trade and drive up demand for port services over the longer term, as more than 90% of Ethiopia’s imports arrive via Djibouti, according to regional media.
Great expectations
The two capitals were originally linked by a train service in 1917; however, the line fell into disrepair, with trains routinely derailing and journeys taking up to five days.
The new 750-km rail link is set to cut travel time between the ports and Addis Ababa significantly. While transportation via heavy goods vehicles currently takes around two days by road, the rail line is expected to shorten the journey to 10 hours. Capacity will also be higher, at around 3500 tonnes – seven times the maximum capacity of the previous line.
According to Getachew Betru, chief executive of state-owned Ethiopian Railways, a “considerable portion” of the cross-border investment project would be completed by October, with operations expected to begin early next year. Speaking to media in January, Betru described the project as a “game changer”, adding, “It will be one of the most vibrant economic corridors in the world.”
Djiboutian officials hope the railway will eventually be extended to South Sudan, the Central African Republic and Cameroon, connecting the Red Sea and the Atlantic Ocean.
Pivot to Africa
In line with China’s expanding role in infrastructure development across the continent, the China Railway Group and the China Civil Engineering Construction Corporation are leading construction of the railway project, while the Export-Import Bank of China, China Development Bank, and the Industrial and Commercial Bank of China are providing financing.
Chinese companies will be developing related infrastructure and port facilities in Djibouti, such as a new shipyard, highway and expansion of the Doraleh port. Plans also include creating extensive new warehouse and office space alongside the Djibouti Free Trade Zone. State-owned China Merchants Holding is set to lead construction on the $7bn, 10-year project, having signed an agreement with the Djibouti Ports and Free Zones Authority in March.
Foreign appetite
The new railway will help Djibouti capitalise on growth in neighbouring markets, such as Ethiopia. With a population of around 94m, Ethiopia’s economy expanded by more than 10% last year, according to estimates from the IMF, driving demand for imports, the vast majority of which are channelled through Djibouti’s ports. Forecasts for robust growth in Ethiopia in the medium term bode well for Djibouti, with increases in Ethiopia’s export volumes also set to boost outbound traffic and revenue from Customs duties.
Longer term, Djiboutian officials hope to build on the country’s geographical position, abutting markets in the Middle East, North Africa and East Africa, along with its transport links by developing special economic zones, where foreign companies will be able to assemble goods for re-export.
After talks earlier this year between Turkish officials and the Djiboutian government, Turkey has announced plans to build an economic zone in the country for assembly and processing. According to Elias Moussa Daweleh, Djiboutian minister of finance and economy, Turkey plans to use a manufacturing base in Djibouti to export goods to East Africa and beyond. Developing re-assembly and manufacturing facilities is seen as key to further boosting GDP growth, creating jobs and diversifying the economy away from a reliance on transport services.
Broadening investment
The country’s large-scale infrastructure investments – a sizeable percentage of which are being led by the government – are weighing on Djibouti’s public finances. While official data is limited, the IMF has raised concerns about the size of the country’s fiscal deficit, which it estimated at 12% of GDP in 2014, expected to rise to 13.8% in 2015. The deficit is being driven by capital spending, rather than current expenditure, which should lift the economy’s growth potential in the long term. However, public debt is rising rapidly, having reached over 55% of GDP last year, according to the IMF.
Although continuing credit from China should alleviate concerns about debt servicing in the near-to-medium term, more sluggish growth in China will have implications over the extent to which Djibouti, like many other economies in the region, has become reliant on the Asian giant to spur domestic activity.
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