De nouvelles méthodes de paiement sur téléphone mobile arrivent au Gabon

GabonICT

Economic News

26 Aug 2013
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Le succès du mobile banking au Kenya a entrainé le lancement d’initiatives du même type à travers tout le continent africain, obtenant cependant des résultats plus mitigés. Au Gabon, les opérateurs de télécommunications sont confrontés à un marché de plus en plus concurrentiel et espèrent utiliser les programmes de transactions financières à partir de téléphones portables pour améliorer leur performance. Les nombreux contrats qu’ils ont signés leur permettront de développer la gamme des produits proposés.

Suivant l’exemple du programme de mobile banking de l’entreprise kenyane Safaricom, baptisé M-Pesa, qui avait remporté un franc succès, une multitude de programmes similaires a vu le jour en Afrique sub-saharienne, où la combinaison d’un fort taux de pénétration de la téléphonie mobile et d’une faible intermédiation financière représente un potentiel de croissance extrêmement élevé pour les services bancaires sur téléphone portable. Le fort pourcentage d’utilisateurs de téléphone mobile actifs sur le marché informel ou dans des zones rurales sous-bancarisées rend ces programmes particulièrement attrayants car ils permettent aux clients d’effectuer un ensemble de transactions financières à partir de leur téléphone portable, souvent même sans avoir besoin d’ouvrir un compte en banque. Les clients peuvent déposer et retirer du liquide, envoyer et recevoir des transferts d’argent et payer pour des biens et des services à travers leurs comptes de téléphone mobile.

Résultat, de nombreux marchés ont vu le lancement de programmes de mobile banking, comme la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Nigéria et le Sénégal. L’adoption de ces services s’est révélée plus que modeste – au Nigéria, par exemple, où 110 millions de cartes SIM sont en circulation, seuls 5 millions d’utilisateurs se sont inscrits à des programmes de transactions financières sur téléphone et le volume des transferts d’argent enregistré est inférieur à 7 millions. Les opérateurs de télécommunications estiment toutefois que le volume total des transferts financiers à partir de téléphones portables en Afrique pourrait dépasser les 200 milliards de dollars par an d’ici 2015.

Les opérateurs cherchent par conséquent à accroitre les services de mobile banking et le Gabon n’est pas une exception. Si le nombre d’agences bancaires pour 100 000 adultes est passé de 4,34 en 2009 à 5,77 en 2011 et le nombre de distributeurs automatiques pour 100 000 adultes est passé de 8,04 à 11,12 au cours de la même période, ceux-ci sont largement concentrés dans les grands centres urbains de Libreville, Port-Gentil et Franceville, ce qui fait du mobile banking une solution attrayante pour les populations rurales. Les programmes de transactions financières sur téléphone seront particulièrement utiles pour les personnes qui travaillent en ville et dont la famille réside à l’intérieur du pays car ils représentent un moyen efficace d’épargner et de transférer de l’argent.

Les opérateurs estiment que le nombre total de clients de la téléphonie mobile a atteint 2,52 millions en 2012, soit bien plus que la population du pays, estimée à 1,5 million d’habitants. Ce qui fait gonfler ce chiffre, c’est la pratique répandue de posséder plusieurs cartes SIM afin de profiter des meilleures couvertures réseau et des promotions spéciales des différents opérateurs ; quand bien même, l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes estime que le taux réel de pénétration est proche des 97%.

En comparaison, le pourcentage de la population titulaire d’un compte en banque est estimé entre 6% et 15%, ce qui est assez faible pour un pays à revenu intermédiaire comme le Gabon. Le potentiel d’adoption des services de transactions financières sur téléphone portable est donc considérable et les opérateurs de télécommunications ainsi que les institutions financières se sont empressés de s’engouffrer dans la brèche l’année dernière.

Airtel Gabon, filiale du groupe indien Bharti Airtel et la plus grande entreprise de télécoms du Gabon, a été la première, en mars 2012, à lancer des services de transaction financière par téléphone en partenariat avec la banque BGFIBank. Le nombre d’abonnés à Airtel Money s’est accru rapidement, décrochant 80 000 clients entre mars et août de cette année. Le programme permet aux abonnés de transférer de l’argent, d’acheter des minutes téléphoniques et de payer leurs factures d’eau et d’électricité. De plus, les entreprises participantes peuvent choisir de payer les salaires de leurs employés par voie électronique.

Le programme a été lancé avec 900 points de vente, où les clients peuvent effectuer des dépôts ou des retraits, et environ 100 points de paiement – des commerces qui acceptent le paiement par téléphone pour des biens et des services. Parmi ces derniers, on trouve des stations-service, des pharmacies et des magasins d’alimentation.

En juillet, Airtel a signé un deuxième partenariat bancaire avec Ecobank. Grâce à cet accord, les clients d’Ecobank pourront consulter leur solde et les dernières transactions effectuées, mais également transférer de l’argent de leurs comptes Ecobank vers leurs comptes Airtel Money à partir de leur téléphone.

Quant à Gabon Telecom, le deuxième plus grand groupe de télécommunications du pays, il a annoncé en mars 2013 le lancement de son propre service, en partenariat avec l’entreprise indienne Mahindra Comviva. Le programme « Mobi Cash », accompagné de la plateforme de services financiers mobiles « mobiquity » a été créé en 2010 par la société mère de Gabon Telecom, Maroc Telecom, et a déjà été déployé dans d’autres filiales au Burkina Faso, en Mauritanie et au Mali. Aucune date n’a encore été annoncée pour le lancement du programme. D’autres opérateurs, dont Moov, sont en train de développer des projets de mobile banking mais aucun produit n’a été annoncé officiellement.

Avec les activités liées aux opérations financières par téléphone, les entreprises de télécoms comptent générer de nouvelles sources de revenu. La concurrence acharnée à laquelle se livrent les quatre opérateurs gabonais de téléphonie mobile a entrainé une baisse des prix des appels et des messages, et le revenu mensuel moyen par utilisateur a chuté de 30% entre 2007 et 2011. Alors que le marché arrive à saturation en termes de clients, la croissance du secteur proviendra sans doute à l’avenir de l’introduction de services innovants, dont les transactions financières par téléphone.

 

Gabon to benefit from new mobile methods of payment

En Français

The success of mobile banking in Kenya has prompted similar initiatives to spread throughout the continent, although results elsewhere have been more mixed. Telecoms operators in Gabon, who face an increasingly revenue-competitive environment, are hoping to use mobile money programmes to improve their bottom lines and have signed a host of new deals to extend the range of products on offer.

Kenya-based Safaricom’s success with its mobile banking M-Pesa programme has sparked a flurry of similar programmes in sub-Saharan Africa, where high mobile penetration combined with low rates of financial intermediation make the potential for growth in mobile money services extremely high. The large proportion of mobile users who operate in the informal market or in underbanked rural areas make the programmes particularly appealing, as they allow customers to complete a variety of financial transactions via mobile phone, often without a formal bank account. Customers can deposit and withdraw cash, send and receive money transfers, and pay for goods and services through mobile accounts.

As a result, mobile banking programmes have been launched in a variety of markets, including Tanzania, South Africa, Ghana, Nigeria and Senegal. Adoption in many of these markets has been modest at best – in Nigeria, for example, where there are 110m SIM cards in circulation, only 5m users have signed up for mobile money programmes and the volume of transactions was fewer than 7m. However, telecoms operators estimate that the total volume of mobile financial transfers in Africa could exceed $200bn per year by 2015.

As a result, operators are looking to increase mobile banking services and Gabon is no exception. While the number of bank branches per 100,000 adults increased from 4.34 in 2009 to 5.77 in 2011 and the number of ATMs per 100,000 adults rose from 8.04 to 11.12 over the same period, these facilities are still largely concentrated in the major urban centres of Libreville, Port-Gentil and Franceville, making mobile banking a more attractive option for rural populations. Mobile money programmes will be particularly useful for urban workers with families in the country’s interior, providing an option to save and transfer money efficiently.

Operators estimate that the gross number of mobile customers reached 2.52m in 2012, well beyond the population estimate of 1.5m. This figure is inflated by the widespread practice of owning multiple SIM cards to take advantage of coverage disparities and special promotions on different networks; even so, the telecoms regulatory agency, the Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes, estimates that the real penetration rate is close to 97%.

By comparison, estimates of the percentage of the population with a bank account range from 6% to 15%, quite low considering Gabon’s position as an upper-middle-income country. This creates considerable potential for the take-up of mobile financial services, and telecoms operators and financial institutions have moved quickly to fill this market gap in the past year.

Airtel Gabon, a subsidiary of the India-based Bharti Airtel and Gabon’s largest telco, was the first to introduce mobile money services in March 2012 in partnership with BGFIBank. Airtel Money subscriber numbers grew quickly, picking up a reported 80,000 customers between March and August that year. The programme allows subscribers to transfer money, purchase airtime for mobile phones and pay utility bills. In addition, participating companies can opt to pay employees’ salaries electronically.

The programme was launched with 900 points of service, where customers can make cash deposits and withdrawals, and around 100 operational points of payment – businesses that accept mobile payment for goods and services. These include petrol stations, pharmacies and grocery stores.

Airtel signed a second bank partnership with Ecobank in July. The agreement will allow Ecobank clients to consult bank account balances and recent transaction histories, as well as transfer funds from Ecobank accounts to Airtel money accounts via phone.

Meanwhile, Gabon Telecom, the second-largest telecoms provider, announced in March 2013 that it will partner with India’s Mahindra Comviva to launch its own service. The programme, “Mobi Cash,” coupled with “mobiquity” mobile financial applications, was created in 2010 by Gabon Telecom’s parent company, Maroc Telecom, and has already been deployed in other subsidiaries in Burkina Faso, Mauritania and Mali. No timeline has been announced yet for the programme’s launch. Other operators, including Moov, have mobile banking projects under development but have not formally announced any product.

For telcos, mobile money operations stand to open up new revenue streams. Fierce competition between Gabon’s four mobile telephony providers has pushed voice and message prices down, with the monthly average revenue per user declining by 30% between 2007 and 2011. As the client base nears saturation, future growth in the sector will likely come from the introduction of innovative services, including mobile money.

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