In English
Deux nouveaux contrats d’investissement signé par le Maroc, d’un montant total de près de 45 millions d’euros, témoignent du fort intérêt que portent les investisseurs au secteur aéronautique du royaume nord-africain.
Le ministre marocain de l’industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy, a signé au mois de juillet deux conventions d’investissement lors du salon aéronautique de Farnborough, au Royaume-Uni. Aerolia, filiale d’Airbus, va investir 40 millions d’euros dans la construction d’un site d’assemblage de sous-ensembles dans la zone franche Midparc de Casablanca. Alcoa Aerospace, branche du géant américain de l’aluminium, investira quant à elle 4,6 millions d’euros dans la construction d’une autre usine, à Midparc également, qui emploiera 250 personnes et permettra à la société de développer ses activités de fabrication de systèmes de fixation pour l’industrie aérospatiale.
Interrogé par la presse locale, le président d’Aerolia, Cédric Gautier, a déclaré que la nouvelle usine permettrait la création de 400 à 500 emplois « et sans doute autant avec la supply chain locale sur laquelle nous allons beaucoup nous appuyer, ce qui a d’ailleurs été un de nos critères de choix ». L’usine devrait être opérationnelle d’ici moins de deux ans mais Aerolia démarrera la production dès cette année sur un site temporaire voisin.
Un secteur stratégique
Ces importants investissements constituent les derniers d’une série pour le Maroc. En 2011, Bombardier Aerospace a annoncé un investissement de 200 millions de dollars (149,3 millions d’euros) d’ici 2020 ; l’usine de Midparc du constructeur canadien devrait démarrer ses activités d’ici la fin de l’année. Si le choix de Bombardier s’est porté sur le Maroc, c’est parce que le pays est concurrentiel en termes de coûts de production, d’expédition et de transport, mais aussi du fait de sa proximité avec l’Europe et de l’engagement du gouvernement de développer l’industrie aérospatiale.
Ces investissements s’inscrivent dans le prolongement d’une impulsion donnée par le gouvernement il y a dix ans pour orienter les investissements vers les secteurs manufacturiers à forte valeur ajoutée, notamment les composants aéronautiques et pièces automobiles, par le biais d’infrastructures clés en main, de programmes de formation et d’incitations fiscales – avec, comme on peut le voir, les résultats impressionnants.
Le secteur de l’aéronautique représente désormais 5% des exportations du Maroc, générant un chiffre d’affaires de 800 millions d’euros et employant près de 10 000 personnes, selon le Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (GIMAS). Les dernières années ont été placées sous le signe d’une forte expansion, le secteur enregistrant une croissance de 20% en 2013 et de 17% en 2012. Une centaine d’entreprises internationales sont actuellement implantées dans le pays, parmi lesquelles le groupe américain Boeing, le fabricant de pièces Le Piston Français, ou encore Safran, société française également, dont de nombreuses filiales telles que Matis, Aircelle, Snecma, Sagem et Teuchos se partagent les activités.
Zone franche
La création de Midparc, une nouvelle zone franche principalement dédiée à l’industrie aérospatiale située à Nouaceur, près de l’aéroport de Casablanca, a été l’un des principaux éléments moteurs de la croissance dans le secteur de l’aéronautique - quasi inexistant il y a seulement dix ans. L’investissement consacré à la construction du site de 125 hectares, inauguré en septembre dernier, se monte à 900 millions de dirhams (80,6 millions d’euros). Aerolia et Bombardier ont tous deux cité Midparc comme étant l’un des facteurs qui a motivé leur décision de s’implanter au Maroc plutôt que dans d’autres pays de la région.
Les entreprises installées à Midparc bénéficient d’une exemption de l’impôt sur les sociétés pendant les cinq premières années d’activité puis d’un taux d’imposition réduit, de 8,75%, pendant les 25 années suivantes. Elles bénéficient également d’une exonération de la TVA et d’un libre rapatriement des bénéfices d’exportation.
Autre avantage compétitif de l’industrie aérospatiale marocaine : l’Institut des Métiers de l’Aéronautique (IMA) à Nouaceur, qui ambitionne de former 1000 étudiants chaque année. L’IMA a déclaré l’an dernier qu’il allait lancer son projet d’extension avec deux ans d’avance sur le calendrier initial afin d’assurer que les réserves de main d’œuvre qualifiée évoluent en phase avec la demande. D’après l’Agence Marocaine de Développement des Investissements, le secteur de l’aéronautique pourrait employer jusqu’à 15 000 personnes dès l’an prochain.
Pôles de compétitivité
Le succès de l’expansion du secteur de l’aéronautique au Maroc a contribué à façonner la nouvelle stratégie industrielle du gouvernement, présentée en avril par le ministre Elalamy. Cette dernière vise à poursuivre l’approfondissement de la démarche d’ « écosystèmes productifs » - ou pôles de sous-traitants, fournisseurs et fabricants de pièces – autour des fabricants clés. Alors que le secteur poursuit sa progression, le prochain objectif du Maroc est, selon Elalamy, de pouvoir construire intégralement des avions d’ici 10 ans, ce qui devrait permettre au secteur de jouer un rôle plus important dans la création de valeur ajoutée de l’économie.
Le virage vers un modèle fondé sur des pôles, avec des relations verticales au sein de la chaîne logistique, est désormais monnaie courante chez les fabricants et les fournisseurs du monde entier. Une étude de la Harvard Business School datée de 2013 montrait que, de plus en plus, les industries prenaient la forme « d’un réseau mondial de fabricants, de vendeurs et de fournisseurs qui sont parties prenantes de chaînes logistiques fondées sur des pôles sectoriels ». Le rapport faisait expressément mention du secteur de l’aéronautique marocain, qui « s’est imposé dans des activités manufacturières et des services à plus forte valeur ajoutée et dont les atouts pour rivaliser sur le marché mondial dépassent le simple facteur coût. ».
En Français
Two new investment deals in Morocco, totalling nearly €45m, offer the most recent sign of high investor interest in the North African kingdom’s aeronautics industry.
Morocco’s minister of industry and trade, Moulay Hafid Elalamy, signed the two agreements at July’s Farnborough Airshow in the UK. Aerolia, a fully-owned subsidiary of Airbus, will invest €40m to build a production plant in the Midparc free zone of Casablanca for sub-assemblies. Alcoa Aerospace, part of the US-based aluminium group, will invest another €4.6m to build a separate plant, also in Midparc, that will employ 250 people and expand its activities manufacturing fastening systems for the aerospace industry.
Aerolia’s CEO Cédric Gautier told local press that the new plant would create 400-500 jobs as well as “the same amount with the local supply chain, on which we will rely heavily and which has been one of our key criteria”. The plant is due to be operational in less than two years but Aerolia will start production this year at a temporary facility nearby.
Strategic sector
These significant investments are the latest in a series for Morocco. In 2011, Bombardier Aerospace announced an investment that will eventually total $200m (€149.3m) by 2020 with the Canadian manufacturer’s Midparc-based plant scheduled to start operating later this year. Bombardier chose Morocco, it said, because of its competitive manufacturing, shipping and transportation costs, its proximity to Europe and the government’s commitment to developing the aerospace industry.
The capital spending comes on the back of a push by the government a decade ago to channel investment into high value-added manufacturing sectors, including aeronautics and automobile components, through a combination of turnkey infrastructure, training programmes and fiscal incentives – which has paid off impressively.
Morocco’s aeronautics sector now accounts for 5% of its exports, with a turnover of €800m and employing about 10,000 people according to the Moroccan Aerospace Industries Association (Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales, GIMAS). Recent years have seen strong expansion with the sector growing by 20% in 2013 and 17% in 2012. About 100 international companies currently operate in the country, including US-based Boeing, French component producer Le Piston Français and France’s Safran, which operates through a number of subsidiaries including Matis, Aircelle, Snecma, Sagem and Teuchos.
In the zone
One of the key attributes in driving recent growth in the aeronautics sector – which was virtually non-existent a decade ago – has been the creation of Midparc, a new free zone dedicated chiefly to aerospace industries and situated in Nouaceur, near Casablanca Airport. Investment for the construction of the 125-ha site, which was inaugurated last September, totals Dh900m (€80.6m). Both Aerolia and Bombardier cited Midparc as one of the factors behind their decision to choose Morocco over other possible locations in the region.
Companies based in Midparc benefit from corporate tax exemption for the first five years of operation and a reduced rate of 8.75% for the following 25 years. They are also exempt from value-added tax and there are no restrictions on the repatriation of profits for export activities.
Another competitive advantage for Morocco’s aerospace industry has been the Aeronautics Institute (Institut des Métiers de l’Aéronautique, IMA) in Nouaceur, which aims to train 1000 graduates each year. The IMA said last year it would launch its expansion plan two years ahead of schedule to ensure the country’s supply of skilled labour keeps pace with demand. According to the Moroccan Investment Development Agency, aeronautics could employ up to 15,000 people as early as next year.
Competitive clusters
The success in expanding Morocco’s aeronautics sector has helped shape the government’s new industrial strategy, which was presented in April by minister Elalamy. This will further cultivate “productive ecosystems” – or clusters of subcontractors, suppliers and component providers – around key manufacturers.
As the sector continues to progress, Morocco’s next goal, according to Elalamy, is to be able to build complete aircraft within 10 years, a target that should see the sector play a bigger role in the value addition of the economy.
The shift to encourage vertical supply-chain clustering has become increasingly common amongst manufacturers and suppliers across the globe. A 2013 study by Harvard Business School found that increasingly industries were turning “into a global network of manufacturers, vendors and suppliers organised under a supply chain based on sectoral clusters”. The report singled out Morocco’s aeronautics sector, which it said: “established itself in higher-added-value manufacturing operations and services and competes globally beyond the competitive cost factor.”
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