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Deux projets visant à renforcer les ressources en eau de Djibouti participeront au développement de secteurs clés, tout en répondant aux besoins immédiats de la population locale.
Les modalités du projet PEPER (Production d’eau potable par dessalement et énergie renouvelable), qui permettra d’approvisionner la capitale de Djibouti en eau potable dessalée, ont été arrêtées fin août.
Des sociétés d’ingénierie internationales ont remporté le contrat pour la construction d’une nouvelle usine de dessalement
Les installations, dont la construction est chiffrée à 63 millions d’euros, traiteront en partie l’eau d'un aquifère local, devenu inutilisable en raison d'une contamination par l’eau de mer.
Elles seront implantées dans le district de Doraleh de la ville de Djibouti, et comprendront une usine de dessalement d'une capacité de traitement initiale de 22 500 mètres cubes d’eau par jour, un réservoir de 5 000 mètres cubes et une conduite de 8,5 kilomètres de long destinée à relier l'usine au principal réseau de distribution d’eau potable de la ville.
D'après les plans élaborés, la capacité de l’usine de dessalement pourrait être étendue à 45 000 mètres cubes par jour pour répondre à la progression de la demande, et l'usine sera intégralement alimentée par des énergies renouvelables.
Le projet PEPER, qui sera réalisé conjointement par la société française de BTP et d’ingénierie Eiffage Génie Civil et le spécialiste espagnol du traitement des eaux Tedagua, sera financé en majeure partie par l’Union européenne (UE), le restant de l’enveloppe étant alloué par le gouvernement.
Les travaux de la première phase du projet devraient débuter avant la fin de l’année, et prendre fin au cours du dernier semestre 2020 ; ils seront suivis d'une période d’exploitation et de maintenance par le consortium européen d’une durée de cinq ans.
D'après les premières études menées lors de la soumission du projet PEPER en 2012, l'usine devrait permettre d'approvisionner un quart de la population nationale en eau potable, et répondre à plus de la moitié des besoins en eau de la capitale. Néanmoins, avec l'utilisation domestique et industrielle croissante de l’eau, la demande s'intensifiera, et imposera au pays de trouver de nouvelles sources d’eau potable.
Une conduite d’eau de grande envergure qui reliera l'Ethiopie à la capitale djiboutienne
Dans cette perspective, le pays a également initiée la construction d’une conduite longue de 102 kilomètres pour amener les eaux souterraines de Hadagalla, une ville située dans l'Ethiopie voisine, riche en eau. Cette conduite, l’un des plus vastes projets d'approvisionnement en eau d’Afrique de l’Est, devrait entrer en opération d’ici la fin de l’année.
Sa construction a été initiée en juillet 2015, et se poursuit conformément au calendrier. A la suite de tests favorables effectués au mois de juin, les autorités ont confirmé que le projet touchait à sa fin.
Celui-ci, chiffré à 329 millions de dollars, et financé par la banque d’exportation et d’importation de Chine, permettra de transporter jusqu’à 100 000 mètres cubes d’eau potable par jour. Cette eau sera majoritairement destinée à la capitale, où vit près de 75 % de la population, mais elle permettra également d'approvisionner des communautés plus réduites à Ali-Sabieh, Dikhil et Arta, des villes toutes situées le long du tracé de la conduite.
Le projet prévoit également la construction de puits et réservoirs d’eau, afin d'améliorer encore l’approvisionnement de 700 000 ressortissants djiboutiens en eau potable.
Des projets d'approvisionnement en eau au profit des communautés rurales
Ces différents projets devraient sensiblement réduire les contraintes d’approvisionnement en eau dans les régions entourant la capitale, ce qui permettra de rediriger les aquifères régionaux et sources d’eau de surface vers les communautés rurales, où la demande en eau est également à la hausse.
D'après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l'agriculture (FAO), Djibouti figure parmi les premiers pays sous stress hydrique dans la Corne de l’Afrique, avec des précipitations moyennes de moins de 200 mm par an. La FAO a déclaré qu’en période de sécheresse, comme celle qu’a récemment connue la région, 60 % des foyers, principalement dans les régions rurales, n’ont pas accès à des ressources en eau fiables.
Un projet d'approvisionnement en eau potable pour aider le pays à atteindre les objectifs de Vision 2035
Au-delà de la nécessité urgente de faire face à la pénurie d’eau, le pays devra impérativement renforcer ses ressources en eau pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la stratégie Vision 2035, la feuille de route de Djibouti pour le développement économique et social.
Il sera notamment déterminant de garantir un approvisionnement fiable en eau pour la croissance du secteur agricole, ciblé comme un moteur de développement dans le cadre de la stratégie.
A l’heure actuelle, le secteur agricole contribue de façon minimale au produit intérieur brut (PIB), soit près de 3 %, en raison des faibles précipitations et du climat aride ou semi-aride de la plupart des districts ruraux du pays, bien que des études aient montré qu’un investissement dans la production primaire pourrait renforcer sa production.
Une meilleure utilisation de l’irrigation et de la technologie pourrait contribuer à réduire le niveau d'utilisation de l’eau et limiter les coûts de production des agriculteurs, en stimulant les rendements et recettes, tout en réduisant la dépendance du pays aux importations de denrées alimentaires.
Néanmoins, d’après les derniers chiffres de la Banque mondiale, pas plus de 0,086 % des terres du pays sont cultivables ; par conséquent, le potentiel d’expansion des surfaces cultivées ou dédiées à l’élevage est limitée, excepté si de nouvelles ressources en eau de grande envergure, autres que l’irrigation, sont mises au point.
D'autres secteurs ciblés par la stratégie Vision 2035 auront également besoin de ressources en eau plus stables. A titre d’exemple, l'un des objectifs clés de Vision 2035 est de renforcer le secteur touristique, et notamment d'accueillir 500 000 visiteurs étrangers chaque année à l’horizon 2030, contre environ 80 000 à l’heure actuelle. Dans un pays comptant moins de 1 million de personnes, un tel afflux de touristes pourrait se traduire par une augmentation significative de l'utilisation de l’eau, et ainsi rendre nécessaire une augmentation de l’approvisionnement en eau.
New desalination plant and potable water pipeline to ease Djibouti’s water shortage
En Français
Two projects aimed at shoring up Djibouti’s water supply will help the development of key sectors, while also meeting the immediate needs of locals.
The terms for the Project for Producing Safe Drinking Water with Renewable Energy (Production d’Eau Potable par Dessalement et Energie Renouvelable, PEPER) – which will deliver potable desalinated water to Djibouti’s capital – were finalised in late August.
International engineering firms win contract to build new desalination plant in capital
The €63m development will partly source water from a local aquifer, which has become unusable due to contamination by seawater.
To be built in Djibouti City’s Doraleh district, the development will include a desalination plant with an initial treatment capacity of 22,500 cu metres per day, a 5000-cu-metre storage tank and an 8.5-km pipeline to link the facility with the city’s main water system.
Under plans for the project, capacity at the desalination plant could be expanded to 45,000 cu metres per day as demand increases, with all processing to be powered by renewable energy.
PEPER, which will be implemented by the French construction and engineering firm Eiffage Génie Civil and the Spanish water treatment company Tedagua, will largely be funded by the EU, with the remainder to be financed by the government.
Work on the initial stage of the plant is set to start before the end of this year and be completed in mid- to late 2020, with the European consortium to operate and maintain the facility for five years thereafter.
According to initial studies conducted when PEPER was first proposed in 2012, the plant should be able to provide water for a quarter of the country’s population, and satisfy more than half of the capital’s water needs. However, as the population and industrial use of water expands, demand will build further, necessitating additional sources of clean water.
Large-scale water pipeline to deliver water from Ethiopia to Djibouti’s capital
With this in mind, the country is also pushing ahead with a 102-km pipeline to carry groundwater sources from Hadagalla, a town in water-rich neighbouring Ethiopia. The pipeline, which is one of the largest water projects in East Africa, is expected to begin operating later this year.
Construction began in July 2015 and has progressed as planned. Following successful testing carried out in June, authorities confirmed that the venture was nearing completion.
The $329m project, funded by the Export-Import Bank of China, will deliver up to 100,000 cu metres of potable water a day. Most of the water will be destined for the capital – where around 75% of the population lives – however, it will also supply smaller communities in Ali-Sabieh, Dikhil and Arta, which are all located along the pipeline’s route.
The project also entails the construction of water wells and reservoirs, to further support the delivery of safe drinking water to more than 700,000 Djibouti nationals.
Water supply projects to relieve rural communities facing sustained drought
These projects should significantly ease water supply constraints in the areas surrounding the capital, which will allow regional aquifers and surface water sources to be redirected to rural communities, which are also grappling with rising water demand.
According to the UN Food and Agriculture Organisation (FAO), Djibouti is one of the most water-stressed countries in the Horn of Africa, with average rainfalls of less than 200 mm a year. In times of drought, such as the period that recently affected the region, the FAO said that up to 60% of households – mainly those in rural regions – do not have access to assured water supplies.
Secure water supply to help country meet Vision 2035 targets
Besides meeting pressing water needs, improved water availability will also be vital in achieving many of the objectives set out in Vision 2035, Djibouti’s roadmap for social and economic development.
In particular, a secure water supply is essential for growth in agriculture, a sector that has been targeted as a key area for development in the strategy.
Currently, the agriculture sector constitutes a relatively small proportion of GDP, at around 3%, due to low rainfall and the arid or semi-arid nature of much of the country’s rural districts, though studies have shown investment in primary production could boost its output.
Improved use of irrigation and technology could reduce water usage levels and cut farmers’ input costs, boosting yields and returns, while also lowering Djibouti’s dependence on food imports.
However, according to the most recent figures from the World Bank, just 0.086% of the country’s land is arable, meaning the potential for crop or free-range livestock expansion is limited unless new large-scale water resources are developed beyond irrigation.
Other Vision 2035 target sectors will also require a more stable water supply. For example, a key objective of Vision 2035 is strengthening the tourism sector, with ambitions to host 500,000 overseas visitors annually by 2030, up from around 80,000 at present. For a country of less than 1m people, an influx of tourists of this size could spell a significant increase in water usage, which would also necessitate additional supply.