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En Côte d’Ivoire, les entreprises locales devraient bénéficier de fonds supplémentaires au cours des prochains mois, alors que le gouvernement s’emploie à aider les petites et moyennes entreprises (PME) à accéder au financement bancaire dont elles ont grandement besoin pour subsister.
En novembre dernier, la Banque africaine de développement (BAD) a organisé un forum à Abidjan, où se trouve son siège. A cette occasion, des bailleurs se sont engagés à dédier 1 340 milliards de francs CFA (2 milliards d’euros) au financement des PME en 2017.
L’injection de fonds vise à soulager les petites entreprises, dont la plupart peinent généralement à obtenir du financement alors qu’elles sont considérées comme le pilier de l’économie ivoirienne.
Parallèlement, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), basée à Abidjan, a, elle aussi, resserré son champ d’action sur les PME dans le but de renforcer le marché boursier. Elle entend notamment lancer une plate-forme de négociation dédiée aux PME, ainsi que des mesures incitant les petites entreprises à accéder à la cote.
Favoriser la croissance
En Côte d’Ivoire, le terme PME englobe toute entreprise de moins de 200 employés avec un chiffre d’affaire inférieur ou égal à 1 milliard de francs CFA (1,5 million d’euros). L’an dernier, Jean-Louis Billon, ministre du Commerce, a indiqué que 80 % de l’ensemble des entreprises du pays entraient dans la catégorie des PME, mais que celles-ci ne percevaient que 12 % des investissements.
Le manque de financement est considéré comme l’un des facteurs clés entravant la croissance au sein des PME. En effet, d’après le ministère de l’Economie et des Finances, 70 % des PME n’auraient pas accès au financement bancaire. Ces conclusions sont étayées par les résultats d’une étude récemment menée par le Fonds monétaire international (FMI), selon lesquels 45 % des petites entreprises auraient indiqué que leur plus grand défi était l’accès au financement.
Un accès limité au financement n’est pas un problème spécifique à la Côte d’Ivoire. En effet, dans la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, les PME sont confrontées à ce type de défis. Toutefois, il est la représentation d’un problème plus vaste qui touche le secteur bancaire ivoirien. Selon la Banque mondiale, le financement du secteur privé par le secteur bancaire ne représentait que 70 % du produit intérieur brut (PIB) en 2015, bien en-deçà de la moyenne mondiale de 88 % en 2016. De plus, dans un contexte difficile, les bailleurs de fonds sont réticents à l’idée d’accorder des crédits à des petits clients, qui font preuve de moins de transparence en matière de gouvernance et dans les processus comptables et de gestion que les clients plus gros.
Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Entrepreneurial Solutions Partners, dont les résultats ont été publiés lors du forum de la BAD, les besoins en financement des PME en Côte d’Ivoire sont aujourd’hui estimés à 3 600 milliards de francs CFA (5,7 milliards d’euros). Toutefois, les engagements des banques et institutions de financement à leur endroit ne s’élèvent qu’à 1 460 milliards de francs CFA (2,2 milliards d’euros), soit environ 40 % des besoins en financement.
Ouverture du marché financier
Le pays participe également à une initiative régionale visant à diversifier les outils de financement des PME. En effet, la BRVM, qui joue le rôle de Bourse régionale de l’Afrique de l’Ouest francophone, s’emploie à mettre en place un compartiment dédié aux PME.
Edoh Kossi Aménounvé, le directeur général de la BRVM, a indiqué à OBG, que la création d’un compartiment réservé aux PME, qui avait débuté il y a trois ans, était sur le point d’être finalisée. Il a également précisé que la BRVM prévoyait la mise en place d’un fonds d’accompagnement à l'introduction en Bourse pour les PME – un fonds d’une valeur de 2 milliards de dollars. « Il est nécessaire de créer un écosystème favorable au financement des PME si l’on veut que les petites entreprises accèdent efficacement au marché des capitaux », a-t-il déclaré à OBG.
En règle générale, les marchés africains sont plutôt frileux en termes d’introductions en Bourse pour les PME. Par exemple, le Ghana, le Nigeria et le Kenya ne sont parvenus qu’à enregistrer un nombre limité d’inscriptions et de négociations.
Toutefois, l’avenir s’annonce prometteur pour la BRVM, en raison de sa récente expansion. Au cours des dernières années, la BRVM a fait preuve d’une solide performance et a vu sa capitalisation boursière doubler depuis 2012 pour s’établir à 7 700 milliards de francs CFA (12,3 milliards d’euros) fin 2016. De plus, elle a intégré l’indice international « MSCI Frontier Markets index » au mois de novembre.
La BRVM a enregistré quatre introductions en Bourse en 2016 : Bank of Africa au Mali en mai; Société Ivoirienne de Banque en octobre; Coris Bank International du Burkina Faso en décembre et Sucrivoire, un groupe agro-industriel ivoirien, en décembre également.
Plus d’un tiers des introductions en Bourse enregistrées sur le continent en 2016 ont été effectuées sur la BRVM. Cette dernière entend désormais concentrer ses efforts sur la nouvelle plate-forme dédiée aux PME afin de maintenir le rythme des introductions et d’asseoir sa réputation en tant qu’acteur régional clé.
Une refonte de la règlementation prometteuse
Les entreprises tirent également profit de la création de divers fonds dédiés au financement des PME, preuve de leur appétit croissant pour des capitaux sur le marché privé.
L’Ivoirien PCM Capital Partners, qui opère déjà dans la gestion du West Africa Emerging Market Growth Fund (WAEMGF) d’une valeur de 50 millions de dollars, travaille actuellement à la création d’un deuxième fonds (de 100 millions de dollars) afin de diversifier son portefeuille PME. Entretemps, en septembre dernier, Oasis Capital Ghana, une société de placement privé basée au Ghana, a clôturé son premier fonds Oasis Africa VC, une initiative de 27 millions de dollars qui s’intéresse aux PME au Ghana et en Côte d’Ivoire.
Les acteurs de l’industrie exhortent les responsables politiques à adopter des modifications règlementaires qui donneraient une nouvelle impulsion aux capitaux sur le marché privé. « Grâce à de nouvelles mesures fiscales, juridiques et économiques, la Côte d’Ivoire pourrait susciter une attention accrue de la part des gestionnaires de fonds pour les PME », a conclu Laureen Kouassi Olsson, directrice du bureau d’Afrique de l’Ouest et du département institutions financières de la société d’investissement privé Amethis Finance.
Côte d’Ivoire moves to boost SME financing
En Français
Local businesses in Côte d’Ivoire should benefit from additional funding over the coming months, as a drive to make much-needed credit lines available to small and medium-sized enterprises (SMEs) gains momentum.
At a forum hosted by the African Development Bank (AfDB) at its headquarters in Abidjan in November, Ivorian lenders pledged to dedicate CFA1.34trn (€2bn) in financing to SMEs this year.
The injection of credit aims to relieve pressure on smaller-scale companies, many of which have traditionally struggled to obtain funding, despite forming the backbone of Côte d’Ivoire’s economy.
The funding boost comes as the Abidjan-based Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) also sharpens its focus on SMEs as part of a bid to strengthen the stock exchange. Its plans include the launch of a trading platform dedicated to SMEs and measures aimed at encouraging smaller businesses to list.
Removing a barrier to growth
Côte d’Ivoire defines SMEs as companies with fewer than 200 employees and a turnover of no more than CFA1bn (€1.5m). Last year Jean-Louis Billon, minister of commerce, noted that while 80% of all firms operating in the country could be categorised as SMEs, the segment was receiving just 12% of total investment.
A lack of financing is seen as a major impediment to segment growth, with the Ministry of Economy and Finance estimating that 70% of SMEs are still unable to obtain bank credit. Its findings are backed by recent research undertaken by the IMF, which found that 45% of small businesses consider accessing funding to be their biggest challenge.
Limited access to finance is not unique to Côte d’Ivoire – SMEs in most African markets face similar problems – but it is emblematic of a broader problem in the Ivorian banking sector. Bank financing to the private sector was only 70% of GDP in 2015, below the global average of 88% in 2016, according to the World Bank. Furthermore, in a challenging environment, lenders have proved hesitant to grant loans to smaller clients that are less transparent than bigger outfits in areas such as governance, accounting and management processes.
A survey by consulting firm Entrepreneurial Solutions Partners released at the AfDB forum put the funding requirements of the country’s SME segment at CFA3.6trn (€5.7bn), with banks and finance institutions supplying around 40% (CFA1.46trn, €2.2bn) of these needs currently.
Capital market overtures
The country is also part of a regional initiative to diversify financing tools for SMEs, with the BRVM – which serves as the regional bourse for Francophone West Africa – moving closer to launching an SME-specific exchange.
Edoh Kossi Aménounvé, director-general of the regional exchange, told OBG that an alternate trading board for SMEs, which has been three years in the making, is now nearing completion. He added that the BRVM also planned to set up a $2bn fund aimed at encouraging SMEs to go public. “Creating a conducive ecosystem around SME financing is key to allowing these smaller companies effective access to capital markets,” he told OBG.
SME exchanges have traditionally seen a slow take-off in African markets, with similar efforts in Ghana, Nigeria and Kenya attracting only a handful of listings and limited trading.
However, the prospects for the BRVM are bright, given its recent expansion. The BRVM has performed strongly in recent years, doubling its market capitalisation since 2012 to CFA7.7trn (€12.3bn) by the end of 2016. It also gained admission to the MSCI Frontier Markets index in November.
The bourse registered four initial public offerings (IPOs) in 2016: Bank of Africa Mali in May; Société Ivoirienne de Banque in October; and Burkina Faso’s Coris Bank International and Ivorian agribusiness firm Sucrivoire in December.
More than one-third of IPOs launched on the continent in 2016 took place on the BRVM. The exchange will now be looking to the new SME platform to help maintain listings’ momentum and cement the exchange’s position as a key regional player.
Regulatory overhaul reaps rewards
SMEs are also benefitting from the launch of several SME-oriented funds, which indicates growing appetite for private equity capital.
The Ivorian fund manager PCM Capital Partners, which already runs the $50m SME-oriented West Africa Emerging Markets Growth Fund, is in the process of setting up a second $100m fund to broaden its SME portfolio. Meanwhile, in September, Oasis Capital Ghana, a private equity firm based in Ghana, closed its first Oasis Africa VC Fund, a $27m initiative focused on SMEs in Ghana and Côte d’Ivoire.
The industry is now calling for further regulatory changes that will give private equity added momentum. “Granting fiscal, legal and economic incentives could be instrumental in improving Côte d’Ivoire’s attractiveness to SME-focused fund managers,” Laureen Kouassi Olsson, head of financial institutions and the West Africa office of private equity firm Amethis Finance, told OBG.