Côte d’Ivoire : une nouvelle centrale hydroélectrique pour libérer le potentiel d’énergie propre

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La Côte d’Ivoire a fait un pas en avant dans son ambition de doubler sa capacité de production électrique et de promouvoir sa filière des énergies propres grâce à l’ouverture partielle de la centrale hydroélectrique de Soubré, dotée d’une capacité de 275 MW.

Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre, a inauguré fin juin la première turbine de la centrale de Soubré, près de quatre ans après le début de la construction.

Située sur le fleuve Sassandra, cette installation de 331 milliards de francs CFA (504,6 millions d’euros) est dotée de quatre turbines. Lorsqu’elle fonctionnera à plein régime en octobre prochain, ce sera la plus grande centrale hydroélectrique du pays.

Elle a été conçue par la Power Construction Corporation of China et construite par Sinohydro Corporation, une entreprise d’Etat chinoise. Le projet a été financé par un prêt de la Banque d’import-export de Chine à hauteur de 85 %, le reste des frais étant couvert par le gouvernement.

Une longue série de projets d’hydroélectricité

La Côte d’Ivoire a accordé d’importants investissements à sa filière hydroélectrique depuis son indépendance il y a près de 60 ans. De nombreuses centrales hydroélectriques ont ainsi été construites entre 1959 et 1983, soit : Ayamé 1 (20 MW), Ayamé 2 (30 MW), Kossou (174 MW), Taabo (210 MW), Buyo (165 MW) et Faye (5 MW).

Le pays a particulièrement mis les centrales hydroélectriques à l’honneur ces dernières années, notamment en raison de son engagement au titre de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique de Paris 2015, ou COP 21, en vue de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28 % d’ici à 2030.

Deux centrales hydroélectriques (Tayaboui (150 MW) et Gao (150 MW)) ont été ajoutées à la liste de travaux prioritaires dans le cadre du Plan National de Développement (PND) de 2016-20. Ces deux projets feront l’objet d’une joint-venture entre l’Etat ivoirien et le Marocain Platinum Power.

Cette volonté de développer la production électrique ivoirienne n’a pas été sans susciter l’intérêt de sociétés étrangères selon Marc Albérola, directeur général d’Eranove, société spécialisée dans la gestion des services publics en Afrique de l’Ouest.

« Le gouvernement a encouragé les investissements dans l’énergie par le biais de partenaires nouveaux et traditionnels en améliorant son image à l’international, en créant un climat d’investissement attractif et sûr, et en s’engageant en faveur des nouvelles technologies telles que les énergies renouvelables ».

Le gouvernement en quête de nouvelles sources d’énergie propre

Le gouvernement cherche à atteindre une capacité de production électrique de 4 000 MW à l’horizon 2020, contre environ 2 000 MW actuellement, et principalement issue des énergies renouvelables. Le PND ambitionne de produire 42 % de l’énergie à partir de sources renouvelables d’ici à 2030.

La biomasse serait particulièrement visée, vu la diversité des sources potentielles dont regorge le pays : cacao, café, sucre et huile de palme.

Le projet Biovéa est la première centrale biomasse à base d’huile de palme du pays. La mise en exploitation de cette joint-venture entre SIFCA, société locale, et EDF, le fournisseur d’électricité français, est prévue pour 2019. Elle sera composée de deux tranches de 23 MW de puissance.

Mais d’autres projets similaires sont au programme. Relevons la centrale biomasse à base de cacao de 32 millions d’euros de Gagnoa, qui sera dotée d’une capacité de 20 MW, et la centrale biomasse à base de coton de 42 millions d’euros qui est en construction à Boundiali, qui aura une capacité de 25 MW. Ces deux projets seront réalisés au titre du PND, les appels d’offres devant être conclus d’ici à la fin de l’année.

L’énergie solaire est également considérée comme un élément essentiel de la réalisation des objectifs du gouvernement sur le plan des énergies renouvelables. Une centrale solaire de 25 MW est actuellement en construction à Korhogo, et une installation de 50 MW à Poro est sur le point d’être livrée. Ces deux centrales devraient être finalisées dans les 12 prochains mois.

Promouvoir les exportations d’énergie à l’échelle régionale

La hausse de la production devrait non seulement permettre de mieux répondre à la demande intérieure, mais aussi de renforcer le rôle du pays en tant qu’exportateur d’électricité, avec le Burkina Faso, le Mali, le Ghana, le Togo et le Bénin important déjà de l’énergie en provenance de la Côte d’Ivoire. Selon des sources officielles, le pays exporte 15 % de sa production.

En parallèle, l’inauguration en juin du projet d’interconnexion énergétique, qui s'étend sur 1 303 km entre la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée, devrait également stimuler les exportations énergétiques du pays.

Si ce projet constitue la première interconnexion énergétique transfrontalière de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, il permet également à la Côte d’Ivoire d’ajouter la Guinée et le Libéria à sa base de clients dans le secteur énergétique.

 

 

New hydropower station in Côte d’Ivoire unlocks clean energy potential

En Français

Côte d’Ivoire’s aim of doubling generation capacity and boosting its clean energy credentials took a step forward with the partial opening of the 275-MW Soubré hydroelectric power station.

Prime Minister Amadou Gon Coulibaly inaugurated the first turbine of the Soubré plant in late June, roughly four years after construction began.

Located on the Sassandra River, the CFA331bn (€504.6m), four-turbine facility is set to become the country’s largest hydroelectric power station once fully operational in October.

The station was developed by the Power Construction Corporation of China and built by China’s state-owned Sinohydro Corporation. A loan from the Export-Import Bank of China covered 85% of the project’s cost, with the government funding the rest. 

Long line of hydropower projects, and more to come

Côte d’Ivoire has invested heavily in its hydropower industry since gaining independence almost 60 years ago, rolling out a raft of facilities between 1959 and 1983, namely the Ayamé 1 (20 MW), Ayamé 2 (30 MW), Kossou (174 MW), Taabo (210 MW), Buyo (165 MW) and Faye (5 MW) hydroelectricity plants.

The country has placed an increased emphasis on hydropower plants in recent years, in part due to its commitment at the 2015 COP21 UN Climate Change Conference in Paris to reduce greenhouse gas emissions by 28% before 2030.  

The 2016-20 National Development Plan (Plan National de Développement, PND) outlined two more hydroelectric plants – Tayaboui (150 MW) and Gao (150 MW) – in its list of prioritised works, with the projects being worked on through a joint venture between the government and Morocco’s Platinum Power.

The push to expand Côte d’Ivoire’s electricity output has piqued the interest of foreign firms, according to Marc Albérola, the director-general of Eranove Group, a utilities group mainly active in West Africa. 

“The government has been fostering energy investments through new and traditional partners by improving its international image, creating an attractive and secure environment for investment, and committing to new technologies such as renewable energies,” he told OBG.

Government seeking new sources of clean energy

The government is aiming to boost electricity generation capacity to 4000 MW by 2020 – up from a current capacity of around 2000 MW – with much of that coming from renewable assets. The PND has outlined a goal of having 42% of energy generated from renewable sources by 2030.

Biomass is a particular focus, in light of the variety of potential inputs the country has in terms of cocoa, coffee, sugar and oil palm crops.

The country’s first palm biomass plant is the Biovéa project, a joint venture between local company SIFCA and French electricity company EDF currently scheduled for completion in 2019, will comprise two 23-MW components.

However, several other similar facilities are also in the pipeline, including a €32m cocoa biomass plant in Gagnoa, which will have a capacity of 20 MW; and a €42m cotton biomass plant under construction in Boundiali, which will have a capacity of 25 MW. Both projects are to be completed under the PND, with tenders expected to be concluded by the end of the year.

Solar is also seen as a crucial contributor to the government’s renewable targets, with a 25-MW solar plant currently being built in Korhogo and a 50-MW facility in Poro, which is in the final stages of construction. Both plants are set to be completed in the next 12 months. 

Advancing energy exports to the region

The increase in output should not only help address domestic demand, but also reinforce the Côte d’Ivoire’s role as an electricity exporter, with Burkina Faso, Mali, Ghana, Togo and Benin already importing power from Côte d’Ivoire. According to official figures, the country exports 15% of its production.

Meanwhile, the June inauguration of a 1303-km electricity interconnector between Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone and Guinea is set to provide a further boost to the country.

Aside from representing the first cross-border power supply link for the Economic Community of West African States, the project has enabled Côte d’Ivoire to add Guinea and Liberia to its list of energy customers.

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