In English
Alors que les principaux indicateurs de l'Algérie sont restés forts, malgré les difficultés économiques que connaît l'Union européenne (UE), le gouvernement a introduit de nouvelles mesures dans le budget 2013 afin de dynamiser l'activité du secteur privé, qui reste dérisoire par rapport au rôle dominant joué par les grandes entreprises publiques algériennes.
Au cours d'une présentation donnée au parlement en décembre 2012, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a indiqué que le produit intérieur brut (PIB) total en prix courants devrait atteindre 16.2 mille milliards de dinars algériens (156.08 milliards d'euros), un résultat en hausse par rapport aux 14.5 mille milliards de dinars algériens (139.7 milliards d'euros) enregistrés en 2011. Si les chiffres officiels de la croissance du PIB réel n'ont pas encore été communiqués, la Banque mondiale a néanmoins estimé, en janvier 2013, que l'Algérie avait affiché une croissance de 3 % en 2012, contre 2.5 % en 2011. Cette année, d'après les prévisions, la croissance du PIB devrait atteindre 3.4 %, avant de progresser à un rythme plus soutenu pour s'établir à 3.8 % et 4.3 % en 2014 et 2015. Le Fonds monétaire international (FMI) anticipait une croissance légèrement plus modérée pour 2012 (2.5 %), mais s'aligne cependant sur les prévisions de la Banque mondiale pour 2013 (3.4 %).
En 2012, le pays a également enregistré un excédent commercial de 26 milliards de dollars, et les réserves de change ont été portées de 160.2 milliards de dollars en 2010 à 193.7 milliards de dollars (+ 19 %). Les hydrocarbures, principaux produits d'exportation de l'Algérie, représentaient environ 97 % des exportations totales, un chiffre légèrement supérieur à celui de l'année précédente. Mais il est peut-être plus intéressant encore de souligner la hausse des exportations hors-hydrocarbures, qui ont progressé de plus de 6 % pour s'établir à 2.18 milliards de dollars au total.
Comme s'y attendaient les spécialistes des marchés algériens, l'intervention de l'État dans l'économie a légèrement progressé en 2011, dernière année pour laquelle des données sont disponibles. Les entreprises publiques représentaient en effet environ 51.8 % du PIB, contre 48.5 % en 2010, un résultat néanmoins en repli par rapport aux 57 % enregistrés sur la période 2005-2006. Les entreprises semi-publiques sont présentes dans un certain nombre de secteurs, y compris l'industrie lourde, la banque et les télécommunications, mais c'est dans les secteurs pétrolier et gazier, qui représentent à eux seuls un peu moins de la moitié du PIB total, que le secteur public est le plus actif.
M. Sellal a fait part de son souhait de limiter la suprématie du secteur public en favorisant les partenariats public-privé, et en appuyant davantage le développement des petites et moyennes entreprises (PME). Signée en décembre 2012, la loi de finances 2013 prévoit un certain nombre de mesures visant à renforcer les investissements dans l'économie, la diversification et la croissance des PME. S'agissant des investissements, la loi fixe à 1.5 milliard de dinars algériens (14.45 millions d'euros) le seuil des projets nécessitant l'approbation du Conseil national de l'investissement, contre 500 millions de dinars algériens (4.82 millions d'euros) actuellement. Par ailleurs, la loi élargit l'appui financier de la Caisse de garantie des crédits d'investissement - PME aux PME dont une partie du capital est détenue par la Banque algérienne de développement (BAD), et qui ne pouvaient auparavant en bénéficier.
Le gouvernement espère en particulier que deux secteurs, le tourisme et le secteur halieutique, tireront profit des nouvelles réformes adoptées dans le cadre du budget 2013. Les procédures d'octroi des terrains de l'État aux entreprises du tourisme souhaitant se développer dans des zones d'investissement désignées seront simplifiées, puisque les terrains pourront désormais être attribués de manière accélérée par les autorités locales, sans passer par le processus d'acquisition normal. Quant aux entreprises du secteur halieutique, elles pourront désormais prétendre aux aides financières directes et aux avantages fiscaux proposés dans le cadre du Fonds national de développement de la pêche et de l'aquaculture, jusque-là exclusivement réservés aux individus ou aux coopératives.
Les exportateurs de produits industriels et agricoles profiteront également des modifications apportées au cadre réglementaire actuel. Les nouvelles dispositions facilitent en effet la création d'un régime douanier « de ristourne », qui permet aux exportateurs de récupérer les droits et taxes payés sur les facteurs de production importés. Enfin, la nouvelle législation devrait également assouplir et simplifier les procédures de dédouanement.
Si les mesures prévues dans le budget sont mises en place avec succès, elles devraient permettre de diversifier non seulement l'économie mais aussi les exportations, deux facteurs essentiels au maintien de la croissance algérienne.
Cependant, si nombre des principaux indicateurs économiques témoignent de la solidité économique de l'Algérie, le pays continue de se heurter à certaines difficultés préoccupantes. La première est la forte dépendance à l'égard des hydrocarbures, risquée, dans la mesure où les chocs internes et externes peuvent potentiellement ébranler l'économie. Autres sources d'inquiétude, le taux d'inflation actuel, chiffré à 8.9 % fin 2012 (+ 12.2 % environ), principalement porté par l'augmentation des prix des denrées alimentaires et des boissons, mais aussi le chômage et le rôle important de l'État dans l'économie nationale.
Algeria: A steady hand
En Français
Although Algeria’s key indicators have stayed strong despite economic troubles in the EU, the government has introduced new measures in the 2013 budget aimed at stimulating further private sector activity – something that currently pales in comparison to the dominant role taken by Algeria’s large state-owned enterprises.
During a presentation to Parliament in December 2012, Prime Minister Abdelmalek Sellal reported that total GDP in current prices was estimated to reach AD16.2trn (€156.08bn), up from AD14.5trn (€139.7bn) in 2011. While official real GDP growth figures have not yet been released, the World Bank estimated in January 2013 that Algeria recorded 3% growth in 2012, up from 2.5% in 2011. Projections for this year put GDP growth at 3.4%, accelerating to 3.8% and 4.3% in 2014 and 2015. The IMF projected slightly more conservative growth in 2012 at 2.5%, though it agrees with the World Bank’s estimate of 3.4% for 2013.
The country also recorded a trade surplus of $26bn in 2012 and foreign exchange reserves reached $193.7bn, up 19% from 2010, when foreign reserves were at $160.2bn. Algeria’s exports are dominated by the hydrocarbons sector, which accounted for some 97% of exports, up slightly from the previous year. Perhaps more interesting, however, was the increase in non-hydrocarbon exports, which grew more than 6% to reach a total of $2.18bn.
Unsurprisingly for those familiar with the structure of Algeria’s markets, state involvement in the economy increased slightly in 2011, the last year for which data is available, with state enterprises accounting for some 51.8% of GDP, up from 48.5% in 2010 although down from a recent high of 57% in the 2005-06 period. Parastatals are involved in a number of sectors, including heavy industry, banking and telecommunications, but the bulk of the public sector’s involvement comes from the oil and gas sector, which alone accounts for just under half of total GDP.
Sellal has stated that he wishes to further reduce the dominance of the public sector by boosting public-private partnerships and supporting further development of small and medium-sized enterprises (SMEs). Signed in December 2012, the 2013 budget law includes a number of measures to support investment in the economy, diversification and the growth of SMEs. In terms of investment, the law raises the threshold for projects that are required to seek the approval of the National Investment Council, from the current AD500m (€4.82m) to AD1.5bn (€14.45m). The budget law also expanded the eligibility of loan guarantees provided by the “Loan Guarantee Investment Fund for SMEs” to include SMEs that had received funds from the Algerian Development Bank (these companies had previously been ineligible).
The government is hoping that two sectors in particular, tourism and fisheries, will benefit from new reforms under the 2013 budget. The procedures for granting state land to tourism operators who wish to develop in designated investment areas can now be granted in an expedited manner by the local authorities instead of going through the normal land procurement process. In terms of fisheries, companies in the sector can now apply for the direct financial aid and tax benefits available under the National Fund for the Development of Fisheries and Aquaculture; previously the fund had been limited exclusively to individuals or cooperatives.
Industrial and agricultural exporters will also benefit from tweaks to the current regulatory framework. New provisions facilitate the establishment of a “drawback” Customs regime, in which exporters can obtain refunds of duties and taxes paid on imported production inputs. The new law also hopes to relax and simplify Customs clearance procedures.
Provided the measures outlined in the budget are successful, they should help further diversify both the economy and exports – both of which are crucial for Algeria to sustain growth.
However, while many key economic indicators suggest a robust economy, the country still must grapple with some worrying challenges. The heavy reliance on hydrocarbons is a risk, as internal and external shocks have the potential to disrupt the economy. Also concerning is the current rate of inflation, which reached 8.9% at the end of 2012, driven primarily by price increases to food and beverages, rising some 12.2%, as well as unemployment and the heavy role of the state in the economy.