Algérie : Mise en œuvre de réformes dans le secteur agricole

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En raison de récoltes médiocres et de la fluctuation des prix, le gouvernement algérien, préoccupé par la sécurité alimentaire, intensifie la mise en œuvre de ses plans pour moderniser le secteur agricole.

L'Algérie a commencé à élaborer une stratégie visant à restructurer le secteur agricole national en 2009, dans le but de dynamiser la production et de réduire les importations, mais les quatre jours de révolte de l'an dernier, qui avaient pour toile de fond la flambée des prix des denrées alimentaires, ont montré qu'il était urgent de réformer le secteur et de favoriser les investissements.

Lors de la présentation, au mois de mai, de la Politique du renouveau agricole et rural (PRAR), le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a déclaré que la priorité serait de renforcer la sécurité alimentaire en améliorant les réglementations actuelles et la gestion du secteur.

Le gouvernement espère également que l'introduction de techniques et pratiques plus modernes, dans le cadre de partenariats public-privé, permettra à l'Algérie de compter davantage sur sa production nationale.

Bien qu'étant le second pays d'Afrique en termes de superficie, l'Algérie ne dispose que de 8.2 millions d'hectares de terres cultivables, soit environ 3.4 % de sa superficie totale. Par conséquent, l'Algérie est l'un des pays qui importe le plus de produits agricoles sur le continent africain, avec 3.3 milliards de dollars de denrées alimentaires qui arrivent chaque année sur le marché domestique, soit 15 % des importations totales.

Le pays espère que la PRAR permettra de changer la donne, grâce à un large éventail de mesures, notamment la réorganisation et la modernisation de la production de céréales et de produits laitiers, la culture des olives et des pommes de terre et l'élevage du bétail. Il tâchera également de déterminer comment adapter les secteurs de la banque et de l'assurance locaux pour mieux répondre aux exigences du secteur agricole et des producteurs.

La formation et le soutien technique des producteurs locaux et des coopératives seront également un axe prioritaire, alors que le gouvernement cherche à introduire de nouvelles méthodes et technologies dans des domaines tels que la recherche, l'administration et l'élevage.

Les plans de M. Benaïssa ont pour fondement la politique agricole officielle présentée dans le cadre du plan quinquennal 2010-14, une stratégie élaborée pour faire face à la hausse rapide des prix des denrées de base en 2008.

La flambée plus récente des prix, observée l'an dernier, qui a multiplié par deux le prix d'un kilo de sucre, de 70 dinars algériens (0.73 euros) à 150 dinars algériens (1.56 euro), a non seulement fait éclater des émeutes dans la capitale et plusieurs villes du pays, mais également rappelé que le pays reste vulnérable face aux fluctuations des prix des denrées alimentaires.

Le gouvernement a donc annoncé qu'il réduirait le prix des produits de base, tels que le sucre, l'huile de cuisson et la farine, et a par ailleurs augmenté les importations de blé. D'après les données disponibles, les importations de blé ont été portées à 7.42 millions de tonnes en 2011, leur niveau le plus haut depuis l'indépendance de l'Algérie, d'après Reuters, ce qui représente une hausse de 41.5 % par rapport aux volumes importés en 2010.

La volonté du gouvernement d'introduire des techniques et pratiques plus modernes dans le secteur agricole répond à un objectif plus vaste, celui de dynamiser la production agricole, de 6 % par an entre 2000 et 2008 à 8.3 % chaque année. La production de produits de base devrait progresser de 21.3 % pour s'établir à 3.54 millions de tonnes à l'horizon 2015/16. Le gouvernement espère par ailleurs que les changements plus vastes permettront également de créer jusqu'à 750 000 postes permanents.

Autre composant clé de la stratégie PRAR, l'introduction d'un système de régulation des produits agricoles à large consommation, qui devrait contribuer à limiter la spéculation sur les prix des produits agricoles, qui sont en quelque sorte la marque distinctive du secteur local.

Déterminé à accroître la production et réduire ses importations, le gouvernement algérien ne ménage pas ses efforts pour donner aux agriculteurs et producteurs locaux les moyens nécessaires pour renforcer leur productivité. Il reste néanmoins conscient que la hausse de la demande pourrait facilement conduire à de nouvelles pénuries alimentaires, et que la flambée des prix reste préoccupante sur les plans politique et économique.

 

Algeria: Reforms take root in agriculture

En Français

With food security remaining a concern in Algeria due to poor harvests and fluctuating prices, the government is increasing the tempo of its plans to modernise the agricultural sector.

Algeria began drawing up a strategy to overhaul the country’s agriculture industry in 2009 as part of a bid to boost production and reduce imports, but last year’s four-day riots, triggered by hikes in food prices, highlighted the pressing need for reforms and investment in the sector.

Outlining the Agricultural and Rural Renewal Policy (La Politique du Renouveau Agricole et Rural, PRAR) in May, the head of the Ministry for Agriculture and Rural Development (Le Ministere de L’Agriculture et du Developpement Rural), Rachid Benaissa, said the key priority would be to strengthen food security by improving current regulations and management of the sector.

The government also hopes that the introduction of more modern techniques and practices through the setting up of public-private partnerships (PPPs) will enable Algeria to become more self-reliant in food production.

Though it is the second-largest country in Africa, Algeria is home to only about 8.2m ha of arable land, or about 3.4% of its total land area. As a result, agricultural imports are among the highest in Africa, with$3.3bn worth of foodstuffs currently entering the country annually, making up 15% of total imports.

The PRAR hopes to change that via a wide range of measures, including the reorganisation and modernisation of cereal production, dairies, olive and potato cultivation and cattle rearing. It will also explore how the local banking and insurance sectors could be tailored to better meet the requirements of the agricultural sector and producers.

Training and technical support for local farmers and cooperatives is also to be given priority, as the government looks to introduce new methods and technologies in fields such as research, administration and animal husbandry.

Benaissa’s plans have their origins in the official agricultural policy outlined as part of Algeria’s Plan Quinquennal 2010-14, a five-year strategy drawn up in response to the rapid rise in staple food prices in 2008.

The more recent price increases last year, which saw a kilo of sugar double from AD70 (€0.73) to AD150 (€1.56), not only prompted riots in the capital and several towns around the country but also served as a reminder that the country remained vulnerable to food price fluctuations.

As a result of the unrest, the government announced it would cut the cost of staples such as sugar, cooking oil and flour, and also increased wheat imports. Figures show imports of wheat reached 7.42m tonnes in 2011, the highest since Algeria’s independence, according to Reuters, and up 41.5% on volumes imported in 2010.

The government’s drive to introduce more modern techniques and practices into its agricultural industries forms part of a wider bid to boost agricultural production from the 6% per year recorded between 2000 and 2008 to 8.3% annually. Production of staple commodities is forecast to rise by 21.3% to 3.54m tonnes by 2015/16, while the government hopes wider development will also create up to 750,000 permanent jobs.

Another key component of the PRAR strategy was the introduction of a price regulator (système de régulation des produits agricoles à large consommation) that is expected to help reduce price speculation by market traders on the price of agricultural products, something of a hallmark of the local sector.

With a commitment to increasing production and lowering imports, Algeria’s government is working hard to give local farmers and producers the wherewithal to boost their productivity. However, it will also be aware that increasing demand could easily lead to further shortfalls in food supplies and that price hikes pose both a political and economic concern.

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